Au bilan provisoire de cette année 2011, plus de 1 700 personnels soignants du service de santé ont été engagés sur les théâtres d'opérations
Pour le chef d'état-major des armées, détenir un SSA pouvant soutenir les forces dans son scénario le plus dimensionnant, c'est garantir sa liberté d'action, c'est-à-dire sa capacité à engager des forces sans devoir faire appel à d'autres États pour son soutien médical.
Commission de la défense nationale et des forces armées
Mercredi 2 novembre 2011
Séance de 17 heures
Compte rendu n° 13
Présidence de M. Guy Teissier, Président
–– Audition de M. le médecin général Gérard Nédellec, directeur central du service de santé des armées.
À ce titre, le service de santé français est, en volume, le premier service de santé de l'Europe occidentale et le second de l'OTAN. Outre les responsabilités que cette position confère à la France en matière de soutien médical multinational – qui se traduit notamment par un leadership français dans l'hôpital de théâtre de Kaboul –, cette situation lui permet d'accroître les coopérations possibles avec ses homologues allemands et britanniques.
En 2011, il a déployé la totalité de la palette des capacités décrites au contrat opérationnel tout en poursuivant la modernisation de ses moyens et de ses modes d'action. Cet engagement opérationnel a été réalisé au profit de toutes les armées, dans des contextes allant du maintien de la paix au conflit asymétrique. Le service a assuré le soutien médical simultané de trois opérations de guerre, sur les théâtres afghan et ivoirien ainsi qu'au profit de l'opération Harmattan.
lors que les bilans chiffrés portent sur les neuf premiers mois de l'année, il est déjà possible d'affirmer qu'ils seront en fin d'année supérieurs à ceux des deux dernières tant en ce qui concerne le nombre de personnels déployés que celui des blessés pris en charge.
Je souhaite me concentrer sur le soutien médical des forces déployées en Afghanistan. Les caractéristiques de ce conflit ont amené le service à imaginer de nouvelles réponses pour la prise en charge des blessés. La médicalisation et la chirurgicalisation de l'avant, piliers de notre doctrine, ont fait l'objet de modernisation tant en terme de matériels employés que de processus de prise en charge. Au cours de leur période de mise en condition avant projection, tous les militaires projetés sur ce théâtre bénéficient d'une formation de sauvetage de combat de premier niveau qui leur permet de pratiquer les premiers gestes d'urgence. Une formation de deuxième niveau, dont la pratique est strictement réservée aux situations d'exception, est administrée aux périmédicaux, placés au sein des sections de combat. Elle les rend capables de gestes plus techniques mais salvateurs, ce que confirment les comptes rendus établis par nos praticiens.
Après ces gestes de sauvetage, les blessés sont pris en charge par les unités médicales opérationnelles placées au plus près des zones de combat puis évacués vers les formations hospitalières de théâtre et enfin vers le territoire national.
L'expérience montre que toutes ces étapes se pratiquent dans les délais validés et exigés par l'OTAN : dix minutes pour le sauvetage, une heure avant une prise en charge médicale, deux heures au maximum avant un premier passage au bloc opératoire.
Au bilan provisoire de cette année 2011, plus de 1 700 personnels soignants du service de santé ont été engagés sur les théâtres d'opérations. En moyenne, plus de 60 postes médicaux, cinq équipes d'évacuation sanitaire par hélicoptère et six équipes chirurgicales auront assuré l'ensemble des missions de soutien des forces projetées. Ils représentent 4 % des effectifs en opérations extérieures mais ce pourcentage dépasse 6 % sur le théâtre afghan. Ce dernier a mobilisé près de la moitié des ressources projetées.
262 militaires français en ont été évacués depuis le 1er janvier mais ils ne représentent qu'une partie des blessés pris en charge à l'avant par les équipes médicales de la Task Force La Fayette. Ces dernières œuvrent au sein des unités de combat et on dénombre plus de 40 relèves « sous le feu » depuis le début du mandat en cours. Les bilans des équipes médicales d'évacuations par hélicoptère sont également éloquents : en moyenne 60 évacuations sanitaires et plus de 100 blessés évacués par mandat de trois mois. Plus de 16 000 actes réalisés au sein des postes médicaux, 2 500 consultations spécialisées, ou encore plus de 1 000 interventions chirurgicales témoignent de l'intensité de l'engagement des forces et du service de santé. À cela s'ajoute l'activité liée aux autres théâtres, ivoiriens ou tchadiens.
le compte rendu complet : ici