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Où va l'armée française ?

 

L'armée de la troisième puissance militaire mondiale réduite au public d'un stade, fût-il le plus grand de France : le raccourci parle à tout le monde... Et pour ceux qui n'ont pas la mémoire courte, elle évoque bien pis : les 100000 soldats accordés à la Reichswehr de 1918 par le traité de Versailles et les 100000 autres concédés à Vichy, en 1940, aux termes de l'armistice négociée avec le IIIe Reich. La vaine poussière d'armées vaincues tout juste autorisées à maintenir l'ordre. Bref, à tirer sur la foule, en cas de besoin... Mais en aucun cas à s'opposer à l'invasion du territoire.

 

« En 1914, nous disposions de deux mille bataillons d'infanterie, de quoi mettre un fantassin tous les cinquante centimètres entre Nice et Dunkerque.

Aujourd'hui avec nos vingt bataillons, nous avons de quoi en faire autant entre la porte Maillot et celle de la Villette ; 1724 canons français s'opposaient à Verdun à 2200 canons allemands. Il nous en reste aujourd'hui 128, réduction acceptée, je le rappelle, parce qu'elle devait être compensée par la mise en service du LRU [lanceroquettes unitaire, dont l'entrée en service est repoussée à 2014 et qui figure sur la liste des matériels en suspens, si de nouvelles coupes budgétaires devaient être opérées] dès 2012. »

Peut-on en dire autant du sous-officier de 2011, payé 2500 euros par mois pour risquer sa vie en Afghanistan et découvrant qu'en quelques clics, un trader peut gagner pour lui-même plusieurs dizaines de millions et, en prime, déstabiliser des Etats, cependant que la Marseillaise, qu'on ne chante plus guère que dans les stades, honore en priorité les vedettes éructantes du ballon rond, couvertes d'or et de scandale ? La différence avec 1815, et même 1914, c'est que la gloire a déserté l'esprit de sacrifice pour s'investir tout entière dans le monde des affaires, dont fait aussi partie le sport. C'est là sans doute qu'en dernière analyse, il faut chercher la cause du grand malaise de la fonction militaire. Et de quelques larmes secrètes, quand il est demandé à des chefs d'économiser encore, d'économiser toujours, pour que vive la France.

 

 

 

 l'intégralité de l'article de Eric BRANCA: ici

 

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Eric Branca

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