source:Agence France-Presse Washington
Robert Gates
Les États-Unis ont décidé jeudi d'envoyer 1400 Marines supplémentaires en Afghanistan, qui seront déployés dans le sud du pays dans le cadre de l'offensive contre les talibans pour «consolider les progrès déjà réalisées», avant une réduction programmée des forces américaines.
Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a «approuvé l'envoi de Marines en renforts dans le sud de l'Afghanistan afin de tirer profit des progrès réalisés et de les consolider, et de mettre l'ennemi sous pression durant la campagne d'hiver», a expliqué le colonel Dave Lapan, un porte-parole du Pentagone.
Selon le Wall Street Journal, qui cite des responsables américains, ces renforts pourraient arriver dès la mi-janvier, avant le printemps qui est propice à la reprise des combats à grande échelle, et seront déployés dans le sud, autour de Kandahar.
Outre les renforts de Marines, l'armée américaine examine la possibilité de renforcer ses troupes sur le front, et le total des renforts pourrait atteindre 3000 hommes si ces plans sont approuvés, selon le quotidien.
General James F. Amos patron des Marines
«L'idée est de tirer parti des progrès que nous avons faits sur le terrain au cours des derniers mois et de renforcer notre pression sur l'ennemi au moment où il est déjà sous notre feu», a déclaré au quotidien le porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell.
Le président Barack Obama avait indiqué en décembre que le conflit en Afghanistan restait une entreprise «très difficile», mais que les États-Unis étaient sur le bon chemin pour parvenir à leurs objectifs.
M. Obama avait reçu un rapport d'étape sur la nouvelle stratégie qu'il avait annoncée il y a un an, portant le contingent américain en Afghanistan à 100 000 hommes, soit le triple du nombre de soldats se trouvant dans ce pays lorsqu'il avait pris ses fonctions début 2009.
Les renforts de Marines constituent une surprise au vu des préparatifs pour un retrait progressif d'Afghanistan des forces américaines et de leurs alliés qui devrait commencer en juillet.
L'ampleur du début de retrait des forces américaines n'a cependant pas encore été fixée et dépendra «de la situation sur le terrain», a rappelé lundi le général allemand Josef Blotz, porte-parole de la force de l'OTAN en Afghanistan (ISAF).
La coalition internationale en Afghanistan menée par les États-Unis, forte de quelque 140 000 soldats au total, combat l'insurrection aux côtés des forces afghanes depuis fin 2001 et la chute du régime taliban. La coalition a subi en neuf ans près de 2300 morts, dont environ les deux tiers sont américains.
Selon le site indépendant icasualties.org, les opérations en Afghanistan ont coûté la vie 711 soldats étrangers en 2010, année de loin la plus meurtrière pour les forces de la coalition.
Ces pertes «ne sont pas une preuve d'un quelconque échec de notre stratégie, au contraire», a affirmé le général Blotz.
Le renforcement de l'Isaf, décidé fin 2009, a permis «de mettre en difficultés les talibans et les réseaux insurgés dans des zones où il n'avaient pas été mis en difficultés depuis plusieurs années», a-t-il ajouté en faisant référence à leurs fiefs traditionnels du sud afghan.
«Cela a abouti à une hausse de la violence et nous nous y attendions. Mais visiblement c'est une étape nécessaire dans la stratégie d'ensemble et avant que ça ne s'améliore, malheureusement cela doit empirer», a-t-il dit.
Brigadier- General Josef Blotz