À 18 ans, le 11 novembre 1940, il entre dans l'Histoire pour avoir organisé l'unique manifestation anti-allemande de l'Occupation.
Avec une poignée de lycéens et d'étudiants, il tente l'impossible : ranimer, sous l'Arc de triomphe, la flamme du Soldat inconnu. Les soldats tirent dans le tas.
Beau joueur, il dira : « Nous les avions provoqués. » Blessé, Pierre Lefranc est emprisonné un mois à la Santé puis, à peine libéré, passe en zone libre, adhère au mouvement Combat puis gagne l'Espagne pour rejoindre Londres où il n'arrive que plusieurs mois plus tard, via le Maroc, après un séjour dans le camp de Miranda, où croupissent 5 000 internés. « Les condamnés à mort demandaient une gamelle avant de partir pour ceux qui restaient... Nous n'étions pas les plus à plaindre. »
Il fuyait la célébrité comme la peste, et les honneurs comme s'ils étaient l'antichambre du déshonneur. Il savait cependant être le premier, pourvu que la cause en valût la peine.
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Pierre Lefranc est mort, le 7 janvier, à la veille de ses 90 ans.