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 Les soldats victimes de stress post-traumatique sont de plus en plus nombreux en France. L’armée s’efforce d’améliorer le suivi des malades

 

 

Quand Sandra a vu tous les élèves affluer dans la cour du collège, à la rentrée,son cerveau s’est comme déconnecté. Sept cent cinquante enfants ressemblant à des adultes. Autant de silhouettes menaçantes. Ses réflexesd’ancienne soldate sont revenus aussitôt.Elle s’est plaquée dos au mur et a inspecté les toits du regard. En Afghanistan, c’est là que se postaient les talibans avant de faire sauter les mines. Sa tête bourdonnait, son coeur cognait, la sueur lui coulait dans le dos. Pour résister jusqu’à la fin de la récréation, Sandra a fixé des yeux l’écolier dont elle devaits’occuper. Elle a tenu. Puis, le soir venu, à la maison, elle s’est effondrée.Voilà neuf ans que cette quadragénaire à la solide carrure, ancienne aide-soignante dans l’armée, est rentrée d’Afghanistan, et deux ans qu’elle a changé de métier en devenant auxiliaire de vie scolaire dans une ville de province. Mais son médecin l’a encore dit début septembre, quand il lui a prescrit deux semaines d’arrêt-maladie :au fond, elle est toujours « là-bas », comme tous les soldats atteints de stress posttraumatique,cette blessure invisible dont on ne guérit jamais vraiment.

 

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