Faire visionner à des soldats traumatisés des scénarios de rêves artificiels pour les aider à ne pas faire de cauchemars: tel est l'objet d'un projet appuyé par l'armée américaine, selon un article de Wired.
Le but est que ces images neurologiques puissent être visionnées sur des ordinateurs portables à l'aide de lunettes en 3D et que, progressivement, ces rêves calmants et rassurants, créés de toutes pièces dans des mondes virtuels, deviennent les rêves des soldats.
Appuyé par l'armée américaine, l'hôpital naval de Bremerton, dans l'état de Washington, travaille sur ce projet de thérapie cognitivo-comportementale appelé «Power dreaming», qui vise à aider les soldats souffrant de stress post-traumatique (PTSD) à calmer leurs angoisses. Ceci grâce à des technologies avancées de réalité virtuelle et de rétroaction biologique —l'apprentissage et le contrôle des fonctions physiologiques du corps.
Ce projet de recherche avance tellement que l'armée américaine a accordé mi-octobre un demi-million de dollars à un cabinet de conseil pour aider à le développer, même s'il ne devrait pas être mis en application avant l'an prochain, selon un porte-parole de l'hôpital.
«Pendant le jour, lorsqu'ils sont conscients, la plupart des gens peuvent cacher ce qu'ils ont subi» explique l'association Uniformed Services Academy of Family Physicians, mais «pendant le sommeil, cet effort se relâche et les rêves peuvent devenir un univers terrifiant et incontrôlé avec des réveils qui perturbent le sommeil».
Ces cauchemars touchent particulièrement les soldats puisque, par exemple, selon une étude américaine de 1998, 52% des anciens combattants de la guerre du Vietnam font souvent des cauchemars. Il n'y en a que 3% dans la population civile, selon la même étude publiée dans The American Journal of Psychiatry.
Le principe de thérapie par rétroaction biologique lui-même était en fait déjà utilisé, comme en atteste un article de The Daily. Le nouveau projet dont parle l'article de Wired, développé sur le programme informatique en trois dimensions Second Life, ne fait qu'en créer un univers virtuel plus évolué.
Beaucoup de neuroscientifiques rejettent cette méthode qu'ils ne considèrent pas comme véritablement scientifique, selon The Daily. Le docteur Andrew Leuchter, professeur de neuroscience à l'université de Californie, explique qu'il «ne serait pas surprenant que la plupart des résultats de la thérapie par rétroaction soient un effet placebo».