Le 26 et 27 mai 2011, le Battle Group Raptor a conduit l’opération Go Fast dans la province de la Kapisa en Afghanistan,
aux côtés des forces de sécurité afghanes. L’objectif de cette mission était de sécuriser l’axe de réapprovisionnement menant aux trois postes de combat avancés afghans (COP : combat outpost) de la région d’Alasay, à l’est de Kaboul. Dès les premières lueurs du matin, alors que les forces franco-afghanes progressaient, des insurgés les ont pris pour cible. La riposte des « para » précise et immédiate rétablit le calme. Un peu plus tard, alors que le convoi se dirigeait vers l’est de la vallée, les insurgés ont repris leurs actions de harcèlement, en utilisant notamment des adolescents comme combattants et même des enfants pour transporter leurs armes, mettant ainsi les forces de la coalition en situation délicate face à cette menace asymétrique.
Pour autant, cette opération s’est déroulée avec succès puisqu’au-delà de la sécurisation effective de l’axe permettant le réapprovisionnement des COP afghans, elle a permis à la police locale afghane d’interpeller plusieurs insurgées dont deux ont été formellement identifiées comme poseurs d’IED (engins explosifs improvisés).
source EMA
En Surobi, sur les FOB Tora et Hutnik, sur les COP de la vallée de Tagab et d'Uzbeen, ce sont les hommes du battle group 15.2 qui vont les remplacer. Une relève n'est jamais facile : il s'agit en l'espace de quelques jours d'assurer la continuité d'un dispositif.
Le colonel Heluin, chef de Richelieu, anticipait, il y a quelques semaine, les défis du nouveau bataillon dont "une entrée en matière ultra rapide (...); moins de 48 heures après leur arrivée, les soldats du 15.2 seront en zone verte, au milieu d'une population qu'il ne connaisse pas et avec une connaissance du terrain pratiquement nulle". Pour le chef de corps du 2e Rima, il faudra aussi compter avec les priorités du nouveau commandement US puisqu'une nouvelle brigade américaine se déploie dans l'est.
Il n'en reste pas moins que l'une des missions du 15.2 sera la sécurisation de l'axe Vermont, mauvaise piste qui remonte la vallée de Tagab (j'ai consacré un long sujet à cet axe dans notre édition de jeudi en page 3. Je mettrai ce texte en ligne en début de semaine prochaine, avec une carte de la vallée de Tagab).
C'est une mission périlleuse puisqu'elle se joue dans la partie cultivée et boisée de la vallée de Tagab, une zone assez fortement peuplée, aux murets traîtres, aux chemins parfois piégés... Une zone jugée encore trop sensible pour être confiée aux forces de sécurité afghane: ni le kandak 6 de Surobi ni les forces de police locales ne sont sufisamment aguerries pour remplacer les forces françaises.