Edmond PUEL l'adjoint de Vandenberghe
1944, la bataille de la libération de la France est engagée. Le lycéen Edmond PUEL vient de passer la 1ère partie du Baccalauréat, Il a 18 ans. Il s’engage pour la durée de la guerre. Affecté d'abord au 51° R.I à Albi, il rejoint la 1ère Armée française dans les Vosges et participe à la campagne d'Alsace et d'Allemagne comme 2° classe au 49° Régiment d'Infanterie. Ce jeune homme toujours impeccable, cultivé, discret, excellent camarade se fait remarquer par son audace, son courage tranquille, son esprit de discipline. Eclaireur de pointe d'une patrouille de renseignements, dans le Wurtemberg le 15 avril 1945, sa conduite lui vaut sa première citation. L'Allemagne capitule, le soldat PUEL est décidé à faire carrière. Il prépare l'examen du C.A.1 avec le 2° classe VANDENBERGHE. Le 15 décembre 1945 pour ses vingt ans, il reçoit son galon de Caporal. Titulaire du C.A.2 il est nommé Caporal-Chef 8 mois plus tard et avec le 1° bataillon de Marche de son Régiment, part pour l'Indochine.
Au Centre Annan et au Tonkin il participe à de nombreuses opérations avec le 6° R.I.C. Il est blessé le 20 février 1948. Le 27 juin, déjà chef de section, par une manœuvre hardie il déloge un élément Viet- .Minh qui venait de déclencher une embuscade. Manœuvrant avec prudence et rapidité sous un feu violent, sans perte, il s'empare de la position ennemie d'où les survivants surpris se replient en désordre. Cinq semaines plus tard, le 1er Août, avec sa section de partisans, au cours d'un coup de main soigneusement monté, il détruit un groupe de rebelles à Ving-Son. Le 12 août, de nuit, il surprend une section entière de Viet-Minh à Yen-Noi. Le combat est difficile, mais par la rapidité de ses décisions et la précision de ses feux, il inflige des pertes lourdes à un ennemi quatre fois supérieur en nombre. Le texte du décret lui décernant la Médaille Militaire le cite ; " Chef aimé, combattant valeureux dont le courage et le sang-froid font l'admiration de tous ". Le 20 octobre, il enlève le village de Tieu-Truong tenu par les rebelles ; dans la nuit du 30 au 31 octobre il opère un coup de main sur un dépôt de munitions de l'adversaire
. Le 19 et le 24 février 1949, il se distingue encore au cours de deux coups de main hardis. Dans la nuit du 23 au 24 mars, il se trouve aux prises avec un ennemi puissant et agressif. Le combat est d'une violence inouïe. PUEL entraîne sa section à l'assaut des mitrailleuses et de la position de mortiers des rebelles. L'adversaire se défend avec l'énergie du désespoir. PUEL s'empare lui-même d'un mortier après avoir tué les servants.
C'est le dernier fait d'arme de son premier séjour en Extrême-Orient. Rentré en France, PUEL porte la Médaille Militaire et une Croix de guerre avec 5 citations. Un de ses instructeurs le rencontre, s'étonne. PUEL est toujours aussi gai, élégant, mais toujours aussi modeste. C'est de son carnet de notes qu'il faut apprendre ses faits d'arme.
Il est affecté au 1° Régiment d'Infanterie où on lui confie une section de recrues à l'instruction. Le Sergent PUEL est aussi à l'aise sur le terrain d'exercice que sur le champ de bataille. Son capitaine lui conseille d'entrer au PPESMIA de Strasbourg, mais PUEL demande à retourner en Extrême-Orient.
Il part pour un second séjour avec le grade de Sergent-Chef le 21 février 1951. Sitôt débarqué, il est affecté sur sa demande au fameux commando Vandenberghe. Dès lors, les deux camarades de peloton 1 ne se sépareront plus. Le Chef du Commando 24 et son adjoint se complètent à merveille. Ensemble, ils se distinguent en maintes occasions. Ils reforment le commando après l'opération de Min-Dinh où le Lieutenant Bernard de Lattre de Tassigny trouva la mort. La section PUEL participe au dégagement de Song-Traly : PUEL, toujours volontaire pour les missions dangereuses entraine ses hommes à l'assaut de la position rebelle qui enserre le poste français. Un peu plus tard, à Cho-Ben, Hoa-Dinh, Phat-Diem, PUEL porte de rudes coups aux rebelles avec une bravoure frisant la témérité. Mais l'ennemi veut se débarrasser de ce Commando 24. Il va y mettre le prix. Dans la nuit du 5 au 6 janvier, le Commandement VietMinh monte une puissante attaque des points d'appui tenus par Vandenberghe et Puel.
On se bat avec un acharnement indescriptible. PUEL sent que son chef est particulièrement visé, à trois reprises il essaie de le dégager. Blessé, parfois presque à bout portant, il tente tout pour lui porter secours. Il succombe, mortellement atteint dans une ultime tentative, donnant ainsi " jusqu'au sacrifice suprême un magnifique exemple de devoir, de dévouement et d'abnégation ".
Sur son cercueil furent épinglées sa 8° citation et la Croix de la Légion d'Honneur.
lire la suite et voir les photos : ICI
Ici