Poésie de M. A. Moulin
CHÈRE France, du Monde étincelant Flambeau,
De tes nobles enfants tu peux te montrer fière,
Toujours, avec honneur, ils servent ton Drapeau .
Pour croire en l'avenir, il suffit qu'en arrière
Tu jettes les regards sur la suite des temps.
Oui, ton passé fameux, dont retentit l'Histoire,
A marqué chaque jour de combats éclatants ;
Et, jusqu'en tes revers, il te couvre de gloire.
OR, parmi tes soldats voici les plus vaillants,
Qui par delà les mers aux tragiques colères,
Affrontent les périls cachés des Océans ;
Ils voguent sous les plis des couleurs tutélaires
De ton Drapeau sacré. Leur grand coeur de héros
Ne connaît ni regret, ni peur, ni défaillance.
Sous la rage du ciel ou la furie des flots
Leur devise est : "Devoir, Dévouement et Vaillance."
FANTASSIN de marine, admirable soldat,
Quel rivage aujourd'hui ne connaît ton courage ?
Ta valeur, ton entrain au plus rude combat,
Celui du franc guerrier à la horde sauvage ?
Sous quel climat de feu n'as-tu pas guerroyé ?
Les échos d'Orient vibrent de cent batailles
Où, pour venger l'honneur de la France outragée
Tu fis, triomphateur, éclater ses mitrailles.
Du Tonkin, de l'Annam, par toi, le Mandarin
Et le Pavillon-Noir et le rusé Pirate,
Ont connu la défaite. Par toi, beau Marsouin,
Bobillot est vengé, lorsque la mine éclate !
Fou-Tchéou, Thuyen-Quan brillent sur ton Drapeau
Où resplendit le nom de tes vieilles victoires.
Regarde, avec fierté, comme il est noble et beau
L'Étendard tricolore où s'inscrivent tes gloires.
Aux rivages d'Afrique, un barbare éhonté,
Féroce et sanguinaire ose braver la France
Mais Dodds paraît ! Bientôt Béhanzin est dompté,
Abandonné des siens, implorant la clémence.
D'Abomey, de Cana, nous savons désormais
Que les noms sont gravés aux historiques pages
Des Annales de France, et que le sang Français
Pour nous les conquérir arrosa leurs parages.
HONNEUR et gloire à vous, ô héros généreux !
Vous êtes justement de la Mère-Patrie
L'auréole et l'orgueil. Et vos coeurs valeureux
Ont autant de grandeur qu'ils ont de modestie.
Il faut un coeur bien fier, un coeur placé bien haut,
II faut un beau courage, il faut une âme forte,
Pour incarner un Dodds, un sergent Bobillot,
Et pour vaincre ou mourir, loin, là-bas, où ? n'importe
Si le siècle, plus-tard, demeure épouvanté
A l'épique récit des luttes colossales,
Où sont entrés d'un coup dans l'Immortalité
Vos frères en cueillant les palmes triomphales,
Il saura vous garder son pieux souvenir
A vous que le devoir de la Patrie exile;
Et qui, sans murmurer, pleins de force tranquille,
Montrez partout comme un Marsouin sait mourir !
A. MOULIN
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source Fédération Nationale des Troupes de marine "FNAOM - ACTDM"