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LES REPUBLICAINS ESPAGNOLS FACE AU NAZISME.    SUITE 1.

 

Il avait participé aux premières batailles, au col « Somasierra » dans la sierra « Guadarrama », puis à celles de Saragosse et de Teruel. Il condamnait les divisions des chefs de son camp -bien trop divisés politiquement- qui voulaient s’imposer. Il me racontait simplement les drames qu’il avait endurés. Je décelais même qu’il éprouvait, à me les dire minutieusement, un peu de contentement. A la terne lumière de l’ampoule, son regard, deux petites lueurs dans son visage tuméfié, revivait l’ailleurs !

 

Accaparé par les visions que ses propos engendrent, il erre dans un passé qui lui redonne vie. Son calvaire vécu dans la déroute des républicains, se déroulait, seulement interrompu parfois d’un rire bref… surprenant. Un rire, pour moi, sans raison, ou bien alors chargé de rendre convenable un hoquet d’émotion, d’alléger une gêne, de s’excuser d’un instant de malaise.

 

 

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Je me blottis dans mon coin… troublé par ce que je venais d’assimiler et tourmenté par l’avenir. Au matin, un garde vint le chercher. Il ne fut pas de nouveau torturé, mais seulement interrogé sur des faits précis qu’il fut obligé de reconnaître, plusieurs de ses compagnons ayant parlé, sous la torture, me dit-il. Il resta prostré un moment, puis me serra les bras comme pour chercher un réconfort, un encouragement. « Dans quelques jours, ils me tueront… je ne me plains pas, je regrette seulement de ne pouvoir continuer la lutte » poursuivit-il. Je le réconfortais et lui dis : « les républicains espagnols ont été des combattants exceptionnels dans la Résistance française, des exemples ; ils y voyaient la continuation de leur lutte contre le Dictateur qui asservissait leur pays. Ils voulaient gagner l’aide des Alliés pour, après les nazis exterminés, reconquérir Leur Espagne libre ».

 

 

 

 

 

Plusieurs jours sans être torturé, seulement des interrogatoires musclés, il refit « surface », sans être dupe de ce qui l’attendait ! Un après-midi, il me précisa des moments et des lieux importants de ses combats ; à me faire des confidences, à me confier ses craintes, mais aussi ses espoirs d’une vie meilleure pour nous les « jeunes ». Il me dit : « Surtout ne lâche pas, n’avoue rien, fais le couillon, ça marche avec eux. Ils ont tellement arrêté de suspects ces derniers temps qu’ils sont débordés. Contre toi, ils n’ont pas de preuves, ils vont essayer de t’amener à collaborer avec eux… joue la comédie, tu peux t’en sortir, mais fais très attention à toi (il devait comprendre l’allemand, ses geôliers devaient parler de moi pendant qu’ils le laissaient récupérer des coups subis). Moi, ils savent que je suis un terroriste, ils me gardent en vie pour que je leur dévoile où sont entreposés mes explosifs. Me taire, sera ma dernière bataille… pourvu que je puisse mourir vite sous les coups ».

 

Ils vinrent le chercher en fin de soirée… l’accalmie était terminée ! Ils le tirèrent sauvagement de la cellule et le tapèrent de suite. Ses blessures réveillées sous les bourrades, il criait et les injuriait. Pauvre courageux Luis ! Les bruits cessèrent, insoutenable silence oppressant, peuplé d’innombrables questions auxquelles ma tête ne put répondre. Acharnement à imaginer la suite des évènements, sans parvenir à ajuster aux idées une réalité plausible. Se préparer à tout. Comment ? Tout se brouille, s’interfère, des pensées à peine conçues et vite oubliées. Mon cœur cogne lui, je l’entends. Je regagne mon encoignure et m’y love (malgré que je vois des rats sortir d’un trou à sa base) la tête appuyée sur mes genoux pliés. La tension tombe, un temps de moindre tumulte, presque de calme. Pauvre Luis ! .....

 

A SUIVRE .....ici

 

L'Ancien .

 

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