Dans le cadre de l'opération Harmattan sur le théâtre libyen,l'armée de Terre a récemment engagé un groupe aéromobile à bord du porteavions Charles De GAULLE et du bâtiment de projection et de commandement (BPC) TONNERRE.


L'objectif recherché était l'engagement de moyens plus souples d'emploi en complément des moyens aériens et navals déjà engagés par les forces de la coalition. En effet, les hélicoptères d'attaque (TIGRE et GAZELLE HOT) et de manoeuvre (PUMA) augmentent l'impact des forces de l'OTAN sur les capacités de défense adverses.

La décision politique de mise en place de ce détachement de l'armée de Terre prise avec un préavis extrêmement court s'est immédiatement traduite dans les faits par la mise sur pied d'une force opérationnelle constituée d'un état-major et d'une vingtaine d'hélicoptères accompagnés de leurs équipages et de mécaniciens.Le premier défi a consisté à réunir pilotes,mécaniciens et contrôleurs aériens. Dans une armée de Terre certes professionnelle, mais constituée à 72% de contractuels et donc en perpétuelle formation, ce n'est pas aussi simple qu'il y parait mais notre habitude de l'engagement d'urgence a permis de mettre ce groupement sur pied en moins de 72h.Le second défi a résidé dans l'adaptation de l'équipement à sa mission, afin que, en termes de disponibilité et de potentiel, il soit apte à durer dans le temps - n'ayant pas d'opérations lourdes à subir après un premier engagement - et qu'il dispose d'un lot de soutien suffisant pour répondre aux opérations de maintenance. Grâce à l'implication résolue de l'ensemble des unités de l'ALAT et des industriels, de leur réactivité et de leur disponibilité, il a été possible d'accélérer la mise en place de certaines pièces devenues cruciales pour débuter l'opération.Concilier formation initiale, entraînement et engagement d'urgence dans la durée sera toujours notre lot. A cet égard, je mesure aujourd'hui toute la pertinence du cycle à cinq temps que j'ai décidé de mettre en place dans l'armée de Terre. Les six premiers mois sont consacrés à la préparation opérationnelle adaptée à un théâtre, les six mois suivants à l'engagement en opération sur ce théâtre, puis le troisième temps de six mois est dévolu au « recovery », au RETEX et à la réadaptation, enfin les deux derniers temps de six mois permettent l'entraînement foncier et la préparation à la guerre générique. Ces deux derniers temps donnent alors à l'armée de Terre la souplesse et la réactivité nécessaires pour le déclenchement de ce type de mission.

Bonne lecture

Général d'armée Elrick IRASTORZA

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