1974 – 2° RIMa tirée des souvenirs de JC Graffin
Comme tous les ans, au mois de novembre, le 2ème RIMa, au sein de la 11ème DLI est en manœuvre au Camp de La Courtine. Au cours de ce séjour de 3 semaines, peu de détente et pourtant la cinquantaine de bars du village fait « le plein » tous les jours. Profitant d’un soir où toutes les unités sont présentes au camp, le commandant en second, une partie de l’Etat-major et les capitaines « dégagent » à « La Cave », un bar de nuit renommé à la sortie du camp. Après le dîner, 4 ou 5 adjudants d’unité dont je fais partie, décident de se faire payer une bière par leur chef respectif. Arrivés à pieds sur place, notre descente à « La Cave » ne semble pas être désirée à la fois par nos supérieurs et la tenancière des lieux.
Après quelques discutions amicales et injonctions, nous quittons les lieux sans faire d’esclandre en cadres respectueux ! En remontant, l’Adjudant HOATAU Soané, une force de la nature (130 Kg) s’aperçoit que les marches de l’escalier menant à la sortie ne sont pas scellées. Discrètement, il les enlève une par une et nous les passe pour les sortir des lieux. Dehors, en cherchant à nous débarrasser de notre butin encombrant, l’un de nous, s’aperçoit que le coffre de la voiture du C2 est ouvert. Quelle aubaine ! Nous entreposons les marches à l’intérieur et rentrons nous coucher, tout content de notre coup et pensant à la tête de nos supérieurs lorsqu’ils devront, pour sortir en fin de soirée arrosée, se remémorer « la technique de la planche irlandaise » ! Le lendemain matin, dans un premier temps, nous ne sommes pas soupçonnés, du fait que la veille, quelques officiers avaient quitté « La Cave » un peu avant nous. Puis, interrogé individuellement par nos capitaines nous nions, bien entendu, toute implication dans cette disparition de marches. Mais le C2, connaissant « ses loulous » n’est pas dupe et nous convoque. Il nous demande, en nous sermonnant, ce que nous avons fait des marches ; l’Adjudant Legall, le plus tranquillement du monde, lui répond « Mais, Mon Colonel, c’est vous qui les avez. Elles sont dans le coffre de votre voiture ! ». Furieux de s’être fait rouler, le C2 nous traite de tous les noms, nous menace, nous prive de sortie et de bar et dans un dernier accès de fureur, nous envoie remettre les marches en place et présenter nos excuses à la tenancière de bar. Bien entendu, cette histoire fit rapidement le tour de la Division et alimenta quelques soirées « souvenir ».