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Les forces de l'OTAN déployées en Afghanistan testent de nouvelles armes et munitions dans le combat d'infanterie contre les insurgés.

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Les premières critiques concernant l'armement individuel des fantassins en Afghanistan remontent à la fin de l'année 2001, lorsque les forces spéciales étaient infiltrées dans le pays pour traquer les terroristes d'al-Qaïda. Les opérateurs de ces unités spéciales rapportaient alors plusieurs incidents où des ennemis continuaient à charger après avoir reçu plusieurs blessures par balles. Bien que la résistance inhabituelle de ces insurgés ait été parfois expliquée par la prise de stupéfiants, les soldats blamaient surtout le manque de stopping-power de leurs fusils d'assaut M4, chambrés en calibre 5.56mm OTAN. Cette méfiance contre leur arme de dotation favorisa l'usage d'armes de calibre supérieur, telles que le fusil M14 tirant une munition de 7.62mm. Les forces spéciales américaines, dotées de budgets spéciaux, firent développer un prototype d'arme modulaire qui permettait, moyennant quelques modifications rapides, de tirer aussi bien des munitions de 5.56mm que des munitions d'un calibre supérieur, le 7.62mm. Ce prototype donna naissance au fusil d'assaut SCAR, adopté depuis par plusieurs unités de forces spéciales américaines et occidentales.

L'infanterie plus classique, qu'elle soit américaine, britannique ou encore française, rencontra elle aussi des déconvenues avec ses fusil d'assaut chambrés en 5.56mm, sur le théâtre afghan ou irakien. Un stopping-power trop limité face à des ennemis parfois bardés d'explosif, le manque de létalité de la munition ou encore la trop faible précision du 5.56 au-delà de 300m, font partie des critiques régulièrement formulées à l'encontre du calibre qui équipe la plupart des fantassins. Au sein des forces américaines, la critique fut si répandue qu'elle donna lieu à des tests officiels menés par l'US Army, concluant au maintien des armes en dotation.

Conscients des limites de la munition de 5.56mm OTAN qui équipent beaucoup des armes d'infanterie de l'ISAF (M4/M16, FAMAS, L85, G36, mitrailleuse Minimi...), les insurgés afghans ont pris l'habitude d'attaquer les patrouilles à plus de 300m de distance, en utilisant des mitrailleuses et des fusils de précision soviétiques chambrés en 7.62mm, armes qu'ils possèdent en bonnes quantités. Bien que les soldats occidentaux disposent d'appuis aériens et d'artillerie, les armes légères d'infanterie constituent souvent le premier, voire l'unique moyen de riposte. Dans ces conditions, la coalition doit résoudre une problématique complexe en fournissant une meilleure puissance de feu à ses troupes, sans remplacer tous les fusils d'assaut déjà en dotation et donner la capacité aux soldats de tirer à plus de 300m, sans pour autant généraliser l'usage d'armes lourdes et encombrantes qui ralentiraient une section déjà bien chargée.

La plupart des armées présentes sur le théâtre afghan ont rapidement intégré à leurs sections au moins un soldat équipé d'un fusil de précision, généralement chambré en 7.62mm, permettant de délivrer des tirs précis au-delà de 300m. Dans ce but, les Britanniques et les Américains ont souhaité aller encore plus loin, en fournissant à certaines unités des armes de calibre supérieur, afin de gagner en portée et en puissance de feu. Les forces américaines ont multiplié l'attribution de fusils de précision Barrett de calibre .50, une arme puissante mais particulièrement lourde et encombrante. La Royal Army a choisi une option intermédiaire en fournissant à ses tireurs d'élite des fusils chambrés en calibre .338 Lapua Magnum (8.6mm), particulièrement apprécié des snipers, car surpassant le 7.62 OTAN en portée effective, sans augmenter de manière importante le poids et l'encombrement de l'arme.

En ce qui concerne les armes individuelles chambrées en 5.56mm, les débats ont été nombreux concernant l'emploi d'autres munitions ou l'abandon pur et simple de ce calibre standard OTAN. La plupart des armées de la coalition emploient une munition de 5.56x51mm de type SS109 (balle de 4 grammes), qui constitue le standard OTAN. Plusieurs unités de forces spéciales ont choisi d'utiliser la munition Mk262 Mod 1 produite par Black Hills, une munition de même calibre mais chargée d'une balle plus lourde (9 grammes), qui offrirait de meilleures performances en terme de portée effective et de transfert d'énergie. Plusieurs voix au sein des forces américaines se sont faites entendre pour demander le passage à cette munition considérée plus performante ou à une munition d'un autre calibre, comme le 6.8mm. Très récemment, le corps des Marines a annoncé l'intégration dans ses armureries d'une munition jusqu'alors réservée aux forces spéciales, la munition de 5.56mm Mk318 Mod 0, censée être plus efficace que les munitions standard face à des obstacles courants, notamment des pare-brise.

Cette volonté d'accroître la puissance de feu de la section d'infanterie a poussé la Royal Army a renforcer ses unités sous la forme de "heavy squads", qui seraient de plus en plus répandues en Afghanistan. Alors que les soldats britanniques étaient majoritairement dotés de leur fusil d'assaut L85, la nouvelle section voit une majorité de ses fantassins dotés d'armes plus puissantes. Une équipe de huit hommes comprend désormais deux personnels équipés de fusils mitrailleurs LSW (L85 à canon lourd), de deux mitrailleurs équipés de mitrailleuses légères Minimi, de deux mitrailleurs dotés de mitrailleuses FN MAG (7.62mm) et de deux soldats équipés de fusil d'assaut L85, dont l'un est équipé d'un lance-grenade M203. Cette équipe peut également emporter un fusil de précision L129A1 (7.62mm), très récemment intégré dans l'armée britannique.

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