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Le 24 juin prochain, le château royal de Collioure sera le cadre d'une cérémonie un peu particulière, au cours de laquelle sera prononcée la dissolution de la Compagnie d'instruction nautique de Collioure... Est-ce la fin du CNEC tel qu'on le connaît ?

Il n'est pas question de dissolution du CNEC. Ce sont les circonstances de restructuration de l'armée de terre qui m'imposent de procéder à la fusion des deux unités élémentaires qui, jusqu'à présent, caractérisaient, sur les sites de Mont-Louis et de Collioure, l'existence du Centre. Dans les faits, cela ne change pas grand-chose, c'est-à-dire que la mission reste la même mais l'organisation structurelle du CNEC change.

Cette restructuration des Armées a pour objectif de rationaliser les coûts par la mutualisation de moyens ; le CNEC a-t-il été touché par des pertes d'effectif ?

La restructuration a institué des bases de défense, qui sont des circonscriptions administratives et le CNEC est rattaché à celle de Carcassonne, qui couvre les départements de l'Aude et des P.-O. C'est un changement de structure hiérarchique qui a entraîné une petite perte en effectifs mais une dizaine de personnes ont été redéployées à Carcassonne, en mutualisant les fonctions de soutien administratif, financier, etc. C'est dans les actes de gestion que le changement s'opère. Dans la nature de la mission, et pour une bonne partie de la population extérieure, c'est totalement transparent.

Rien ne change, sauf que... Dans la symbolique, vous allez procéder à la dissolution des compagnies de Collioure puis de Mont-Louis, unités existant depuis la création du CNEC en 1964...

Effectivement, à partir de cette semaine, il y aura une seule unité élémentaire, la compagnie d'appui à la formation. Elle sera créée le 25 juin, une heure après la dissolution de la compagnie de Mont-Louis, et confiée au capitaine Quavarrec. Mais il y aura toujours deux pôles distincts : une portion centrale à Mont-Louis et une emprise détachée à Collioure et Port-Vendres. Et chaque entité conservera ses missions.

Quels seront les symboles de cette nouvelle compagnie ?

Nous avons voulu donner du sens à cette affaire, afin d'éviter de froisser ceux qui vivent cette transition et pour qui le sens d'appartenance à l'une ou l'autre des compagnies est très fort. La CAF aura un nouvel insigne ainsi qu'un nouveau fanion, afin qu'une cohésion se crée autour de références nouvelles. Mais sur la base d'un héritage historique : mon intention est de confier à cette nouvelle compagnie, l'un des fanions historiques du 1er Bataillon de choc, dont le CNEC a la garde du drapeau.

Cette mise en place sera difficile ?

La nouvelle structure mise en place va se rôder. Nous allons mettre en place un dispositif qui sera expérimental, on va voir si cela marche et si dans quelques mois mon successeur souhaite changer le dispositif parce qu'il aura décelé des points perfectibles, il le changera. Toutes nos restructurations sont caractérisées par un certain flou : comme Cortès brûlant ses vaisseaux lors de la conquête du Mexique, nous avançons comme une locomotive mais en enlevant les rails derrière pour les mettre devant, afin qu'il ne soit pas possible de repartir en arrière... C'est difficile pour ceux qui vivent cette transition, mais dans l'avenir, le fonctionnement paraîtra naturel à ceux qui prendront leurs fonctions au CNEC.

« Collioure ce sont mes frères d'armes, c'est une petite famille »

Le changement d'ère qui s'annonce au CNEC s'accompagne des départs des deux commandants des unités dissoutes. Le capitaine Verdru, commandant la compagnie de commandement et de logistique de Mont-Louis, est muté à l'école nationale des sous-officiers d'active. Pour le capitaine Valls, commandant la compagnie d'instruction nautique de Collioure, le 24 juin marquera à la fois la dissolution de sa compagnie et son adieu aux armes... « 32 ans dans l'institution, cela laisse des traces, d'autant que c'étaient 32 ans de bonheur ». Une carrière au cours de laquelle il a gravi tous les échelons, de sergent à major, avant de passer officier et de finir, en 2009, par se voir confier le commandement de la compagnie de Collioure. Un « château » où il compte bien revenir régulièrement : « On est frères d'armes, surtout ici : c'est une petite famille. Je tutoie tout le monde, j'appelle tout le monde par son prénom... Ce n'est pas très militaire mais moi, je commande avec mon cœur, mon âme et mes tripes. Ce n'est pas le commandement inculqué dans les écoles, c'est celui du terrain ».

Et un mois plus tard, une nouvelle page se tournera pour le CNEC avec le départ du colonel Tachon  « Je quitte les citadelles de Mont-Louis et Collioure pour celle de Lille, à 1086 km de là, où je rejoins l'état-major du corps de réaction rapide français, de classe OTAN.

Dans de tels moments, on a forcément un pincement au cœur mais c'est dans l'ordre des choses... ». Il sera remplacé fin juillet par le colonel Daumas.

source:L'indépendant

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