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De nouvelles forces de police sont déployées sur place.

La frontière nord du Kosovo reste l'objet de nombreuses tensions avec la Serbie voisine. Mercredi 27 juillet, plusieurs dizaines de Serbes masqués ont incendié le poste de Jarinje. C'est là, ainsi qu'à Brnjak, que les autorités kosovares avaient déployé lundi des unités spéciales de police pour assurer l'application d'un embargo commercial sur les importations des produits serbes. Une décision manifestement peu appréciée de l'autre côté de la frontière.

Un blocus qui dérange

Car le nord du Kosovo, majoritairement peuplé de Serbes, ne reconnaît ni l'indépendance du Kosovo ni l'autorité de Pristina, sa capitale. « Depuis février, la mission européenne de police et de justice (Eulex) essaie d'"imposer" l'état de droit dans la région, explique Odile Perrot, spécialiste du Kosovo. Cela passe par une présence policière de plus en plus active et efficace. Mais les violences de mercredi montrent que le processus n'en est qu'à ses balbutiements. »

Depuis l'indépendance en 2008, les produits frappés du sceau kosovar ne peuvent entrer en Serbie. Le Kosovo a donc répondu en instaurant lui aussi un blocus sur les produits serbes.

Belgrade reste prudent

D'autant que le dialogue entre les deux pays avait repris début juillet, avec un accord inédit visant à faciliter les déplacements de la population. Mais, déjà, la question du blocus restait l'un des principaux points de blocage. Au point que les discussions, menées sous les auspices de l'Union européenne, ont été reportées à septembre. « Avec ces actes de violence, les Serbes veulent doucher les enthousiasmes. Comme s'ils voulaient lancer aux Kosovars et à la communauté internationale : "Ne croyez pas que nous allons reconnaître votre indépendance !" »


Après l'incendie de mercredi, Pristina est resté ferme : « Il n'y aura pas de retrait du Nord. Nous y établirons l'ordre et la loi », a répété le premier ministre kosovar, Hashi Thaci, devant le Parlement. « Nous ne ferons de compromis avec quiconque sur la sécurité de notre pays, a-t-il ajouté. Le scénario de la Serbie en faveur d'une scission du Nord du reste du Kosovo ne se produira jamais. »

 

 

Belgrade s'est montré prudent. Le président serbe, Boris Tadic, a mis en garde contre les agissements « des extrémistes et des hooligans » des deux bords qui mettent en danger « le processus de paix et le dialogue ». Une manière de ménager ses chances d'obtenir, d'ici à la fin de l'année, le statut de candidat à l'Union européenne.

MARION QUILLARD(la croix)


 


Kosovo : le poste-frontière de Jarinje incendié... par euronews-fr

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