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La guerre est un métier pesant. Combattre aujourd'hui, c'est d'abord s'équiper.

 

On commence par enfiler le nouveau gilet pare-éclat, qui colle au corps, libère les épaules et protège aussi les flancs : 12 kg. Dans ses poches, les munitions réglementaires pour une autonomie de combat : douze chargeurs de 26 balles X 500 grammes, soit 6 kg. Plus l'arme, un fusil Famas, pour tirer au coup par coup ou en rafles : 3 kg. Un casque, bien sûr, un petit kilo. Déjà, on se sent calé ! Reste à accrocher le harnais pour loger le matériel médical, les piles, l'optique de nuit... 9 kg de plus. Et la musette, le sac Camel, 4 litres d'eau et une pipette, avec un complément de munitions, grenades, roquette, colt... 15 kg au total. Un minimum. Plus un coup de main au mitrailleur en lui prenant une bande de cartouches. Calculez : la charge par homme dépasse les 45 kg !

À ce stade, marcher est pénible, mais cela ne suffit pas. Il faut être opérationnel, pouvoir s'agenouiller, se coucher, se relever vite, bondir et grimper des dénivelés de cinq à six cents mètres, dans la neige de l'hiver afghan ou l'été, par 40- 45 degrés centigrades, comme dans le col de Sper Kunday où les hommes du RPIMA sont tombés dans une embuscade, le 18 août par une chaleur infernale, le nez collé à la pente, en pleine ascension. Pour porter cette armure moderne, il faut des hommes jeunes, en pleine condition physique, qui passe une partie de leur temps courir ou dans une salle de musculation. En face, il y a les combattants afghans. Une Kalachnikov ou un RPG sur l'épaule, une couverture, une galette de pain dans la ceinture. Ils ne marchent pas, ils courent : « On les a chronométrés à 7 km/h, en portant leurs blessés sur le dos... » dit un officier, admiratif.

Chacun sa guerre. Personne ne peut battre les Afghans sur leur terrain. Le temps des commandos de chasse à la Bigeard est révolu. Qui pourrait assumer la mort d'un soldat français tué d'une balle en plein coeur, parce qu'il n'avait pas son gilet doublé d'une plaque de céramique ? Alors, il faut leur faire notre guerre, moderne, équipée, pointue et protégée. Malgré le poids écrasant, le froid ou la chaleur infernale.

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