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source: Nouvelle Obs

DJIBOUTI

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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Djibouti à l'appel de l'opposition pour dénoncer le régime du président Ismael Omar Guelleh, un rassemblement sans précédent dans ce pays stratégique de la Corne de l'Afrique. "IOG (Ismaël Omar Guelleh) dehors!", proclamaient les banderoles des manifestants, rassemblés devant le grand stade de la capitale, près du ministère de l'Intérieur, sous la surveillance d'un important dispositif policier. La manifestation a débuté vers 14h00 et a été ponctuée de discours de responsables de l'Union pour l'alternance démocratique (UAD), principale coalition de l'opposition à l'origine du rassemblement.

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La foule, composée essentiellement de jeunes et d'étudiants, était calme et aucun incident n'était à signaler en fin d'après-midi, tandis que plusieurs participants faisaient référence aux révolutions tunisienne et égyptienne. La police a évalué le nombre de manifestants entre 600 à 700, tandis que le président de l'UAD, Ismail Guedi Hared, se félicitait du succès de la mobilisation, avec près de 40.000 personnes. Pour Ismail Guedi Hared, ce "soulèvement populaire pacifique traduit la volonté du peuple djiboutien de voir tomber le régime en place" et vise à "dire non au troisième mandat" du président Guelleh.

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La manifestation, qui se déroule à proximité de la place où le drapeau djiboutien fut hissé le 27 juin 1977, jour de l'indépendance, se poursuivra jusqu'à la chute du régime d'IOG, ont affirmé les responsables de l'opposition. Des milliers de protestataires déterminés restaient rassemblés en début de soirée, cernés par des cordons de gendarmes et de policiers. Ces rassemblements de l'opposition sont rares à Djibouti, petit pays de la Corne de l'Afrique, où le président sortant brigue un troisième mandat à l'élection présidentielle prévue le 8 avril prochain. Des manifestations de lycéens et d'étudiants avaient eu lieu les 5 et 6 février à Djibouti, à l'origine pour protester contre un problème de notation à de récents examens des étudiants en droit. Les manifestants s'étaient alors violemment opposés aux forces de l'ordre, leur rassemblement tournant au fil des heures en une contestation plus globale du régime. Les autorités avaient procédé dans les jours suivant à plusieurs arrestations de militants de l'opposition mais également de défenseurs des droits de l'homme, dont certains ont été inculpés depuis lors de "participation à un mouvement insurrectionnel". Ancien directeur de cabinet du premier président djiboutien Hassan Gouled Haptidon (1977-1999), Omar Guelleh lui avait succédé en 1999 à la tête du pays. Il été le seul candidat à la présidentielle de 2005, l'opposition ayant appelé au boycott. En avril 2010, le parlement a voté une réforme constitutionnelle lui permettant de se représenter pour un troisième mandat. Ancienne colonie française, Djibouti compte moins de 900.000 habitants et est majoritairement peuplé d'Afar et d'Issas. Les pouvoirs sont répartis entre ces groupes par la Constitution. Petit Etat bénéficiant d'une position stratégique hors pair à l'entrée de la mer Rouge, le long d'une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, Djibouti abrite la principale base militaire française à l'étranger, une importante base militaire américaine, et depuis 2010 une base japonaise. Le pays est devenu la pièce maîtresse de la lutte antiterroriste dans la Corne de l'Afrique depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis.

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