« HONNEURS AU DRAPEAU ».
« Voyez-vous, disait souvent le vieux Capitaine en frappant sur la table, vous ne savez pas, ce que c’est que le drapeau.
Il faut avoir été soldat ; il faut avoir passé la frontière et marché sur des chemins qui ne sont pas ceux de la France ; il faut avoir été éloigné du pays, sevré de toute parole qu’on a parlée depuis l’enfance ; il faut s’être dit, pendant les journées d’étapes et de fatigues, que tout ce qui reste de la patrie absente, c’est le lambeau de soie aux trois couleurs françaises, qui clapote là-bas au centre du bataillon ; il faut n’avoir eu, dans la fumée du combat, d’autre point de ralliement que ce morceau d’étoffe déchirée, pour comprendre, pour sentir tout ce que renferme dans ses plis cette chose sacrée qu’on appelle le Drapeau.
Le drapeau, mes amis, sachez-le bien, c’est contenu dans un seul mot, rendu palpable dans un seul objet, tout ce qui fut, tout ce qui est la vie de chacun de nous ; le foyer où l’on naquit, le coin de terre où l’on grandit, le premier sourire de l’enfant, la mère qui vous berce, le père qui vous gronde ; la première larme, les espoirs, les rêves, les chimères, les souvenirs, c’est toutes ces joies à la fois toutes enfermées dans un mot, le plus beau de tous, la PATRIE. »
Arsène CLARETTE.
Journaliste et écrivain français (1840-1943).
Académicien français en 1888.
Nota du président : il n’y a rien à ajouter !!!
Puisse ces mots, toujours, demeurer ancrés dans nos cœurs et dans nos âmes ! Qu’ils « servent » également de « fil directeur » à nos camarades d’active du « grand 2 » lors de leur engagement prochain en Afghanistan.