BOIS de la GRUERIE
Argonne,(Novembre et Décembre 1914)
Le 14 novembre 1914, le 1er bataillon, commandé par le chef de bataillon DUCARRE, va occuper la partie est du secteur « Four de Paris ».
Le 17 novembre, le 1er bataillon rejoint le 2e bataillon, qui a perdu un élément de tranchée et doit le reprendre.L'opération réussit et des travaux de fortification en vue de prévenir un retour offensif de l'ennemi sont commencés.Le 21 novembre, le régiment est relevé et va cantonner à Chaudefontaine, où il reste jusqu'au 27 novembre.Les officiers et les hommes tombent de fatigue.Le 28 novembre, le régiment est à nouveau en tranchées.
Le 4 décembre, vers 11 heures, un groupe de 120 fusils est constitué sous les ordres du capitaine LARBALÉTRIER, afin de s'opposer aux infiltrations d'éléments ennemis (forces inconnues)qui ont enfoncé la ligne du 91e de ligne vers le ravin occidental de la Fontaine-aux-Charmes.Peu après avoir débouché des tranchées du 128e, le groupe est accueilli par le feu de l'ennemi qui occupe la crête opposée au ravin à 400 mètres de distance ; nous subissons quelques pertes.Le groupe LARBALÉTRIER occupe la crête nord face à l'ennemi et est bientôt rejoint par des fractions du 147e, en compagnie desquelles il participe, vers 16 heures, à l'attaque des tranchées ennemies.Le groupe LARBALÉTRIER se place à cet effet sous les ordres du chef de bataillon PALLENET, du 91e de ligne, qui dirige l'attaque des deux compagnies du 147e de ligne. Il est placé en soutien.
L'attaque échoue.Le 5 décembre, à 3 heures, l'attaque est reprise ; Le groupe LARBALÉTRIER prolonge la ligne du 147e.A gauche, une section progresse jusqu'à 10 mètres des tranchées mais, non secondée par le 87e qui na pas pu s'avancer aussi près des tranchées, les éléments coloniaux ne peuvent que s'accrocher au sol.L'attaque reprend à 5 heures.La première ligne renforcée n'est plus qu'à quelques mètres des tranchées.Elle est arrêtée par un réseau de fil de fer et définitivement brisée.Le commandant PALLENET donne l'ordre au groupe LARBALÉTRIER de rompre et d'aller s'établir sur la crête occidentale du ravin.
Le commandant DUCARRE prolonge le groupe LARBALÉTRIER à l'aide d'une compagnie du 51e de ligne, restée en réserve et prescrit à chacun d'eux de se couvrir à l'aide d'une série de petits postes qui vont s'enterrer peu à peu à 100 mètres en arrière de la crête, de façon :1° A empêcher toute infiltration et toute attaque ;2° De créer le prolongement d'une ligne de tranchées qu'il appartiendra à des travailleurs spéciaux d'exécuter pendant la nuit, car la fatigue des coloniaux est extrême.Dans la nuit du 6 décembre, s'effectue la relève par le groupe LARBALÉTRIER, de la 5e compagnie du 91e de ligne, coupée de son régiment et qui s'est rabattue sur la droite du 3e bataillon du 87e.Le groupe LARBALÉTRIER se fortifie sur la position qu'il occupe, en oblique, entre les deuxième et troisième lignes, à quelques centaines de mètres de l'ennemi qui, de deux directions différentes, bat cette zone de feux de mousqueterie et de mitrailleuses.Le génie n'a pu y commencer les travaux qu'en sape.
De 16 heures à 19 heures s'effectue la relève très pénible, très périlleuse, des éléments du groupe LARBALÉTRIER.Du 23 au 26 décembre, le 1er bataillon est détaché au près de la 3e D.I. et se rend dans le secteur de la Fontaine-aux-Charmes.Le 23 décembre, à 8 heures, la 1re compagnie est engagée en renfort du bataillon de droite, où elle est chargée de s'installer à la place d'une compagnie du 87e de ligne, qui s'est laissée refouler par les Allemands dans les tranchées.La situation est difficile.Des travaux de terrassement sont entrepris pendant la nuit pour barrer les trouées faites par l'ennemi.Le 24 décembre, le 87e cède encore du terrain.La 1re compagnie bouche une partie des tranchées occupées et s'installe en arrière.Elle y est contrainte par suite du mouvement de retraite du 87e de ligne.Le 25 décembre, l'ennemi est toujours très actif.Les 1re et 2e compagnies se maintiennent sur leurs positions et font subir des dommages sensibles à l'ennemi à l'aide d'heureux lancements de bombes et du tir d'une mitrailleuse.
Le bataillon est relevé le 26 décembre et va cantonner à Vienne-le-Château.Il cesse d'être détaché auprès de la 3e D.I. et passe en réserve du 2e C.A. à Chaudefontaine.Le 26 décembre 1914, le général CORDONNIER, commandant par intérim la 3e D.I., adresse ses félicitations aux bataillons coloniaux qui « ont apporté à la 3e D.I., dans les bois de la Gruerie, l'aide la plus efficace, du 21 novembre au 26 décembre 1914 et ont servi d'exemple par leur tenue au feu, leur activité intelligente,leur mépris des fatigues et leur mordant »