Albert Truton
La nuit flirte encore avec l’aube, ce 18 juin 1917, quand la voiture cellulaire s’arrête enfin. L’air est déjà doux. C’est un des petits matins qu’Albert Truton devait chérir quand il était encore agriculteur à Nocé (Orne), dans son Perche natal. Le réveil au son des oiseaux, la promesse d’une belle journée sans engelures, peut-être un bal du soir… Pourtant, depuis trois ans, l’employé de ferme a délaissé les sillons des champs familiers pour la boue visqueuse des tranchées.
Les moissons estivales pour les obus qui fauchent les copains. Ce 18 juin 1917, à Pargnan, dans l’Aisne, c’est une mort indigne qui attend le caporal de 31 ans. Loin de sa terre, de sa femme et de sa chère petite Suzanne.
source : le parisien