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Le BCRA, service de renseignement de la France libre.

Suite de l’article (2).

La vocation du BCRA est de servir les objectifs de l’Etat gaulliste, qui sont à la fois militaires et politiques. L’objectif initial du général de Gaulle est que la France participe au combat des Alliés contre l’envahisseur pour avoir, au jour de la victoire, une place à la table des vainqueurs, et préserver ainsi son statut dans le monde. Dès lors que, au début, les maigres troupes des Forces françaises libres ne peuvent espérer peser sur le cours des opérations militaires traditionnelles, l’action clandestine représente un moyen d’agir contre l’ennemi à moindre coût humain.

Le premier volet de cette action est le renseignement, qualifié d’action « à résultats immédiats » car on peut mesurer tout de suite son efficacité. Cet aspect de son travail demeure l’un des atouts majeurs du BCRA tout au long de la guerre. Le service développe ses propres réseaux, dont le plus fameux est la Confrérie Notre-Dame (CND) du colonel Rémy, et il participe à structurer les réseaux issus des mouvements de résistance tels que Cohors et Phalanx pour Libération-Nord ou Gallia pour les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Aussitôt après la guerre, les britanniques confient au chef des services secrets américains que le BCRA a fourni 80% des renseignements utilisés pour la préparation du débarquement en Normandie !


Les résultats de l’action subversive sont plus difficiles à mesurer. Malgré un certain nombre d’opérations ponctuelles -en 1941, la mission Joséphine B contre la centrale électrique de Pessac, en 1942 contre la grande antenne de Radio Paris à Allouis et surtout, en 1943/1944, les missions Armada contre les infrastructures électriques-, l’action immédiate ne constitue pas la priorité du BCRA, qui privilégie l’action « à résultats différés ».Son objectif est de s’appuyer sur les résistants de métropole pour constituer une Armée secrète (AS), placée sous les ordres du général de Gaulle, et d’élaborer et mettre en œuvre des plans de destruction visant notamment les infrastructures de transport et les infrastructures électriques. Ces plans seront déclenchés au moment du débarquement allié en France pour entraver la capacité de réaction de l’occupant. Le principe d’une Armée secrète est entériné à Londres en octobre 1942 en présence d’Henri Frenay et Emmanuel d’Astier de la Vigerie, chefs des deux mouvements de résistance les plus importants de Zone Sud, Combat et Libération-Sud.

Après l’arrestation de Jean Moulin et du général Delestraint (commandant l’AS) en juin 1943, le BCRA engage une décentralisation de son action. Il met en place dans chacune des 12 régions militaires un Délégué militaire régional (DMR), placé sous les ordres directs de Londres. En outre, il achemine en France des officiers chargés d’établir une liaison avec les maquis qui se développent ou de superviser la préparation des plans de sabotage. Ces efforts, qui visent à piloter depuis Londres l’activité paramilitaire de la Résistance, dépassent de plus en plus le cadre des services secrets. De fait, en avril-mai 1944, un Etat-major des Forces françaises de l’intérieur (FFI) est constitué au sein du BCRA, avant de passer sous les ordres du général Koenig, placé le 9 juin 1944 à la tête d’un EMFFI tripartite franco-anglo-américain.

S’il est difficile de démêler ce qui, dans les combats de la Libération, relève directement de l’action des services spéciaux, de l’aviation et des initiatives locales, il est certain que l’action du BCRA permet à de Gaulle de porter au crédit du Comité français de la Libération nationale, puis du Gouvernement provisoire de la République française, une grande partie du soutien apporté par la Résistance intérieure aux armées alliées.

 

A suivre …..

Mémoire de proposition pour l'attribution de la Croix de la Libération à Jean Moulin signé par le colonel Passy

Ordre de la Libération

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