Plusieurs centaines de soldats des régiments de la 9e brigade d'infanterie de marine sont en opérations dans le nord du Mali, dans l'Adrar des Ifoghas.
Ils quadrillent ce massif inhospitalier pour localiser et détruire les derniers groupes djihadistes. Notre correspondant au Mali, François Rihouay, les a accompagnés en fin de semaine dernière. Voici les images de la vallée de Terz où les soldats du 2e RIMa du Mans déjouent les pièges laissés par les djihadistes dans un environnement « martien » de pierres et de sable, sans végétation.
source: François Rihouay pour Ouest France
Le marathon guerrier du 2e RIMa au Mali jeudi 28 mars 2013
Environ 150 marsouins sont engagés dans les combats dans le nord du Mali. Environ 150 marsouins sont engagés dans les combats dans le nord du Mali. Tessalit
Jean (1) est épuisé. Il a les épaules meurtries, les pieds en compote. Le dos éreinté. Comme la plupart de ses compagnons d'armes du 2e RIMa, le jeune soldat de 21 ans a le nez brûlé par les coups de soleil à répétition. « Ça monte, ça descend. Il fait chaud, très chaud. Mais on avance », souffle le 1re classe en souriant, depuis la plus haute ligne de crête de la vallée. Engagés au sein de l'opération Serval depuis le 11 janvier, les « chameaux » participent à une guerre éclair. Partis de Bamako, la capitale du Mali, ils ont traversé Tombouctou, Gao, pour arriver dans la région de Tessalit.
Ils quadrillent maintenant l'Adrar des Ifoghas, bastion d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans l'extrême-nord du pays. « Dans ces vallées, nous avons basculé en mode guerre », explique le capitaine Grégory. Deux soldats ont été blessés par des éclats de grenade, début février, à Gao. Mais c'est bien dans ces reliefs escarpés du nord du Mali que l'infanterie de marine a rencontré la plus forte résistance ennemie. « Ça a chauffé pour nous », rapporte un adjudant, avant de s'engouffrer dans un véhicule drapé de poussière.
Au coeur de la saison sèche, les Sarthois escaladent les monts, scrutent les oueds et défilent dans les talwegs qui abritent l'essentiel de la force djihadiste. Objectif : « Appuyer le travail du génie militaire, localiser et éliminer les éléments résiduels ennemis », détaille le capitaine, juché sur un poste d'observation discrète de la vallée.
Deux cents mètres au-dessus de lui, les tireurs d'élite affectés à la section balayent, de leurs lunettes de précision, les buissons et anfractuosités de roche à portée de tir. Couchés sur la pierre, pendant quatre heures. Il fait 54 °C. « Ça monte à plus de 60 °C, avec la réverbération du soleil sur les cailloux », lance une voix depuis sa cache. « Justement, on va manquer de flotte », anticipe le chef du groupe, en grimaçant sur sa musette. Pas question pour autant de rejoindre les véhicules, 700 mètres plus bas. L'ordre est de tenir la position. Et de puiser, encore un peu plus, dans des réserves physiques bien entamées. « Ça tire sur la corde, mais ça va pour l'instant », assure Ronan, de retour au campement. La nuit tombe sur la vallée du Terz, et le marathon continue... DL; François RIHOUAY. DL;