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La prise de la crête de Vimy fut plus qu'une simple victoire sur le champ de bataille.

 

 

Pour la première fois, les quatre divisions canadiennes, composées d'hommes de partout au Canada, attaquèrent ensemble. Le brigadier-général A.E. Ross déclara après la guerre : « Au cours de ces quelques minutes, j'ai été témoin de la naissance d'une nation. »

Le gouvernement français, aux termes d'un accord signé en 1922, mit à la disposition du Canada un terrain de 100 hectares situé entre Souchez et Vimy et surplombant la plaine de Douai.

 

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L'issue finale du 2ème conflit mondial fut longtemps aléatoire !

 

L'histoire des guerres avec un grand « H » nous est révélée dans les manuels, par les victoires, les décisions et faits homériques des hommes, détenant les pouvoirs, au bon moment, tous encensés et souvent moins glorieux que vaniteux ! Néanmoins je les respecte et m'incline, admiratif, devant certains. Je préfère vous narrer, à travers des batailles connues, des épopées de combattants de « l'ombre ». Jamais ne sera évalué, à sa juste valeur, l'apport des « Services Secrets » dans la victoire des Alliés contre les Nazis et leurs sbires. Pourtant, incommensurable, souvent décisif, fut leur rôle dans cette mêlée mondiale, tortueuse, luttant dans l'ignominie et l'honneur, les trahisons ou les sacrifices : parcours d'héroïsme, de gloire dans l'anonymat, héros sans nom, ni reconnaissance. Les vainqueurs sous l'uniforme, malgré leur bravoure reconnue, leur doivent une grande part de leurs victoires. Nos maîtres nous ont appris que réussir par le mensonge est un déshonneur... que la vérité finit toujours par triompher ! Dans la guerre, la vérité est si importante qu'elle est très souvent cachée par un rempart de mensonges...

CHURCHILL (maître « es-magouilles ») : pilier de la victoire des Alliés.

 

Churchill fut un maître inégalé dans les ruses et stratagèmes pour tromper ses ennemis : son dynamisme, sa débordante imagination et ses connaissances techniques lui permettront d'être à l'origine des plus importants projets concoctés par ses « Services Secrets »... Il fut un digne et futé disciple de la « perfide Albion » et un inégalable chef de guerre. Impensable ce qu'il a dû entreprendre, ordonner, chapeauter et cacher pour anéantir définitivement le IIIème Reich ! Il fut le principal artisan de la victoire des Alliés et l'animateur de l'effort de guerre britannique.

 

 

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Le 18 juin 1940, le général de Gaulle lançait son célèbre appel à la Résistance sur les ondes de la BBC depuis Londres.

 

"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement.

Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat.

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SUITE 1.

 

Grâce au répit que la victoire de leurs aviateurs permettait, les britanniques reprirent des forces, abondamment ravitaillés par les américains. Pendant ce temps, en Libye, les italiens, en force, voulaient s'implanter. Pour les anglais, le contrôle de la Méditerranée était pour eux vital. Quand les « ritals » les bousculèrent, menaçant d'envahir l'Egypte, ils ne pouvaient plus leur opposer que quelques divisions essoufflées. Ils avaient un genou à terre. Fallait ruser, cacher son état, tromper les italiens... Utilisant des centaines de tanks, canons, véhicules en caoutchouc qui se gonflaient comme des baudruches, ils fabriquèrent une armée factice, impressionnante de vérité... Ils tracèrent des pistes, y firent trotter de nombreux chameaux traînant derrière eux des engins qui soulevaient de gros nuages de poussière, empêchant les aviateurs ennemis de découvrir leurs tromperies. Leurs photos faisant croire, au contraire, à une imposante concentration de blindés préparant une attaque massive.

Impressionné, l'état-major italien donna l'ordre de se mettre en défensive et de s'enterrer, tanks et canons braqués vers l'ennemi. Les anglais les attaquèrent, de nuit, sur les côtés, semant une pagaille monstre chez les italiens qui retraitèrent en désordre, laissant tout leur matériel enterré et 130 000 prisonniers. La ruse avait démontré son efficacité, ce qui amena Churchill, qui jubilait, à créer une entreprise inventive en tromperies, artifices et stratagèmes.

 

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Sans « Ultra », les nazis nous auraient submergés.

A plusieurs reprises, fin 40-début 41, « Ultra » fournit à Churchill des informations essentielles pour parer, freiner, l'hégémonie nazie, et sur les mouvements de troupes de l'Axe vers la Manche, en Pologne et dans les Balkans. Elle lui signala les visées d'Hitler sur Malte, pivot de la position anglaise en Méditerranée, ce qui lui permit de les contrecarrer. Elle communiqua un tableau précis de l'ordre de bataille des armées allemandes. En mars 41, au plus fort de la campagne de Libye, « Ultra » permit à la Royal Navy de couler plus de la moitié de la flotte italienne, comme elle dévoila en détails les plans de l'invasion de la Crête (cimetière des parachutistes allemands) et il faut louer les mérites des savants-décrypteurs qui transcrivaient, en moyenne, 2000 messages par jour.

« Ultra », devenue une arme incomparable, allait de nouveau le prouver. Les fournitures de l'Amérique étaient essentielles pour la survie de la Grande Bretagne ainsi que celles tirées de son vaste empire. Aussi, de nombreux bateaux sillonnaient les mers, dans des traversées très dangereuses, vu l'activité des sous-marins allemands. En 1940, les britanniques perdirent 4 millions de tonnes de ravitaillement et armement sur les mers ; en 1941, autant ; en 1942, 8 millions de tonnes. Malgré une plus importante protection assurée par les Etats-Unis, entrés en guerre, de même pour 3 trois premiers mois de 1943. Les Alliés risquaient l'asphyxie !

Cette situation découlait, en partie, des restrictions imposées par Churchill dans l'utilisation, en accord avec les « amerloques », « d'Ultra ». Ces derniers menaçant alors de ne plus participer à ces convois-suicides, décidèrent Churchill à risquer son « arme fatale » contre les submersibles nazis. Les résultats furent immédiats : en quelques mois, les principales voies maritimes des convois alliés furent nettoyées des « U Boot » allemands. Abasourdis par ces revers, les responsables nazis attribuèrent leurs déboires à de nouveaux radars anglais (il est vrai, très performants eux aussi).

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L'issue finale du 2ème conflit mondial fut longtemps aléatoire !

 

 

L'histoire des guerres avec un grand « H » nous est révélée dans les manuels, par les victoires, les décisions et faits homériques des hommes, détenant les pouvoirs, au bon moment, tous encensés et souvent moins glorieux que vaniteux ! Néanmoins je les respecte et m'incline, admiratif, devant certains. Je préfère vous narrer, à travers des batailles connues, des épopées de combattants de « l'ombre ». Jamais ne sera évalué, à sa juste valeur, l'apport des « Services Secrets » dans la victoire des Alliés contre les Nazis et leurs sbires. Pourtant, incommensurable, souvent décisif, fut leur rôle dans cette mêlée mondiale, tortueuse, luttant dans l'ignominie et l'honneur, les trahisons ou les sacrifices : parcours d'héroïsme, de gloire dans l'anonymat, héros sans nom, ni reconnaissance. Les vainqueurs sous l'uniforme, malgré leur bravoure reconnue, leur doivent une grande part de leurs victoires. Nos maîtres nous ont appris que réussir par le mensonge est un déshonneur... que la vérité finit toujours par triompher ! Dans la guerre, la vérité est si importante qu'elle est très souvent cachée par un rempart de mensonges...CHURCHILL (maître « es-magouilles ») : pilier de la victoire des Alliés.

 

 


 

Churchill fut un maître inégalé dans les ruses et stratagèmes pour tromper ses ennemis : son dynamisme, sa débordante imagination et ses connaissances techniques lui permettront d'être à l'origine des plus importants projets concoctés par ses « Services Secrets »... Il fut un digne et futé disciple de la « perfide Albion » et un inégalable chef de guerre. Impensable ce qu'il a dû entreprendre, ordonner, chapeauter et cacher pour anéantir définitivement le IIIème Reich ! Il fut le principal artisan de la victoire des Alliés et l'animateur de l'effort de guerre britannique.

D'abord en pressentant que les dissensions entre les pays européens et la soif de revanche des « boches », hargneux bellicistes humiliés de la Première guerre mondiale, qui piaffaient d'en découdre, en rêvant de domination par les armes, et laissaient prévoir une dangereuse explosion fatale. Il savait que son pays et la France, sortis exsangues et ruinés de la « dernière guerre » n'étaient pas aptes, seulement 20 ans après, à résister à l'ogre allemand, surfant outrageusement au-dessus de la neutralité américaine.

Persuadé de l'importance des « Services Secrets », des artifices et supercheries destinés à duper l'adversaire, il intensifia et soutint le travail des espions anglais en poste dans le monde... l'expérience de la Grande-Bretagne dans ces luttes inavouables était très ancienne, et ses espions, les champions en la matière ! Pendant cinq cents ans, ses hommes d'état, ses généraux, les avaient utilisés, implantés, codifiés, améliorés, pour édifier un royaume (ensuite un empire !) et pour les défendre.

Mais, en 1934, au pouvoir depuis peu, les Nazis qui se savaient espionnés, comprirent l'importance du secret. Des ingénieurs talentueux mirent au point un système de communications militaires à l'abri des décryptages alors en vigueur. Les British restèrent quatre ans sans informations sur la préparation de la machine de guerre allemande. Un jour de 1938, ils apprirent que des spécialistes polonais, travaillant sur une machine nommée « Enigma » fauchée aux Nazis, avaient capté des messages allemands. Des décrypteurs anglais prirent contact avec leurs homologues et s'aperçurent que, comme eux, ils ne perçaient que des messages commerciaux. Néanmoins, la piste méritait d'être étudiée !

 

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Les célébrations du 8 mai de 1945 à nos jours

Jusqu'au milieu des années 1950, les commémorations de la Première Guerre mondiale restent les plus importantes. Dès 1945, le général de Gaulle insiste en effet sur le caractère indissociable des deux conflits mondiaux et considère qu'il convient ainsi de célébrer la fin des deux conflits à la même date. Le 11 novembre est ainsi choisi pour porter la mémoire des deux guerres mondiales.

En 1946, la loi consacre le dimanche 8 mai, ou le dimanche suivant, pour célébrer la victoire, le même jour que la fête traditionnelle de Jeanne d'Arc, qui avait délivré Orléans le 8 mai 1429. Cette date permet alors de rassembler les combattants des deux guerres mondiales tout en exaltant l'esprit de la Résistance.

C'est en 1953 que le 8 mai devient un jour férié et s'impose ainsi comme une date symbolique de la Seconde Guerre mondiale au même titre que le 11 novembre pour la guerre de 1914-1918. La célébration du 8 mai est cependant compromise par un certain nombre d'événements, comme la coïncidence avec le désastre de Diên Biên Phu en 1954 ou encore les divisions engendrées par la guerre d'Algérie dès 1955, en particulier les manifestations des Français d'Algérie demandant le retour au pouvoir du général de Gaulle le 13 mai 1958.

Après le retour au pouvoir du général De Gaulle, la loi consacre, en 1959, le deuxième dimanche de mai pour célébrer la victoire. Cette décision suscite de nombreuses protestations parmi les anciens combattants qui continuent à commémorer la victoire le jour même, à savoir le 8 mai.

 

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En 1994, 800 000 Tutsi du Rwanda furent victimes d'un véritable génocide. Avec eux périrent des dizaines de milliers de Hutu opposés aux massacres. La France mit tout en oeuvre pour convaincre l'ONU d'envoyer une force de paix pour tenter de mettre fin à la tragédie. Ce fut l'opération Turquoise, placée sous le commandement du général français Jean-Claude Lafourcade. Pour ses hommes, tous soldats aguerris, le contact journalier avec l'horreur fut une épreuve à laquelle aucune formation ne les avait préparés.

C'est cette intervention que rapporte ici le général. Il expose les motifs qui ont conduit la France à agir au Rwanda, il décrit la mission qu'il estime avoir remplie le mieux possible et les conditions dans lesquelles vécurent les hommes engagés dans cette histoire dramatique.

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l'article sur le spectacle du monde : ici

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C'était un « certain 9 mars 1945 » ! Souvenons-nous de la conduite héroïque de nos compagnons d'armes de la Légion Etrangère. Ils ont très souvent (c'est pas peu dire !) combattu aux côtés de « la Coloniale » !

 

L'article qui suit est extrait du très beau livre « les Maréchaux de la Légion ». Il a été mis en page par notre ami David ARROUY.

Vendredi 9 mars, Doi Con Ma, 0 h 10.

Une estafette à cheval arrive à Doi Con Ma, petit village situé à une vingtaine de kilomètres de Tong. Le cavalier s'arrête auprès du premier légionnaire qu'il rencontre. « Où se trouvent les capitaines Gaucher et de Cockborne ? J'ai un message pour eux ».

Gaucher, que ses hommes appellent « le Tordu » à cause de la position qu'il prend lorsqu'il est à cheval, commande le 1er bataillon. Ses compagnies sont dispersées sur le terrain car il est en pleine manœuvre. De Cockborne et plusieurs officiers du 2ème bataillon sont seulement arbitres.

L'estafette transmet aux deux capitaines les ordres du général Alessandri : application immédiate de « Doux Espoir », c'est- à- dire cessation de l'exercice et retour au quartier dans les meilleurs délais.

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En quelques minutes, les ordonnances rassemblent les affaires des officiers sans troupe qui montent à cheval et prennent à vivre allure la route de Tong. Ils y arrivent à deux heures du matin, suivis, une heure plus tard, de Gaucher et de ses compagnies rameutées d'urgence.

A quatre heures, tandis que le dispositif de sûreté est mis en place sur la périphérie du « quartier légion » pour parer à toute surprise, les chefs de bataillon se démènent pour récupérer leurs « détachés » (ces hommes que les services accaparent pour des besognes de temps de paix), afin de reconstituer des compagnies et des sections en état de se battre.

Le capitaine de Cockborne enrage. Son bataillon compte à l'effectif plus de cinq cents Européens et cinq cents Indochinois; aux manoeuvres, il n'a jamais pu rassembler plus de la moitié de ces effectifs. Mieux, l'une de ses quatre compagnies, la 7ème, commandée par le capitaine Courant, est au Ba Vi. Impossible de la récupérer. Au cours des manoeuvres de la semaine précédente, elle n'était déjà pas là: elle « gardait le centre de repos »!

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- « Bon Dieu, tempête de Cockborne, il me faut cette compagnie » !

Pendant cinq ans, de Cockborne a commandé la compagnie absente, dont il a fait un excellent instrument de guerre. Il en a passé le commandement au capitaine Courant, qui est un fonceur, comme lui. Courant est un moteur, un battant, un guerrier. Et il n'est pas là! Depuis un an, de Cockborne s'efforce de faire du 2ème bataillon une unité de choc. Ses tireurs sont pour la plupart des tireurs d'élite. Il a autour de lui une véritable garde de sous-officiers de premier plan. Il a consacré tous ses efforts à entraîner ses hommes, malgré les travaux, malgré les corvées, malgré les emplois extérieurs, afin de les conserver aptes à faire la guerre. C'est un râleur, de Cockborne, mais un grognard efficace.

Il éprouve la même colère que son ancêtre, Guillaume de Cockborne, engagé maladroitement avec tous son clan écossais contre les Anglais de Henry VIII à la bataille de Flodden Fields en 1513. Dans cette bataille, Guillaume de Cockborne trouva la mort avec son fils aîné, en compagnie du roi Jacques IV, d'un archevêque, de deux évêques, quatre abbés, douze comtes, dix-sept barons et dix mille soldats! Le capitaine de Cockborne se souvient du sombre bilan de cette affaire traitée à la légère : il a médité la leçon. Elle reste valable à travers les siècles...

A 14 heures, le commandant d'armes se décide enfin à donner l'ordre à la 7ème compagnie de quitter le Ba Vi. L'ordre arrivera trop tard au capitaine Courant.

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Lire la suite :   « Coup De Force Japonais En Indochine ».

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LES REPUBLICAINS ESPAGNOLS FACE AU NAZISME.   SUITE 2 et FIN.

La porte du couloir crisse sur ses gonds, des raclements de soulier sur le sol… un corps que l’on traîne. On ouvre la cellule, ils lâchent le corps torturé qui s’affale sur le sol. Il est nu… juste les souliers. Son dos n’est qu’une plaie à vif, ses fesses et ses cuisses éclatées en de profonds sillons. Un gardien reste, lui fait une piqûre (Luis n’a dû RIEN lâcher !) ; il m’aide à l’allonger sur la planche, je lui demande de l’eau, beaucoup d’eau ; il grogne mais m’en apporte un seau, il laisse la lumière, merci !

 

Luis Royo Ibanez devant le half-track  Madrid

Je nettoie le visage de Luis comme je peux, humecte ses lèvres ; des instants cauchemardesques, il ne réagit pas. Dans la matinée, il bouge alors ses mains, tente de remuer ; ses lèvres tremblent… il veut peut-être me parler ? Je m’agenouille près de sa bouche. Il susurre et me charge d’un message pour l’un de ses amis. « Tu le connais ! », puis il prononce : comédie, comédie. Luis lutte intérieurement dans son univers de douleurs pour retenir le peu de forces qui le soutiennent. Il arrive à boire par petites lampées dans la gamelle que je maintiens. Pas de soupe ! A la nuit, c’est encore son tour…

 

Ils le traînent vers son lieu de supplice. Son reste de vie ne lui permet pas de hurler. C’est moi qui disjoncte, craque, pleure de remords. Ils l’ont ramené brisé, un pantin désarticulé ; l’ont jeté sur la planche brutalement sans qu’il réagisse. Il est tellement meurtri, saoulé de coups que les douleurs ne semblent plus l’atteindre, il en a dépassé le seuil ; le sang coule de ses oreilles ; ils l’ont éborgné, son œil pend sur sa joue ! Comment est-ce possible qu’il respire encore ? Il n’est pas mort… moi, je suis mort de peur, car en partant, un des bourreaux m’a asséné un sale coup derrière la tête.

 

Dans la journée, encore mal en point, on m’emmena à pied, deux fusils braqués dans le dos, dans un immeuble hors de la prison. Dans une pièce, un civil m’interrogea, d’abord en me giflant et essayant de me confondre. Il se calma, m’asséna des évidences que j’approuvais, me révoltant de temps à autre… comédie, comédie comme disait Luis. C’était long, inquiétant. Le traducteur se montra rassurant. Pour cause, de fil en aiguille, il me proposa de retourner aux entrepôts, pour les aider à découvrir les saboteurs ! J’écoutais servilement… souriant, paraissant heureux de la proposition… Merci Luis : comédie, comédie !

 

Le « feld » donna des ordres aux deux gardes et ceux-ci me ramenèrent confiants, l’arme à l’épaule. En haut des marches qui montaient à l’entrée du perron de la prison, je les bousculais, sautais en bas et me mélangeais aux passants éberlués : c’était le jour du marché, ouf ! Je me réfugiais chez un copain (?) de Luis, que je contraignis méchamment de me garder ! A la nuit tombée, très inquiet, mais attentif, je transmettais, à cet « ami », le message que Luis m’avait confié. Je regagnais alors, mais non sans mal, une planque que je savais sûre.

 

Je ne sais pas ce qu’est devenu Luis. Il demeure, depuis ces jours sombres, toujours présent dans mes pensées.

 

 

Camille HOUDBINE : « l’Ancien ».camillelancienresitant

 

 

Merci Camille. Quel magnifique et poignant témoignage. Le président.

le site de la 9 cie et de ceux qui reconstituent le trajets et les représentations : ici

 

 Le dvd a vendre sur le site ECPA ici

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LES REPUBLICAINS ESPAGNOLS FACE AU NAZISME.    SUITE 1.

 

Il avait participé aux premières batailles, au col « Somasierra » dans la sierra « Guadarrama », puis à celles de Saragosse et de Teruel. Il condamnait les divisions des chefs de son camp -bien trop divisés politiquement- qui voulaient s’imposer. Il me racontait simplement les drames qu’il avait endurés. Je décelais même qu’il éprouvait, à me les dire minutieusement, un peu de contentement. A la terne lumière de l’ampoule, son regard, deux petites lueurs dans son visage tuméfié, revivait l’ailleurs !

 

Accaparé par les visions que ses propos engendrent, il erre dans un passé qui lui redonne vie. Son calvaire vécu dans la déroute des républicains, se déroulait, seulement interrompu parfois d’un rire bref… surprenant. Un rire, pour moi, sans raison, ou bien alors chargé de rendre convenable un hoquet d’émotion, d’alléger une gêne, de s’excuser d’un instant de malaise.

 

 

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Je me blottis dans mon coin… troublé par ce que je venais d’assimiler et tourmenté par l’avenir. Au matin, un garde vint le chercher. Il ne fut pas de nouveau torturé, mais seulement interrogé sur des faits précis qu’il fut obligé de reconnaître, plusieurs de ses compagnons ayant parlé, sous la torture, me dit-il. Il resta prostré un moment, puis me serra les bras comme pour chercher un réconfort, un encouragement. « Dans quelques jours, ils me tueront… je ne me plains pas, je regrette seulement de ne pouvoir continuer la lutte » poursuivit-il. Je le réconfortais et lui dis : « les républicains espagnols ont été des combattants exceptionnels dans la Résistance française, des exemples ; ils y voyaient la continuation de leur lutte contre le Dictateur qui asservissait leur pays. Ils voulaient gagner l’aide des Alliés pour, après les nazis exterminés, reconquérir Leur Espagne libre ».

 

 

 

 

 

Plusieurs jours sans être torturé, seulement des interrogatoires musclés, il refit « surface », sans être dupe de ce qui l’attendait ! Un après-midi, il me précisa des moments et des lieux importants de ses combats ; à me faire des confidences, à me confier ses craintes, mais aussi ses espoirs d’une vie meilleure pour nous les « jeunes ». Il me dit : « Surtout ne lâche pas, n’avoue rien, fais le couillon, ça marche avec eux. Ils ont tellement arrêté de suspects ces derniers temps qu’ils sont débordés. Contre toi, ils n’ont pas de preuves, ils vont essayer de t’amener à collaborer avec eux… joue la comédie, tu peux t’en sortir, mais fais très attention à toi (il devait comprendre l’allemand, ses geôliers devaient parler de moi pendant qu’ils le laissaient récupérer des coups subis). Moi, ils savent que je suis un terroriste, ils me gardent en vie pour que je leur dévoile où sont entreposés mes explosifs. Me taire, sera ma dernière bataille… pourvu que je puisse mourir vite sous les coups ».

 

Ils vinrent le chercher en fin de soirée… l’accalmie était terminée ! Ils le tirèrent sauvagement de la cellule et le tapèrent de suite. Ses blessures réveillées sous les bourrades, il criait et les injuriait. Pauvre courageux Luis ! Les bruits cessèrent, insoutenable silence oppressant, peuplé d’innombrables questions auxquelles ma tête ne put répondre. Acharnement à imaginer la suite des évènements, sans parvenir à ajuster aux idées une réalité plausible. Se préparer à tout. Comment ? Tout se brouille, s’interfère, des pensées à peine conçues et vite oubliées. Mon cœur cogne lui, je l’entends. Je regagne mon encoignure et m’y love (malgré que je vois des rats sortir d’un trou à sa base) la tête appuyée sur mes genoux pliés. La tension tombe, un temps de moindre tumulte, presque de calme. Pauvre Luis ! .....

 

A SUIVRE .....ici

 

L'Ancien .

 

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