Je sais également que j'ai accompli pendant 18 mois des obligations qui n'existent plus aujourd'hui, mais que j'ai faites pour la Patrie, et c'est un immense honneur pour moi que d'avoir servi dans ce régiment d'élite.
Affecté à la compagnie d'instruction du 2ème RIMa, le 5 mars 1962 à Nantes, quartier Mellinet, pendant deux mois nous étions bloqués à la caserne puisque nous n'avions aucune permission, y compris celle de sortir ! Par contre, les journées de Mellinet étaient très dures. Nous marchions jusqu'au Bêle, situé sur la commune de Carquefou où se trouvait le stand de tir et la poudrière et où nous montions la garde des nuits entières. Les marches forcées étaient très nombreuses. J'ai en souvenir une marche de nuit sur les bas-côtés de la route nationale en direction d'Angers. Nous sommes arrivés très tard près d'Ancenis, une ville où il y avait une ancienne tour fortifiée, je pense à 20 km environ de Nantes. Vers minuit, nous avons fait demi tour. Nous portions également fusil mitrailleur et mortier de 60. Certains camarades ayant des difficultés à marcher, j'ai alors pris sur mes épaules le mortier, alors que j'avais déjà mon fusil. La section un peu disloquée nous sommes arrivés à la caserne vers 4 heures du matin.
Vers le mois de Juin 1962, alors que des camarades étaient déjà partis en Algérie, nous avons préparé les pelotons P1 et P2 avec des manoeuvres dans les camps de la Lande d'Ouée et de Meucon, mais aussi une section d'honneur pour la visite du général de BOISSIEU à Rennes au quartier général. Des séjours très durs physiquement !
Le 1er septembre 1962, je reçois ma première distinction : le grade de soldat de 1ère classe. De retour à la caserne Mellinet, avec un camarade nous avons encadré une trentaine de médecins, élèves officiers de réserve, âgés pour certains de plus d'une dizaine d'années de plus que nous, alors que nous étions leur chef de chambrée !