la Section Rouge 2 trente ans après
1986/2016
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Il y a70 ans Daniel Nevot a fait le serment
Ma Harley-Davidson pétarade porte d'Orléans. Ce 25 aout 1944, à 10 heures du matin, je suis un des Premiers des Forces françaises libres à entrer dans
Paris. En tenue de GI américain, j'ouvre la voie à la 2e division blindée. La foule nous acclame.J'emmène Leclerc à la gare Montparnasse, où il recueille la reddition des Allemands. Puis je mets le cap sur Le Bourget: il faudra une semaine d'âpres combats pour mater une poche de résistance ennemie. Paris est définitivement libéré.
Né à Fontaine-les-Grès, dans 11 Aube, dans une fratrie de huit enfants, j'ai quitté le logis familial à 13 ans. Dès que j'en ai eu 18, j’ai intégré l'armée. On m'envoie en
Norvège, à Narvik, qui est en passe d'être conquis par les Allemands. Mon régiment doit battre en retraite par la mer sur un bateau de pêche. Bombardés, nous chavirons.
Un navire britannique me repêche au bout de quatre heures dans l'eau glacée.Je me retrouve dans un camp de réfugiés en Angleterre, où j'entends l'appel du général de Gaulle. Ses émissaires recrutent des volontaires pour combattre dans les colonies. J'embarque avec le général sur le "Westerland'? Cap sur l’Afrique.
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Je pense cependant, avoir servi, de mon mieux possible, la France
"Les années ont passé, certes, mais TOUS mes merveilleux souvenirs vécus avec le 2ème RIMa, en Algérie sont gravés à jamais. Quelle fantastique période de ma vie : amitié, fraternité, solidarité. Le "Grand 2 " m'a inculqué toutes ces nobles valeurs. Certes, je n'étais, à l'époque, qu'un "appelé"... Je pense cependant, avoir servi, de mon mieux possible, la France.
Gérard RUEL."
La mission initialement prévue pour 5 mois avec relève s'est transformée en 8 mois avec le « démontage complet » de l'opération, suite à un coup d'état qui a rendu caduque les accords du gouvernement mauritanien précédent…
Situation grotesque courante en Afrique, notre pays d'accueil ne voulant plus de nous, les unités mauritaniennes se sont « retournées » contre nous et, contraintes à l'immobilité par manque de carburant, leurs AML et LAND ROVER ont campé sur leur positions « à distance » de la base du LEVRIER !!! Pour bien leur faire comprendre que nous avions des moyens supérieurs aux leurs, nous leur avons délivré quelques « efficacités au ras des moustaches » d'éclairants et de phosphore... Suite à ces « incidents », la diplomatie a dû jouer, puisque nous avons enfin pu sortir par un couloir que nous sécurisions, méfiance oblige…
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Capitaine (er) Jean Claude GRAFFIN
Photos : Alain TOURNIER
Opération LAMENTIN en Mauritanie
La mission initialement prévue pour 5 mois avec relève s'est transformée en 8 mois avec le « démontage complet » de l'opération, suite à un coup d'état qui a rendu caduque les accords du gouvernement mauritanien précédent…
Photos : Alain TOURNIER
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Opération LAMENTIN en Mauritanie
La mission principale de la compagnie est de contrôler la frontière entre BOULANOUAR et ZOUERATE (1500 km) et, en cas de menace précise, de protéger ou d’évacuer les ressortissants français employés à ZOUERATE, à CAMPSADO et ceux déployés en poste tous les 300 km sur la voie ferrée du train minéralier (ZOUERATE-BOULANOUAR) parallèle à la frontière. Sa seconde mission est de protéger et d'appuyer le DAO dans sa mission de formation et d'instruction des unités mauritaniennes et d'appuyer celles-ci dans leurs opérations.
Photos : Alain Tournier
A suivre
Opération LAMENTIN en Maurétanie
L'opération s'est déclenchée fin septembre 1979. Le 2ème RIMa est alors en campagne de tir et manoeuvre divisionnaire au camp de la Courtine pour 3 semaines. La 1ère compagnie, de retour de son « 2ème TACAUD » en juillet, en alerte Guépard 1er échelon, est stationnée au camp de BOURG LASTIC.
Désignés pour intervenir, nous quittons la COURTINE avec la SML du Ltn DE JONG, pensant, étant de « premier rang », décoller dans les 24 heures…
Rompus au départ, les paquetages prêts, le « branle-bas traditionnel » des ordres, contre-ordres est en route… cela fait partie du jeu et nous ne nous inquiétons pas outre-mesure, tout heureux de partir vers de nouvelles aventures, dans un pays sur lequel aucun d'entre-nous n'a jamais servi.
Un problème de taille se pose alors pour les états-majors de l'époque : nous ne sommes pas équipés d'engins de combat adaptés pour combattre le « POLISARIO », ennemi désigné, très mobile, qui lui est doté de Land Rover !!!
Rapidement la décision est prise par l'EM de nous doter de matériels adéquats et de nous faire intervenir en « compagnie motorisée légère de type saharien ». Dans le même temps, la décision est prise de créer un DAO qui formera les unités mauritaniennes qui se sont « débandées » devant les REZZOUS saharouis.
L'implantation du camp de base est déterminée par 7 facteurs : proximité d'un aéroport, proximité d'un port pouvant accessible au BDC (bâtiment de débarquement de chalands), un minimum d'infra pouvant accueillir 200 à 300 personnels, une position défendable, des axes permettant à la fois d'intervenir rapidement sur la frontière entre la Mauritanie et le Sahara occidental, des possibilités de repli vers le port et l'aéroport et un élément indispensable en milieu désertique… l'accès à l'eau !!!
Une ancienne base OTAN construite par les américains dans les année 60 remplit tous ces facteurs et s'impose comme camp de base. Elle s'appellera la « base du LEVRIER » et est située à 8 km de l'aérodrome, 12 km du port de NOUADHIBOU et 24 km du port minéralier de CAMPSADO habité par les employés de la « MIFERMA » qui sont à majorité des français (environ 2000).
Un détachement précurseur est déployé dès le début du mois d’octobre. Il est composé de la SML qui aura pour mission d'assurer la protection d'une compagnie mixte du 6ème RG (dont les missions sont d'organiser la défense du camp et de remettre en état l'infra devant nous accueillir). La mise en place s'effectue par une opération amphibie sur le BDC « la DIVE ».
L'arrivée du 2e RIMA 8eme compagnie
Nous habitions dans ce petit village : Ponteba (actuellement Oum Ed Drou) à 7 km à l'est d'Orléansville ( Chlef) sur la route de Oued Fodda . En 1957 , ,peut-être parce que nous étions proches de la ville , aucun militaire n'était encore arrivé chez nous .
Un soir,avant le crépuscule , un habitant berbère du village est venu avertir mon père qu'ils (les « fellaghas) étaient dans le village :- « prends ta femme et tes deux filles et pars à Orléansville »
- « toi ? Tu pars aussi ,, »
- « où veux-tu que nous allions , »
- « si vous restez , nous restons aussi »
Le soir ,il faisait nuit noire , on frappe à la porte ... Je me souviens encore de la pâleur subite des visages de mes parents ! Mon père tarde à ouvrir..;les coups se répètent plus forts et insistants ... A la grâce de Dieu ...Mon père ouvre... Devant nous trois ou quatre militaires.....
L'officier, le capitaine je crois ,interdit , n'a pas compris pourquoi un civil se jetait à son cou et le serrait dans ces bras !!!!
Petite anecdote comique
Il était , bien sûr , interdit aux soldats de prendre quoi que ce soit dans les maisons des douars ou des mechtas qu'ils fouillaient ;
. Au retour d'une opération dans le djebel , tous les soldats alignés ,assistaient au debriefing . Le lieutenant parle ... dans un silence complet ...tout à coup : drinnnnnnnng !! sonnerie retentissante d'un réveil matin !!!
Il y eu punition , mais légère . Ils faisaient leur service militaire , n'avaient pas vraiment été préparés à ce genre de combat , et les officiers n'étaient pas trop sévères .
Petit récit qui nous a fait voir la guerre autrement
Nous avions une dizaine d'années mon cousin , Marc, et moi . Comme tous les enfants de notre âge , garçons ou filles , nous jouions à la « bagarre ». Mais ,pour nous , ce n'était pas le gendarme et le voleur ou le cowboy et l'indien , non , c'était le militaire et le « fellagha »;
Nous avions façonné des mitraillettes en bois . Nous jouions , donc , dans la cour de la forge de mon oncle .
- « tatatatatat...je t'ai eu ...tu es mort... »
- « non,ce n'est pas vrai ...tu m'as manqué ... »
Un militaire est enté dans la cour à ce moment là . Il revenait d'opération . Son meilleur copain était mort à ses côtés . Il a pris nos « armes » , les a brisées sur son genou ,
- « vous n'avez pas honte ?.... Je ne veux plus vous voir jouer à ça .... »
Abasourdis , nous ne comprenions pas . La bouche ouverte ,prêts à riposter, nous sommes restés sans voix:
des larmes coulaient sur ses joues
Nous n'avons plus jamais joué au militaire et au fellagha .!!!
J'ai mis bien longtemps à vous répondre ? Veuillez m'en excuser SVP
En pièces jointes vous trouverez des photos de militaires du 2e Rima 8eme cie et trois petites anecdotes dont je me souviens ( J'avais 11 ans et j'en ai maintenant 66 !!!) . Mais nous n'avons jamais oublié "nos militaires"!!!
Cordialement
17 ans et 3 mois de services ; 15 campagnes et demie ; 32 annuités et demie ; 16 embarquements maritimes sur les 3 océans et les 5 continents.
Agé de 85 ans, je m'appelle Guy BOURLON et je suis un ancien adjudant-chef des Troupes de Marine, à la retraite, sur ma demande, depuis le 31/03/1963.
Lors de notre Assemblée Générale de l'Amicale des anciens du 2ème RIMa, j'ai demandé s'il y avait des anciens du 2ème RIC d'Indochine (en Cochinchine à Vinh-Long), dans le delta du Mékong, en bordure de la Plaine des Joncs. Cela m'a incité à rédiger ces quelques souvenirs à leur attention.
De mon parcours dans l'armée coloniale, après 17 ans et 3 mois de services, je peux me prévaloir d'avoir navigué sur les 3 océans et mis le pied sur les 5 continents. Sur les conflits auxquels j'ai pris part (39-45, Indochine, Maroc, Algérie), je ne tiens pas à m'étendre ; j'en suis revenu vivant, avec une seule blessure.
Très curieux de nature, je ne retiens de mon passage dans les pays visités, que les paysages magnifiques, les habitants et leur mode de vie, ainsi que les spécialités culinaires ! Sur ce dernier point, malgré le fait d'avoir posé mon sac depuis 46 ans, je n'ai pas perdu l'habitude des baguettes, du romazave, du couscous et des mets polynésiens ! J'ai, par ailleurs, gardé le souvenir de charmantes femmes de toutes les couleurs !
Venu de la « métro », je me suis engagé durant la guerre, du 01/07/44 au 31/07/45. Je fus démobilisé comme soldat de 1ère classe. Réengagé à Paris, au sein de l'armée coloniale, le 21/01/47, après une interruption de service de 18 mois, je fus envoyé aussitôt à Toulon (Var), puis affecté au 5ème RTS à Fès (Maroc). J'ai suivi le peloton de caporal dans la plaine de Guerlif à Taourit et j'ai été nommé caporal le 31/07/47.
J'ai ré-embarqué à Casablanca le 05/08/47, direction Fréjus, dans l'attente d'un départ pour l'Indochine. Puis, ce fut l'embarquement à Marseille le 06/02/48 -traversée du canal de Suez ; escales à Djibouti, Ceylan, Singapour et arrivée à Saïgon le 03/03/48-. On m'avait alors affecté chez les Tirailleurs Algériens, à Vinh-Long, ainsi que les 15 camarades (tous marsouins) débarqués avec moi.