six le nombre de militaires américains abattus par leurs collègues afghans en une semaine
Après quatre jours sans émeute antiaméricaine ni attentat, deux soldats américains ont été tués dans le Sud de l'Afghanistan par un militaire et un civil afghans, ce qui fragilise encore un peu plus la coopération entre Afghans et étrangers sur place.
"Deux militaires américains ont été tués dans le sud de l'Afghanistan", a affirmé jeudi le porte-parole du Pentagone, George Little.
Ces meurtres portent à six le nombre de militaires américains abattus par leurs collègues afghans en une semaine, après l'incinération d'exemplaires du Coran dans une base militaire américaine et les très violentes manifestations antiaméricaines qui ont suivi.
"Deux individus, l'un étant censé être un soldat afghan et l'autre en vêtements civils, ont retourné leurs armes contre des militaires afghans et de l'Isaf, tuant deux soldats de l'Isaf", a détaillé la force internationale dans un communiqué.
"Un professeur afghan s'est emparé de l'arme d'un soldat et a ouvert le feu sur des Américains, tuant deux d'entre eux. Les soldats ont répondu, tuant le professeur et un militaire afghan", a déclaré à l'AFP Niaz Mohammad Sarhadi, le chef du district de Zhary, où l'incident s'est produit.
L'incident a eu lieu dans la province de Kandahar (Sud), bastion taliban. Depuis l'incinération de Corans sur la base militaire de Bagram, au nord de Kaboul, dans la nuit du 20 au 21 février, l'Afghanistan a connu six jours de très violentes émeutes antiaméricaines, conclues dimanche sur un bilan final de 30 morts et plus de 200 blessés.
Quatre soldats américains ont été tués cette semaine-là, dont deux conseillers samedi dans leur bureau du ministère de l'Intérieur à Kaboul, l'un des endroits les plus sécurisés du pays.
Début février, un responsable du Pentagone avait affirmé devant le Congrès qu'il y avait eu 42 incidents impliquant des forces afghanes contre des troupes internationales depuis mai 2007. Environ 70 militaires de la coalition ont été tués et 110 blessés, selon lui.
Ces incidents plombent la confiance entre les forces afghanes et étrangères alors que la coalition internationale tente de bâtir une armée et une police afghanes amenées à prendre le contrôle total de la sécurité sur le territoire afghan d'ici la fin 2014.
"L'ONU, la communauté internationale et le peuple afghan" ressortiront "renforcés" de la crise passée car tous ont "un objectif commun: la paix", a affirmé Jan Kubis, responsable de la mission de l'ONU en Afghanistan (Unama), dont le bureau de Kunduz (Nord) a été attaqué samedi.
"La plus grosse erreur serait de prendre cela comme une excuse facile pour ne pas poursuivre notre action", a indiqué le responsable de l'Unama, ajoutant que l'incident de Kunduz "n'avait pas altéré la détermination de l'ONU à travailler avec le peuple afghan et ses autorités. Nous continuons et continuerons cette coopération."
Dans la population, l'hostilité à l'égard des Etats-Unis n'a pourtant jamais été aussi forte en dix ans de conflit.
Les Afghans, et au premier chef le président Hamid Karzaï, dénoncent régulièrement des bavures de l'Otan responsables de la mort de civils, ainsi que diverses affaires de profanations ou autres actes jugés blasphématoires à l'égard de l'islam.
"La guerre est quelque chose de très difficile, et ne se déroule jamais parfaitement. Mais grâce à l'opiniâtreté de nos équipes, je suis confiant dans le fait que nous allons pouvoir rester sur un chemin qui, d'ici à la fin de 2014, verra nos soldats se retirer et ne plus être dans un rôle de combat", a affirmé Barack Obama mercredi dans un entretien télévisé.
source nouvelobs