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Après cinq mois au poste de CEMA quel est votre état d · esprit  actuel?

 

 

 

 

INTERVIEW - Chef d'état-major des armées (Cema) depuis février, le général Pierre de Villiers, 57 ans, a répondu en exclusivité aux questions du Figaro sur les enjeux ­actuels de la Défense.


 

LE FIGARO - Il y a deux mois, vous avez envisagé votre démission, solidairement avec les chefs d'état-major des armées de terre, de l'air et de la marine, si les engagements budgétaires pris envers vous n'étaient pas respectés. Où en êtes-vous aujourd'hui?

 

Général Pierre DE VILLIERS - Nous avons la chance d'avoir un projet cohérent et vertueux dans un livre blanc. Celui-ci a défini des scénarios d'emploi et des contrats opérationnels à partir d'une analyse géostratégique. En décembre dernier, la loi de programmation militaire(LPM) 2014-2019 a consigné les moyens nécessaires à cette ambition. J'ai moi-même, avec les différents chefs d'état-major d'armées ainsi qu'avec les directions et les services des armées, constitué un projet appelé «Cap 2020». Le budget découle donc des objectifs fixés et répond aux attentes du président de la République, chef des armées. Au début du mois dernier, le chef de l'État a rappelé la sanctuarisation de la LPM. De son côté, le premier ministre a déclaré que «la Défense ne paierait pas deux fois». Je reste donc serein et déterminé.

 

Les armées n'échapperont pas à la fermeture d'un certain nombre d'unités…

Pour supprimer 34.000 postes, il faudra inévitablement en passer par là. Des suppressions, des transferts et des restructurations seront nécessaires. Comme le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, je suis conscient des difficultés que cela entraîne. Nous essaierons de limiter au maximum l'impact de ces déflations qui ne porteront sur les forces opérationnelles que pour un tiers. C'est une sage décision, car la raison d'être d'une armée, c'est sa capacité à s'engager. Nous devons être capables de projeter nos soldats là où le président de la République le demande.

Après cinq mois au poste de Cema, quel est votre état d'esprit actuel?

Je le résumerais en trois mots. Le premier, c'est «ensemble». L'union sacrée des différentes armées, des directions et des services de la Défense est plus que jamais nécessaire. Elle constituera un atout majeur dans cette période transformation. Le deuxième mot, c'est «autrement»: compte tenu de la profondeur des changements à réaliser, des difficultés au quotidien vécues par nos personnels, il faudra trouver des solutions novatrices en sortant des schémas habituels pour continuer de construire une armée moderne. Le troisième mot: «au mieux». On ne peut plus faire mieux avec moins, compte tenu de toutes les réformes que nous venons de vivre ces vingt dernières années. Comme d'habitude, nous ferons «au mieux», à 120 % de nos possibilités, avec notre cœur, notre sens du service, notre dévouement pour le succès des armes de la France.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans l'édition abonnés sur le figaro.fr ou lundi 14 juillet dans votre Figaro.

 

 

 

 

 

 

 
 

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