Au niveau de la coalition, 700 hommes sont morts depuis le début de l'année, essentiellement américains (70%) et britanniques (15%), la France comptant pour un peu plus de 2% des pertes. Selon le site américain icasualties, qui fait référence, 2269 militaires de la coalition sont morts en Afghanistan, avec des chiffres qui augmentent d'année en année...

 

 

Cinq soldats français qui avaient été gravement blessés en Afghanistan ont été décorés par le premier ministre qui a rendu hommage à leur courage, leur dévouement et leur engagement. Le premier ministre s’est exprimé avec émotion et a rappelé le sacrifice de ceux qui sont morts.


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Mesdames et Messieurs,
Nous rendons hommage ce soir à cinq combattants valeureux blessés en Afghanistan. Mais je veux aussi si vous me le permettez, par cette cérémonie saluer en même temps tous leurs compagnons d’armes ; honorer la mémoire des disparus et dire à ceux qui comme vous, ont été grièvement atteints dans leur chaire, en Afghanistan ou sur d’autres théâtres d’opération,que la Nation n’oublie pas les sacrifices qu’ils ont consentis en son nom.Il y a quelques semaines je suis allé comme l’an passé, à l’hôpital militaire de Clamart,certains d’entre vous étaient là : le chef de bataillon CAFFARO, le maréchal-des-logis-chef CAMEL, le caporal DELOT. C’était le 27 septembre, le jour même où le sergent POIROT était lui aussi blessé dans les montagnes afghanes. Quant au médecin-capitaine SICARD je l’avais rencontré lors de ma précédente visite à Percy, en août 2009. Je veux vous dire que je garde de ces moments passés auprès de vous, un souvenir très fort ; un souvenir qui
m’accompagne et un souvenir qui ne s’effacera pas. Votre dignité, votre résistance, votre moral d’acier m’ont personnellement ému et impressionné. J’ai vu des hommes qui ont tant donné à leur pays et qui ne demandent en retour que de pouvoir continuer à le servir encore.J’ai vu des hommes décidés à triompher du sort qui s’est abattu sur eux. J’ai vu des hommes qui n’inspiraient pas la compassion mais l’admiration.Leur exemple nous rend tous plus humbles et en même temps plus forts. Parce que cet exemple c’est une leçon de courage. C’est un message d’espoir. C’est un renfort moral. Tant qu’il y aura des hommes et des femmes de votre trempe, notre peuple restera capable de tous les sursauts, de toutes les avancées, de toutes les conquêtes. Dans votre action c’est finalement le destin de notre vieille et belle Nation qui continue à s’écrire. Ce sont ses idéaux qui continuent de vivre aux yeux du monde.L’esprit de l’Armée française conforte mon ambition pour notre pays. Je l’ai éprouvé en
février au contact de nos soldats, dans la province de Kapisa. Je suis heureux de retrouver ici le général DRUART qui commandait alors la Task-Force La Fayette.

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Heureux également de saluer son successeur le général CHAVANCY. Je l’ai éprouvé auprès des blessés à Clamart.Aujourd’hui c’est vous qui nous rendez visite, dans cette maison qui est la vôtre, comme elle est celle de tous ceux qui ont foi en la France.Des épreuves que vous avez traversées, les corps sont ressortis meurtris mais les âmes sont intactes. Intactes dans leur volonté de braver les épreuves de la vie. Intactes dans leur volonté de servir la Patrie. Intactes dans l’exemple qu’elles donnent de la valeur de notre Armée.Intactes dans l’affection et la tendresse qu’elles échangent avec les proches qui les entourent.Autour de vous Messieurs, il y a vos familles dont le courage s’élève à la hauteur du vôtre ; je veux dire que leur dignité est exceptionnelle. Autour de vous il y aussi vos frères d’armes.Peut-être puis-je les appeler « votre seconde famille ». Ceux de votre régiment, avec qui vous avez appris à ne jamais abandonner un blessé, à ne jamais laisser un homme seul ; à ne
jamais oublier un compagnon disparu. Ces valeurs d’entraide et de fraternité ce sont ces valeurs-là qui font la noblesse de l’Armée française.


Elles vivent à travers toute une chaîne de compétences et d’institutions. Je pense aux services de santé des armées qui est en première ligne des risques encourus et que je veux honorer aujourd’hui à travers le médecin-capitaine SICARD. Je pense à ceux qui organisent le rapatriement des blessés et des morts et vous savez
qu’il nous importe au Président de la République et à moi-même que les avions gouvernementaux soient pour cela immédiatement mobilisés. Je pense aux personnels des hôpitaux militaires. Je pense à la cellule d’aide aux blessés de l’Armée de Terre dont l’actionpermanente auprès des soldats et de leurs familles est en tous points remarquable. Je pense aux associations d’entraide « Terre fraternité » ; « Solidarité défense » ; « Les Gueules cassées ».

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Nous faisons tout ce qui est en notre possible avec les chefs de nos Armées pour préserver des vies. Nous sommes capables de soigner des atteintes graves. Nous rendons aux soldats blessés les honneurs qui leur sont dus. Mais après le temps de la rééducation, après le temps des distinctions honorifiques vient le temps du retour à la vie. Le temps où il faut accepter de vivre avec le handicap, avec le regard des autres. Je sais que ce temps est difficile. Les états-majors ont pris en compte le problème de la réinsertion et je veux saluer tout ce qui a été fait. Mais certainement, avons-nous encore d’autres pistes à explorer pour continuer à progresser. Je
mesure combien il doit être dur et même douloureux pour un soldat blessé d’accepter l’idée qu’il ne pourra plus exercer sa vocation, en tout cas comme autrefois.
A tous ceux qui sont tenaillés par ce sentiment, je veux dire que la France a encore besoin d’eux et que leur mission n’est pas finie. Le lien qui unit les soldats et la société n’est pas rompu par le malheur d’une blessure. Il est et il doit être encore plus fort. La Nation doit à ses soldats blessés, la solidarité matérielle. Elle leur doit sa reconnaissance. Elle se doit de faire savoir à nos concitoyens la valeur de vos actes et de vos engagements personnels. Elle se doit de maintenir son estime, son écoute, son soutien dans la durée, dans le temps de toute une vie,par delà les hommages d’un jour. Elle est à mes yeux le sens de la cérémonie qui nous réunit
ce soir où je voudrais appeler sur ces cinq combattants, comme sur leurs frères d’armes, la continuité et la fidélité de la reconnaissance nationale. Chef de bataillon Stéphane CAFFARO,votre riche carrière vous a conduit depuis près de 25 ans, au Sénégal, en République centrafricaine, au Cameroun, au Tchad. Votre action déterminante est exemplaire, elle vous a valu de nombreuses félicitations. En juin 2010, vous avez rejoint l’Afghanistan avec pour mission d’assurer la gestion des convois logistiques sur des routes semées d’obstacles et d’embûches.

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Le 18 septembre la base opérationnelle de Tagab est prise à partie par des insurgés afghans. Vous êtes gravement blessé par les éclats d’un tir de mortier.Malgré l’intensité de la douleur, vous gardez votre sang-froid pour faciliter votre évacuation.A l’hôpital, vous avez dû subir l’amputation du pied droit. Nous n’oublions pas tout ce que vous avez accompli et j’aurai dans quelques instants l’honneur de vous remettre les insignes d’officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.Médecin-capitaine Sébastien SICARD, après avoir été reçu au grade de docteur en médecin à
la fin de 2007, vous avez souhaité prendre part à des opérations extérieures. Vous avez servi par deux fois en Afghanistan. Lors d’une mission de sécurisation le 21 juillet 2009, un engin explosif se déclenche au passage de votre véhicule blindé. Vous avez subi plusieurs traumatismes physiques. Je veux me souvenir de ce que vous avez accompli, je veux dire, avec vos camarades, que vous avez gagné sur le terrain la confiance de la population locale et de nos alliés. Vous avez risqué votre vie pour sauver celle d’autrui, vous avez soigné des blessés français et des blessés afghans. Je vous ferai dans quelques instants chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur.

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C’est avec beaucoup de fierté que je vais remettre la Médaille Militaire à trois soldats d’exception. Maréchal-des-logis-chef Erwan CAMEL, vous avez servi au Tchad et à deux reprises en Afghanistan où vos qualités militaires ont été saluées. Grâce à vos compétences techniques, vous avez permis à votre équipage d’échapper à plusieurs situations extrêmement périlleuses. Dans la nuit du 25 juin 2010, votre véhicule blindé subit un dramatique accident qui le couche sur le flanc. Vous avez perdu votre jambe droite. Je veux vous dire que la France n’oublie pas ce que vous avez accompli en son nom.Sergent Vincent POIROT, depuis votre engagement en 2005, vous avez pris part à l’opération « Licorne » en Côte d’Ivoire, à l’opération « Furet » au Gabon, à l’opération « Mikado » au Tchad. En mai 2010, vous rejoignez l’Afghanistan. Le 27 septembre 2010, au cours d’une infiltration des forces spéciales, dans une zone montagneuse escarpée, vous êtes pris sous le feu des insurgés. Grièvement blessé, vous poursuivez le combat avec votre arme de poing, tout en rendant compte des évènements à la radio. Votre courage a permis de préserver l’ensemble
de votre groupe. Vous avez perdu l’usage de votre jambe droite. Le souvenir de votre action héroïque ne s’effacera pas.Caporal-chef Alexandre DELOT, vous avez assuré des missions en Guyane, en ex-Yougoslavie, en Nouvelle-Calédonie, avant de rejoindre l’Afghanistan en juin 2010. Sur tous ces terrains, votre professionnalisme a été unanimement salué.

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Le 23 août, vous êtes touché au visage dans des circonstances qui relèvent de ce qu’il y a de plus tragique dans l’action de guerre, je veux parler des tirs fratricides. L’hommage de la Nation qui vous entoure, comme vous entourent vos parents, qui savent eux-mêmes quelle confrontation au destin représente l’existence militaire, je veux rendre hommage à la profondeur de votre vocation et aux actions que vous avez menées au service de la France.
Mesdames et Messieurs, les blessures et les morts appartiennent au destin des armées.L’acceptation du risque suprême honore le choix de vie que vous avez fait. Tout le monde n’a pas, comme vous, le courage de regarder le danger en face. De nouveau, l’actualité nous rappelle la gravité de votre engagement. Vendredi dernier, le capitaine Benoît DUPIN et le second-maître Jonathan LEFORT ont perdu la vie en Afghanistan. Le général IRASTORZA et le général DARY, ici présents, rejoindront l’amiral FORISSIER, ce soir, à Roissy, pour accueillir leurs dépouilles. Demain, le ministre de la Défense sera à Lorient pour assister à l’hommage que rendront les fusiliers marins à leur camarade Jonathan LEFORT. Aprèsdemain,il sera à Saint-Christol, pour celui que les légionnaires rendront au capitaine DUPIN.Ces soldats sont morts dans l’accomplissement d’une mission juste et noble, définie par la communauté internationale et approuvée par le Parlement français.
Les soldats de France oeuvrent à la lutte contre le terrorisme international et à la défense de la démocratie. Ils agissent dans l’absolu respect des civils Afghans, avec l’ambition d’aider un peuple déchiré à retrouver le chemin de la stabilité et le chemin de la paix. Ils peuvent être fiers des principes qui les guident et des idéaux qui les animent. Je veux dire que j’ai en ce moment également une pensée pour les familles des deux journalistes de FRANCE 3, Hervé GHESQUIERE et Stéphane TAPONIER, dans quelques jours, il y aura un an qu’ils sont retenus en Afghanistan. C’est au nom de ces mêmes valeurs que vous défendez que nous agissons pour qu’ils soient libérés.Mesdames et Messieurs, les soldats de France incarnent aujourd’hui, comme dans les moments les plus forts de notre histoire, une France qui ne poursuit pas des buts égoïstes. Mais une France qui, au nom de ses valeurs et au nom de son honneur, fait son devoir. Vive les armées françaises ! Vive la République ! Vive la France !

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