LES REPUBLICAINS ESPAGNOLS DANS LA LUTTE CONTRE LE NAZISME.
Dans la Sarthe, les F.T.P., obédience communiste, n’ont été organisés qu’en fin 1942… provisoirement ! Les arrestations ayant démoli les structures du Parti, nombre d’adhérents ne purent être agissants. Ils végétèrent, puis décimés après des attentats mal préparés, entre autre celui de Sablé, devinrent plus "dangereux" qu’utiles ! L’Armée Secrète (à ne pas confondre avec l’O.R.A.) prend forme fin 1943. Son chef est le professeur Victor DAUM qui, depuis un moment, essayait de coordonner les efforts des résistants dans la Sarthe. Il prend contact avec Chapalain et Lefeuvre. Les discussions sont longues avant d’aboutir à la création du C.O.M.A.L. Ils recrutent beaucoup, mais des arrestations sabotent leurs efforts. La « Résistance » s’organise en vue de la Libération.
Le colonel LUANGO, de l’Armée républicaine espagnole, résidant à ce moment, rue Hoche, au Mans, décide de constituer un commando de « guérilleros » chargé de réaliser des sabotages. Octobre 43-janvier 44, démantèlement par la Gestapo des groupes de résistants constitués. Gros travail de réorganisation, mais de nouvelles arrestations rendent la situation très dangereuse. Malgré un manque de coordination flagrante, des petits groupes encore motivés font ce qu’ils peuvent jusqu’à la Libération. Un copain, Gaby Bodereau désamorce les bombes posées sur le pont Gambetta…
J’ai côtoyé des groupes de Républicains espagnols. Pour nous, c’étaient des maîtres de la guérilla ! Réfugiés en France, après leur déroute, dans la guerre contre les Franquistes, ceux qui le purent (question d’âge, de bonne santé…) s’engagèrent dans la Légion Etrangère. D’aucuns formèrent un Bataillon de Marche, au Tchad, commandé par le renommé sarthois, le capitaine DRONNE. Nombreux furent ceux qui continuèrent la lutte contre le fascisme en s’insérant dans les maquis français. D’autres, formèrent entre eux, de forts groupes de résistants, surtout du côté de Toulouse et dans les Landes.
Enfermé en cellule avec l’un de leurs héros, je raconte ci-après son martyre, en « adoucissant » un peu sa noirceur !
La Nueve ou les oubliés de la victoire (extrait)
envoyé par mairiedeparis. - L'info internationale vidéo.
Trois jours que j’étais enfermé dans un « cul-de-bas-de-fosse » immonde, dans le noir, sans boire ni manger. Je récupérais difficilement des coups reçus, n’osais me manifester de peur d’en prendre d’autres. La soif me tenaillait et de temps en temps je léchais la grosse serrure de la porte. L’inquiétude me tenaillait et le soir la panique m’envahissait. Je n’avais pas trop mal, à part le dos, mais je redoutais la suite. Dans le couloir, des vociférations, bruits de bottes, bousculades me figèrent. Une ampoule blafarde s’alluma au-dessus de moi et on ouvrit la porte. Un homme, poussé dans le dos, s’abat sur le sol. Une brute s’acharne sur lui. Le gars se recroqueville, se protège, mais ne peut empêcher les coups de l’atteindre. J’essaye de m’interposer… un revers de la main en plein front me renvoie dans mon coin. Enfin le calme, un silence impressionnant. Ils ont laissé l’ampoule allumée. Je hisse le gars sur le bas-flanc, mais il ne peut s’allonger. Je l’adosse au mur en le maintenant et je m’assois dans l’encoignure pour qu’il puisse s’appuyer contre moi.
Parfois il s’agitait, geignait, la douleur le renvoyait asse vite heureusement dans une demi-inconscience. Dans ma tête, c’était le tumulte, je gambergeais salement, me remémorant les jours d’avant mon arrestation, pour y déceler une imprévoyance quelconque. Non, je n’en devinais pas. Je ne me vantais jamais et agissais seul depuis des mois. J’avais réagi malignement au matraquage de cet « hercule » de Feldgendarme. Il m’aurait durement amoché, sans l’intervention d’un officier, qui m’interrogea sans me battre.
Le gars à mes côtés se mit à râler et à se débattre. La peur d’être aussi esquinté que lui m’apeura. Quelle soif ! La nuit s’éternise… pas de cris, de plaintes, les pièces se sont tues… ça reprendra assez tôt au matin ! Une espèce de torpeur m’envahit et m’ensommeilla. L’ampoule s’éteint, on ouvre, puis on rallume… un geôlier rentre et donne un cachet pour le gars Luis. Il a apporté un peu d’eau pour que je le nettoie, j’en bois une bonne rasade et me sent revivre. Le gardien s’en va et laisse la lumière. Je m’occupe de mon colocataire, avec la patience d’amis de fraîche date, et lui fait des compresses avec mon mouchoir. Il a sans doute moins mal… mais moi, encore plus soif ! Je me tasse dans mon encoignure, il repose appuyé contre moi… le cachet fait son effet.
A la distribution de la soupe, un geôlier revint nous voir. Notre gamelle surnageait dans la tinette qui débordait. Luis la vida et la présenta au gars qui la remplit de soupe en riant : « Ah ! Français mange ta merde ». Luis prit les quelques ronds de carotte qui flottaient et les nettoya avec le jus infecte. Il me tapota l’épaule. Assis sur la planche et la tête penchée sur moi, il s’assoupit. A son réveil, il me questionna, étonné que je sois si peu abîmé. Je sentis qu’il était un peu méfiant. L’après-midi se passa, coupé de courts conciliabules, sans que je trouve les attitudes ou les mots qui auraient confortés sa confiance en moi. Après la soupe du soir, on me permit de marcher dans le couloir jusqu’au robinet. Je me lavotai, ainsi que la gamelle que je ramenai pleine d’eau : de nouveau, renfermés, lui et moi, assis côte à côte, chacun replié sur ses tristes pensées. Le geôlier revint lui donner deux cachets. Peu après, il était moins mal.
J’en profitais pour lui dire que je connaissais des Républicains espagnols… le colonel LUANGO, avec qui j’avais parlé… que celui-ci devait encore être libre et agissant. Je lui racontais mes petits sabotages en solitaire et ceux exécutés dans des entrepôts de vivres et de matériels allemands. Ma franchise naïve dût lui plaire sans doute ; il prit ma main, la serra dans les deux siennes et dodelina de la tête. Alors, il me parla de ses combats… doucement, pour passer le temps. Il libéra ce besoin d’expliquer ou de justifier un temps de sa vie. Sa guerre civile dans les rangs des Républicains ("les Rouges")… d’une voix sourde, presque inaudible, mais sans forcer, car me sachant attentif à son histoire.....
A SUIVRE ...Ici
"l'Ancien".
« ENTENTE CORDIALE » ???
Jusqu’à la fin 1941, Hitler espérait bien réaliser son rêve de domination assez facilement : Rommel campait sur la frontière d’Egypte ; sur tous les fronts, les armées allemandes étaient victorieuses. Les Anglais avaient un « genou à terre »… le deuxième ne tarderait pas (les meutes des sous-marins « U Boot » qui leur coulaient trois navires par jour, annihileraient leurs sources de ravitaillement) !
Churchill apprit par « ULTRA » que les Allemands massaient des troupes dans les forêts de Prusse. Il avertit aussitôt Staline, sans lui dévoiler les sources de ses révélations… le dictateur rouge ne le crut pas ! Le 22 juin, trois millions de « Boches » rentraient en Russie et voguaient de succès en victoires écrasantes. Les « Rouges » encaissaient des raclées qu’aucun autre pays n’aurait pu, comme eux, surmonter.
Churchill se démenait, espérant par l’ouverture de ce nouveau front, voir sa survie assurée. Il fit parvenir de l’armement à Staline (il en avait pourtant besoin pour ses propres combattants !) pour que les « Moujiks » continuent de se battre, mobilisant le plus d’allemands possible devant eux. Les Anglais sortaient la tête hors de l’eau et espéraient avoir moins de pression sur leurs soldats en Libye… Les Américains prirent le relais pour livrer de l’armement aux Russes, réalisant « au passage » des affaires juteuses !
Churchill subit de vives critiques de ses opposants politiques pour l’aide apportée aux communistes abhorrés. Il leur asséna : « si Hitler envahissait l’enfer, je ferais alliance avec le diable ! ». Il le fit, en signant une alliance avec les services secrets russes. Toutefois, Staline ignora toujours « l’assistance » d’ULTRA ! Les Nazis ne mirent que cinq mois pour assiéger Moscou… ils s’y cassèrent les dents et s’y gelèrent comme Napoléon ! Ils avaient mangé leur pain blanc, les Russes avec leur formidable potentiel humain les astreignirent à une guerre totale et à reculer jusqu’à Berlin.
Les Japonais ayant par traîtrise coulé la flotte américaine du Pacifique, les Etats-Unis déclarèrent aussitôt la guerre à leurs agresseurs, mais aussi aux pays de l’Axe. Churchill vint alors à Washington, avec ses principaux collaborateurs, pour « harmoniser » les relations futures entre ces deux pays… L’entrée effective en guerre des Américains, après celle des Russes, représentait pour son pays le salut et les possibilités d’une victoire finale pouvaient être envisagées.
Nombre d’accords furent signés entre les deux pays « amis » et notamment la promesse des chefs américains de combattre les Nazis jusqu’à leur anéantissement, alors qu’ils avaient déjà fort à faire contre les Nippons ! Si jusque-là, Churchill n’avait pu bénéficier totalement des révélations d’ULTRA, par manque de troupes à opposer aux colossales armées hitlériennes, les « cow-boys » gommeraient donc cette lacune. Cependant les services secrets de ces derniers n’étaient pas à la hauteur des exigences imposées ! Pour les organiser, un juriste chevronné s’imposa. Comme c’était un ami de Roosevelt et du « Lion », sa tâche fut facilitée et, en haut de « l’édifice en construction », on s’entendit pour la bonne cause ! Il n’en fut pas de même à la base… sur les terrains mouvants où pataugent les espions. Les nouveaux venus (les américains) ne furent pas les bienvenus, les conflits éclatèrent devant leurs ineptes prétentions : on leur cacha l’existence d’ULTRA !!!
Une grave affaire affermit cette précaution : le responsable de la salle des codes secrets, à l’ambassade américaine, s’amouracha de la fille d’un amiral tsariste réfugié en Angleterre ; ils se retrouvaient dans un pub à la mode… un nid d’antisémites fascisants ! Vaniteux et prétentieux, bombant le torse, on tira facilement les vers du nez de ce responsable américain, surtout par un membre de la famille royale, siégeant au Parlement, qui transmettait à Berlin les renseignements donnés « involontairement » par le « cow-boy » !
Les conséquences de cette incurie incroyable et néfaste pour les combats en cours, enflamma les suspicions déjà latentes ! Il y en eu même qui frisèrent la rupture. On en atténua « diplomatiquement » les conséquences : il fallait que l’entente règne à tous les niveaux. Celle-ci fut longue à s’installer ! Perdurera dès lors une atmosphère de confiance entrecoupée de soupçons. Un état d’esprit conjectural se perpétuera dans les discussions inhérentes aux graves décisions à prendre pour la bonne poursuite de la guerre et pour la nécessité que les états-majors des alliés soient soumis à la suprématie d’un seul et unique général en chef.
L’Armée française reconstituée en A.F.N, incluant les « transfuges » de l’Armée d’Armistice (dont je faisais partie), se tint hors de toutes ces manœuvres indécentes. De Gaulle, qui depuis juin 1940, vivait des situations approximatives et des relations confuses imposées par les anglo-américains, joua le jeu de « l’objectif commun ».
Le but final de tous étant identique, les plus graves problèmes se résolurent, mais la nomination d’un chef suprême et reconnu de chacun devenait urgente. Passant outre les prétentions des « British » et s’appuyant sur l’incontestable suprématie militaire américaine, démontrée par son énorme puissance matérielle, le président Roosevelt imposa le général Eisenhower… De nombreux officiers généraux anglais doutèrent des capacités du « Texan » à assumer une si lourde charge, ne se privant pas de le critiquer sur ses commandements en Afrique du Nord puis en Italie (où, pendant cette campagne, plusieurs généraux américains furent relevés de leurs fonctions !). Le général Brooke, valeureux combattant ayant fait ses preuves à tous les échelons de la hiérarchie, très déçu de la nomination de l’américain, s’évertua à en limiter son autorité, réussissant subtilement à l’entourer, aux postes importants, de chefs britanniques ! Ainsi, Churchill et Brooke restaient « les maîtres », en gardant particulièrement la « mainmise » sur les service secrets ! Cette prépondérance, pour les américains, jugée usurpée, provoqua de vives critiques et raviva une tension exacerbée qui fragilisait encore plus « l’entente » des alliés. Il faut se remémorer que la puissance militaire indécente des « Amerloques »… et celle, en déclin, des « Rosbeefs » faisait ressurgir leurs rivalités traditionnelles !
Le général de Gaulle, comme toujours tenu à l’écart des projets, des discussions, et donc de la moindre décision à l’issue de des parties de « poker-menteur », savait, quant à lui, rebondir à bon escient et maintenir face « aux amis » l’importance, la nécessité, de la présence française… il savait « jouer des coudes » !
Conscient des dangers, sachant écouter, soucieux de souder la nécessaire entente entre tous ses subordonnés, Eisenhower s’imposa néanmoins en chef « indéboulonnable ». Déjouant des entourloupettes, assumant pleinement ses importantes responsabilités, il réussit à tirer le fardier de la « Grande Alliance » dans le bon sens. Il eut envers les Français, une attitude plus conforme à la réalité des faits et les préserva de plusieurs malveillances de la part de « leurs soi-disant amis » de « l’Entente Cordiale »… Il emmena les « Alliés » à la Victoire. Nous devons lui en être, éternellement, reconnaissants.
« l’Ancien ».
LA RESISTANCE FACE AU NAZISME. SUITE 3 et FIN.
Revenons à nos F.F.I. en 1944. En juin, le débarquement réussi, les maquis s’étoffèrent de « résistants de la dernière heure », leur donnant parfois un côté théâtral ! Pétain, quant à lui, « priait » à Sigmarigen, pendant que la Division Leclerc et la 1ère Armée boutaient l’Allemagne hors de France et le 8 mai 1945, mon régiment étant revenu d’Ulm, dans la forêt de Sigmarigen, où subsistaient des résidus de régiments nazis, avec un copain, Pierre Barth, on se rendit au château et y actionnèrent les cloches !
Le gouvernement provisoire dirigé par le Général avait installé, en France, un personnel administratif formé à Alger, au grand dam des « amerloques » qui avaient prévu de gouverner notre pays… ayant même déjà « frappé monnaie » ! Ah nos bons amis !!! ...
De Gaulle s’imposa en écartant les états-majors de réseaux trop politisés à son goût. La « belle vie » de l’occupation en Allemagne commençait pour de nouveaux régiments. La 2ème DB, quant à elle, rejoignait alors, avec son chef émérite, l’Indochine, afin d’y rétablir l’ordre. La 9ème DIC désormais reconstituée en division sur son ossature propre et regroupant diverses unités de « marsouins » dispersées au sein de la 1ère Armée ne profitera pas longtemps de cette « belle vie » dont je vous parlais plus haut.
Moi, comme d’autres, quitterons l’Armée dans les mois suivants, arrivés au terme de notre contrat… trop tôt aigris d’avoir été si ballotés, piégés, même traumatisés dans ces années d’errance, nous insérant désormais difficilement dans une France civile autant, sinon plus, divisée qu’avant la guerre, avec des conditions de vie humiliantes, bien loin d’une France fraternelle dans une diversité d’opinions tolérantes…
Nous avions lutté pour la liberté de TOUS, la justice, l’égalité… mais tout cela s’est brisé comme du pain que l’on émiette. Heureusement, nous étions VIVANTS !
A cette époque, rêver était un mot qui devait faire peur ; vivre, c’est espérer, c’est aussi douter et souvent souffrir. On croit qu’on peut rêver sa vie ! Pour avoir tellement rêver « le beau », je sais que le rêve est souvent une fuite et parfois un refuge… Puisse mes quelques écrits « donner à réfléchir » aux jeunes générations d’aujourd’hui.
Signé : « l’Ancien ».
LA RESISTANCE FACE AU NAZISME. SUITE 2.
Reconnaissance des Alliés ? Oui, sans en faire l’apologie, citons cependant quelques affirmations de généraux américains : « les Français ont fortement contribué à la réussite du débarquement en Normandie, en retardant l’arrivée des renforts ennemis » ; « la division Das Reich dut lutter 12 jours contre les maquisards avant d’arriver sur zone » ; le général Patton qui déclara que « l’avancée spectaculaire de mon armée n’aurait jamais été possible sans l’aide des saboteurs et des maquis »; le même général qui estima que l’aide apportée à son armée équivalait à l’action de 4 divisions !
Dans le Massif Central, 2 divisions allemandes ont été décimées ; ajoutons que la « Résistance » a libéré la moitié du territoire français sans l’aide d’un seul blindé allié et que 15 divisions allemandes ont dû lui faire face pendant que les Alliés avançaient. L’état-major allié a même signalé que “4000 aviateurs et parachutistes de chez nous ont été cachés, nourris et sortis de France, à la barbe des allemands, par la Résistance française », que « pour tout aviateur récupéré, 5 à 6 français se mettaient en danger et que, de 1940 à 1944, un des leurs fut tué toutes les 2 heures en raison de l’aide apportée aux alliés » ; que « les Français avaient constitué une vaste armée d’espions méconnus qui transmettaient, au prix de leur vie, jusqu’à 300 messages par jour sur les mouvements de troupes ennemies, sur les installations militaires, les trains de ravitaillement, etc… » ; qu’ils « ont réussi à s’emparer d’exemplaires de nouvelles armes et poudres explosives allemandes et à les transmettre à nos services de renseignement ».
Ces affirmations sont tirées d’un petit fascicule que les « autorités françaises concernées » éditèrent (parcimonieusement !) devant l’arrogance insultante des troupes américaines en 1944, ces dernières croyant avoir libéré la France, sans notre participation… méconnaissant les mérites des combattants français sur différents théâtres de batailles (ne serait-ce que ceux où les américains n'étaient pas présents !).
Pas inutile non plus, de préciser que l’état français gratifiait chaque soldat américain présent sur son sol d’une solde mensuelle de 850 francs par mois… Ce qui vient d’être écrit n’est pas une diatribe insolente… un peu revancharde quand même…, car en écrivant ces quelques mots, je pensais aux querelles de mauvaise foi, chicaneries, qui nous opposèrent en 1944, sur les fronts des Vosges ou d’Alsace où j’ai personnellement servi (le malentendu est la première incarnation de la vérité !). Finissons cette mise au point, en n’oubliant les héroïques combats des Français à El Alamein, Bir Hakeim, leurs campagnes libyenne et tunisienne si importantes pour la suite victorieuse des Alliés et leur magnifique victoire en Italie !
L'Ancien
LA RESISTANCE FACE AU NAZISME. SUITE 1.
Les allemands ont envahi la Hollande puis la Belgique. Gamelin va à leur rencontre, dispersant ses forces. Les panzer-divisions percent dans les Ardennes. Comme en 1870, le sort du pays va se décider sur la Meuse. Il enrage… « Je l’ai prévu et écrit tant de fois sans être entendu… ». A la tête de sa division, il combat lucidement, ardemment, montrant l’exemple du courage. Il arrête et repousse les allemands au delà de Montcormet (nœud routier important) ; tient bon à et autour d’Abbeville où il reçoit l’ordre de Weygand de se replier, qui le convoque au Quartier Général (il a remplacé Gamelin !), lui décerne une citation, le complimente et lui donne l’accolade. De suite, de Gaulle demande de regrouper 1200 chars encore en état et de lui en donner le commandement pour contre attaquer. Mais il comprend vite qu’au delà des affabilités de circonstance et des propos qu’il déverse, ce général, en accord avec Pétain, a déjà décidé de capituler. Le président du Conseil, Paul Reynaud, un politicien capable et patriote l’appelle, près de lui, au secrétariat à la Guerre : l’instant du Destin !
De Gaulle lui communique de suite sa combativité, sa hantise de voir le pays souillé par la défaite : résister partout où l’on peut, sur la Loire, dans le Massif Central, dans les Cévennes ; établir un réduit breton ; que le gouvernement se réfugie à Brest, d’où il lui sera facile de passer la Manche ; que notre flotte gagne l’A.F.N. en emmenant le plus possible de soldats…on y continuera la guerre tout en défendant notre Empire !
Il a beau se démener, ruer dans les brancards, les démoralisateurs gangrènent tous les rouages. Sont-ce les prémices d’un putsch, dont Pétain et Weygand seraient les figures de proue, ce que rêvent depuis des années les « Cagoulards », « Croix de Feu » et autres ? En se désolidarisant, faire endosser au gouvernement les causes de notre effondrement militaire ? Paul Reynaud démissionne ; le même jour, Pétain (qui a 84 ans) annonce, au président de la République, qu’il est candidat à sa succession et lui soumet un gouvernement déjà constitué : Weygand y sera ministre de la Guerre !
Les partisans de l’armistice gagnent. De Gaulle pour continuer à se battre et échapper à une arrestation programmée, passe en Angleterre… Le 18 juin, il y lance son appel à la Résistance. Il est peu entendu car inconnu ! Quand même, des Patriotes refusent la défaite et l’armistice pourtant expliqué nécessaire par le « maréchal ». Ne pas s’avilir, ni s’abaisser, rester digne face aux envahisseurs…c’est déjà résister !
Individuellement d’abord, puis par petits groupes, des gens sabotent, selon leurs moyens, leurs connaissances, leurs possibilités. Que ce soit à Londres ou ailleurs, en France dans un combat bien plus sournois, la Résistance est une union progressive de tous les Patriotes français (et des immigrés !), toutes tendances confondues, autour du général de Gaulle. A regretter cependant, que les résistants ne furent pas assez nombreux au début, et qu’il fallut assez souvent se méfier de ses contemporains !
Ce qui compliquait tout, étaient les débats du gouvernement de Vichy, régulièrement investi par l’Assemblée Nationale, reconnu par les Etats étrangers (certains très contents de nous voir patauger dans un tel merdier !), cajolé par les Américains, et avec à sa tête, un chef prestigieux et respecté… La grande majorité de la population française espérant en ce dernier (le « maréchal » !) un « bouclier » contre l’hégémonie nazie. Hélas, il lui avait dissimulé son inclinaison vers les vainqueurs !
Des pétainistes cependant, comprirent assez vite, la nécessité du combat. Or une clause de l’armistice faisait obligation aux « pouvoirs » en place de s’opposer à toute forme de reprise des combats contre l’Allemagne et à réprimer toute dissidence. La police et la gendarmerie (c’est pénible à écrire !) traquaient servilement les résistants et les saboteurs. Les dirigeants de Vichy, croyant bien vite, en la victoire allemande, s’engagèrent dans une politique de collaboration, allant bien au delà des contraintes demandées…ce qui compliquait le comportement des résistants, devant non seulement se battre contre l’occupant et ses zélés serviteurs, mais aussi contre le gouvernement légal et ses « aficionados » ! Ces ambiguïtés s’estompèrent petit à petit et de plus en plus de citoyens s’éloignèrent du « maréchal ».
Par la distribution de tracts, de discussions malicieuses, des Patriotes révèlent les combats de la France Libre. Peu à peu, des initiatives se regroupent et à l’été 1941 deviennent une menace inquiétante pour les nazis, surtout avec l’arrivée, dans ce bal sanglant, des communistes qui rendent la « Résistance » plus évidente, plus active…mais aussi plus dangereuse. Des journaux clandestins paraissent, vantant les combats des « Gaullistes » et les exploits des saboteurs. De Gaulle rassemble des « adeptes » jusque-là sceptiques.
A l’été 1942, de Gaulle qui n’avait pas montré assez d’intérêt à la résistance intérieure, comprend l’aide qu’elle peut lui apporter dans ses difficiles discussions avec les Alliés. Il charge Jean Moulin, aidé entre autre par Pierre Brossollette, de la coordination entre tous les divers réseaux existants et d’y faire accepter son autorité. Ce qu’ils réussirent non sans mal : les maquis militairement impuissants, les grands réseaux s’implantaient principalement dans les régions où leur obédience politique prévalait !
Jusqu’ici, nul ne peut comptabiliser l’impact des nombreux saboteurs isolés et leur lutte discrète, sans forfanterie, pour le maintien, en des coins perdus, de troupes ennemies continuellement en alerte. Ils n’ont pas fait valider leurs services, simplement satisfaits d’avoir accompli, ce qu’un citoyen digne de ce nom doit à son pays en danger !
Puis, la lutte s’intensifia et prit de l’ampleur : héroïque pour beaucoup, difficile à organiser pour d’autres, victimes de nombreuses arrestations suite souvent à des vantardises et bavardages. Dès que les grands réseaux existants (ou en constitution) se lièrent au Conseil National de la Résistance (CNR) imposé par Jean Moulin, leurs actions se révélèrent efficaces et comptèrent, dès lors, pour beaucoup dans la victoire finale les Alliés.
"l'Ancien".
« LIBRE PROPOS ».
Notre Président, sur une carte bien sympathique à lire, dit qu’il est « encore et toujours preneur de mes écrits ». Je suis lancé…mais je risque de faire long, car maintenant ce n’est plus un « devoir », c’est un « plaisir » : c’est comme retourner sur des lieux lointains, pour les revoir, humer, retrouver des empreintes, dévoiler ce qui était enfoui, cadenassé dans ces îlots en désordre dans ma mémoire.
J’ai, à l’heure de la nuit, les yeux ouverts sur des tourbillons d’images, certaines très nettes, d’autres floues, presque effacées. Pas besoin d’inspiration pour transcrire ce que l’on a vécu de notable. C’est un voyage, méticuleux certes, mais qui permet de « conscientiser » sa psyché. Je le faisais pour moi seul, multipliant les notes, le matin parfois au réveil ; mais aussi sur un carnet quand je rêvais solitaire. C’est normal pour quelqu’un qui ne sait dire ce qu’il perçoit ou ressent qu’avec des mots réfléchis puis écrits.
Mais quand pour d’autres, on s’aventure sur le terrain glissant de l’écriture, qu’on étale impudiquement des faits d’une vie instable, tourmentée, difficile à croire, car déjà presque entièrement effacée de la mémoire vivante, il ne faut pas déraper, ni avoir peur du ridicule. Réussir à gommer l’impact des mots qui déchirent, écrire sans faire mal, sans morsures profondes, dire sans blesser et ainsi dévoiler l’honnêteté de vos propos ou de vos intentions.
Il y a des images qui nous viennent de loin et nous semblent pourtant proches… Il y a des regards que l’on voit de près mais qui sont loin…
La vérité est la conformité de l’esprit intérieur avec la réalité extérieure. La vérité exige que l’esprit se soumette à une réalité qui existe en dehors de lui… Voilà toute la difficulté ; la vérité n’est pas déterminée par les opinions personnelles, elle s’aligne sur la réalité objective.
Il n’y a rien de mal dans les mots que l’on pense : personne ne peut, personne ne doit, les taire...
« l’Ancien ».
Avertissement du Président: tous les écrits ci-après n'engagent que la seule responsabilité de leur auteur. Merci à toi, mon cher Camille, de nous faire part de ton "vécu". Cela fait partie du Devoir de Mémoire.
LA RESISTANCE FACE AU NAZISME.
Le premier résistant contre les Nazis est le général de Gaulle. Dès 1930, il s’inquiète de la montée, en Allemagne, du parti national-socialiste, et le dénonce : « 107 députés de cette idéologie inquiétante ont été élus au Reichstag » clame-t-il. Il écrit que nos hommes d’Etat s’endorment, laissent faire nos ennemis qui grignotent le traité de Versailles : évacuation de la Ruhr, du Rhin, l’Anschluss qui est en route…
Lors d’une conférence à Beyrouth, il dénonce l’apathie de nos dirigeants ; parle, avec véhémence, comme s’il était déjà en charge du destin de tout un peuple. Il dérange. On le nomme à un poste où l’on enterre les gêneurs, malgré de très flatteuses appréciations de ses chefs directs. Il se rebiffe, prend à témoin la Nation, au-dessus des politiques, des trop vieux militaires englués dans leurs illusions négatives et passéistes. Il dévoile qu’une nouvelle armée allemande s’est constituée et qui, contournant les obligations du traité de Versailles, s’entraîne actuellement en URSS.
En poste à Paris, il s’entretient assez souvent avec des penseurs socialistes qu’il estime, des fidèles de Blum, mais aussi très patriotes et l’ayant prouvé…ça lui suffit ! Ils sont au pouvoir, il faudrait les convaincre de la nécessité d’organiser une armée permanente de professionnels, qui pourrait rapidement s’opposer à une attaque surprise : un bouclier à l’abri duquel se ferait la mobilisation des réserves ; un corps aguerri, une troupe de choc très mobile et non enterrée (comme le prévoit le grand état-major !) dans les fortins de la ligne Maginot. Toute la stratégie doit être renouvelée, il l’a en tête et il l’a bien étudiée : six divisions blindées agissant comme un fer de lance. Il est grand temps de réagir. Une grave mélancolie se répand dans l’armée ; des ressorts se brisent… tant on voudrait maudire cette guerre qui se profile. Mais, s’emporte-t-il : « les nazis vont nous l’imposer ; ils la désirent ; ils la préparent ». Il faut que l’élite militaire prenne conscience de son rôle prééminent ; "ce n’est pas dans des forts en béton que nos soldats pourront porter secours aux divisions à découvert face aux Ardennes, à la Belgique" !
Il a de l’audace à porter si haut sa pensée : il n’est que commandant ! Son énergie, son intelligence ne suffisent pas à ébranler le monde militaire dominé par le maréchal Pétain influent et respecté, le général Gamelin chef d’état-major et le général Weygand vice-président du Conseil supérieur de la Guerre. Des officiers qui le croisent le regardent avec hargne, indignés, effarés de son idée d’une armée de métier. On se détourne de lui, on l’isole…c’est un fou ! Des vieillards qui tiennent immodérement à leurs prérogatives sont aux commandes : tout projet de réforme est bloqué pendant que l’Allemagne s’arme, met sur pied des Panzer-divisions et réoccupe la Rhénanie par surprise, brutalité et vitesse.
Les mois passent. La situation s’aggrave. De Gaulle enrage devant la veulerie de nos politiciens et l’aveuglement du haut commandement militaire. Il est nommé colonel commandant le 507ème régiment de chars à Metz. En une année, il fera de cette unité un régiment remarquable. Il en est fier et reprend du courage, mais quelle trahison de l’élite et des idoles de la médiocrité : c’est la guerre !
On le nomme à la tête des chars de la Vème armée ; il y apprend que le 507ème, son régiment, va être divisé en trois unités : une pelote d’épingles au lieu du fer de lance efficace qu’il avait bâti… Ils n’ont rien compris. Il assiste à l’assaut de la 4ème DIC sur la frontière allemande, près de Schweix, mais la colère et la tristesse l’étreignent devant le peu d’appui que lui apportent les chars du 24ème bataillon, trop dispersés pour être efficaces, surtout qu’entre eux les liaisons radio s’avèrent très insuffisantes. Gamelin lui confie alors le commandement de la 4ème division cuirassée (en formation !) et l’élève au rang de général tandis que Pétain décide, lui, de la construction de pigeonniers près de la ligne Maginot !
L'Ancien (ancien du 2ème RIC).
LES ACTIONS COMMANDOS EN 1942.
Nota du président : cet article est en l’hommage des « précurseurs » des Forces Spéciales.
Dès 1940, Churchill déclarait : « …des coups de main doivent être entrepris avec des troupes entraînées spécialement auparavant, qui développeront un régime de terreur pour l’ennemi… ».
Le lieutenant-colonel Dubley Clarke reprit cette idée et la développa en créant des unités de « combattants commandos » composées de volontaires. Formées au combat individuel puis à l’action par petits groupes, entraînées spécifiquement pour chaque mission -essentiellement à Achnacarry en Ecosse-, ces unités vont, au fur et à mesure de l’expérience acquise et des résultats à obtenir, s’étoffer et se multiplier.
Lors des préparatifs, elles étudient leurs objectifs à partir de maquettes d’une extrême précision. Leur mission s’étendra à la recherche du renseignement, de la capture de prisonniers, du sabotage ou de la destruction d’installations, jusqu’à l’opération de grande envergure ou la reconnaissance en force, toutes deux nécessitant une coopération interarmées.
Placé le 10 octobre 1941 à la tête des opérations combinées, le vice amiral Lord Mountbatten sut donner un nouvel élan aux commandos.
le vice amiral Lord Mountbatten
Le premier raid (Collar) fut exécuté le 23 juin 1940 à Boulogne sur Mer, Hardelot et Merlimont (62).
Quelques actions sur les côtes de la Manche, d’Ambleteuse au Cotentin, affinèrent les techniques jusqu’en 1942 où trois importantes opérations, sur les quinze menées cette même année, furent mises sur pied :
LA GUERRE D’INDOCHINE : LE TOURNANT DE 1949-1950.
Remarque préliminaire du président : 1950-2010, 60 ans déjà ! N’oublions jamais ceux qui ont fait le Sacrifice Ultime ainsi que tous « les anciens d’Indo » qui ont combattu sur ce théâtre d’opérations, à l’époque, « impopulaire ».
Depuis quelques années, la guerre d’Indochine fait l’objet d’un renouveau avec l’ouv erture des archives françaises dans les années 1980 et l’internationalisation des sources et des approches. Si tous les aspects -politique, militaire, économique, socioculturel- en sont explorés, c’est son contexte régional et international qui suscite les recherches les plus prolifiques. Ces travaux apportent un nouvel éclairage sur ce qui fut nommé « le tournant de 1949-1950 ».
Eisenhower et de Lattre de Tassigny
Restée marginale dans la mémoire collective des français, la guerre d’Indochine a d’abord été victime de sa fin. La défaite de Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, a inhibé toute politique française indépendante en Asie pendant une décennie, puis toute volonté de construire la mémoire publique d’une guerre si peu populaire qu’en février 1954, à peine un mois avant le déclenchement de l’ultime grande bataille, seulement 8% des français en approuvaient le principe !
Elle n’a fait, depuis lors, que de brèves apparitions sur la scène éditoriale et médiatique, notamment à l’occasion des cérémonies officielles du cinquantenaire de la bataille de Dien Bien Phu en 2004. Certes, le pouvoir politique s’est montré sensible aux revendications des associations d’anciens combattants, en érigeant le mémorial de Fréjus pour l’ensemble des guerres d’Indochine (1940-1945 et 1945-1954), puis en instituant en 2005 une « journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine », fixée au 8 juin. Quant « aux anciens d’Indo », une poignée d’entre eux continue de lutter contre l’oubli en exorcisant leurs combats, leurs amours et leurs blessures de jeunesse avec les armes du souvenir et de la plume.
Mais, en dehors de quelques exceptions médiatiques, la guerre d’Indochine ne « fait pas recette ». Au Vietnam, où les deux tiers de la population ont moins de 20 ans, elle paraît tout aussi lointaine, sauf pour les amateurs du « tourisme de mémoire ». En quelques décennies, toute la région a connu de profonds bouleversements géopolitiques. Réconcilié avec ses voisins après une longue période d’isolement, entraîné par le « miracle économique » de l’Asie orientale et le renouveau de la puissance chinoise, le Vietnam s’est engagé dans une politique d’ouverture et de modernisation qui a facilité son décollage économique et son intégration régionale et mondiale.
Il ne faudrait pas pour autant déduire de ce contexte que la guerre d’Indochine n’est plus qu’un objet historiographique marginal. Son étude, certes, fut longtemps délaissée par les historiens de métier, particulièrement en France où les spécialistes lui ont préféré la période coloniale (celle de ses origines !). Cependant, après les ouvrages de référence publiés dès 1952 et les premières synthèses sur la fin de la guerre et de la bataille de Dien Bien Phu dans les années 1960, elle a fait l’objet d’un véritable renouveau historiographique : une première phase concomitante de l’ouverture des archives françaises dans les années 1980 ; une seconde marquée, à partir des années 1990, par la diversification des domaines explorés autant que par l’internationalisation des sources et des approches.
Outre, les grandes synthèses et les dictionnaires, ce regain d’intérêt a touché tous les aspects politiques, militaires, économiques et financiers, socioculturels ou encore religieux. Mais c’est sans doute le contexte régional et international de cette guerre qui, avec l’essor de l’histoire « globale » et « multi-archives », a fait l’objet des recherches les plus prolifiques, notamment autour d’une nouvelle école américaine désireuse de mieux comprendre les origines de la guerre du Vietnam. C’est dans ce contexte qu’il faut situer la réévaluation de l’année 1949-1950, longtemps présentée comme un tournant majeur entre la phase coloniale et son entrée dans la guerre froide.
LES OPERATEURS RADIO DE LA RESISTANCE.
mise a jour 05 septembre 2011
Attendu, tant par les passionnés de la Résistance que par les radioamateurs, cet ouvrage abondamment illustré (300 photos dont 70 en couleur) présente de manière exhaustive les véritables Croisés de la France Libre que furent les opérateurs radio clandestins alliés parachutés en France occupée. Objet dune lutte impitoyable de la part des Allemands, les opérateurs radio avaient une espérance de vie de six mois Pour la première fois, la formation reçue en Angleterre est présentée en détail et cinq histoires vécues décrivent le quotidien de ces héros. La plupart des matériels radio, dont certains très rares, sont présentés pour la première fois en photo couleur.
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Remarque préliminaire : cet article vient en complément de celui paru sous le titre BCRA. Ces articles, ainsi que ceux qui suivront, sont en l’hommage de ceux qui ont lutté et trop souvent donné leur vie, pour que la France puisse « vivre ». C’est cela aussi, le devoir de mémoire, que se doit de perpétuer et de transmettre aux jeunes générations, une amicale « d’anciens ».
« Pianistes », tel est le nom de code utilisé dans la Résistance pour désigner les opérateurs radio qui assurent les communications entre la France occupée et Londres puis Alger. Leur aventure demeure encore souvent méconnue du grand public, car ces héros de l’ombre, formés à œuvrer dans la solitude, ont gardé le silence sur leurs activités. Pourtant dans leurs rangs, beaucoup son tombés. Les risques étaient grands et la répression féroce.
MISE EN PLACE DES STRUCTURES DE LA RESISTANCE.
« On lit généralement dans les manuels scolaires qu’en 1942 - la Résistance s’organise -, c’est faire trop bon marché des efforts antérieurs. Mais, c’est au cours de cette année-là que la Résistance-Institution a pris corps ». Ainsi, Charles d’Aragon introduisait-il son propos sur la Résistance en 1942.
Quand Charles d’Aragon écrivait que la « Résistance-Institution a pris corps en 1942 », ce fin connaisseur d’une lutte clandestine au sein de laquelle il avait œuvré, touchait juste. Si l’année 1942 est bien une année charnière dans l’histoire de la Résistance française, c’est parce qu’elle capitalise des efforts antérieurs souvent sous-estimés.
S’il reste beaucoup à faire au seuil de l’année 1942, la Résistance intérieure a déjà accompli un chemin considérable. Après 18 mois de tâtonnements, les individualités qui ont pensé, dès l’été 1940, à faire « quelque chose » commencent à récolter les premiers fruits de leur action souterraine. Des groupes se sont formés qui parviennent à maturité au tournant de l’hiver 1941-1942. C’est en novembre 1941 que Liberté et le Mouvement de Libération Nationale fusionnent pour former le mouvement Combat. Parallèlement, Libération de zone sud et Franc-Tireur commencent à se structurer. Trois mouvements sortent donc des limbes en zone non occupée et nouent des liens entre eux à partir de l’été 1941. Parachuté au début de novembre 1941, Yvon Morandat, premier émissaire politique de la France Libre, rencontre les chefs et jette des ponts entre les diverses mouvances résistantes.
Morandat Yvon