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Pénurie de casques lourds dans l'armée de terre

 

 

Parmi les petites histoires de la grande misère des armées, celle-ci illustre bien les défis du moment. Dans une note adressée le 18 juillet à "toutes unités", le lieutenant-colonel X., chef du "groupement de soutien" de la base de défense de Strasbourg-Haguenau, évoque une pénurie : "La distribution en casques lourds modèle F1 devient problématique en raison du non-approvisionnement (défaut de marché) de ce type de matériel."

Le casque que doit percevoir tout soldat de l'armée de terre a fondu dans la bureaucratie complexe de la défense. "A court terme, les magasins HCCA ne seront plus en mesure d'équiper le personnel nouvellement incorporé", regrette la note.
Les soutiens des armées vont être réorganisés. Ce sujet, majeur, est source de tensions entre responsables militaires et civils de la défense. Depuis 2008, des réformes ont tenté de rationaliser la gestion des équipements militaires comme celle de la vie courante des armées, confiée aux nouvelles "bases de défense". Des "chaînes métier" sont censées mieux servir les troupes : restauration, entretien, loisirs, habillement. Mais de nombreux dysfonctionnements subsistent, reconnaît le ministère de la défense.

 

DYSFONCTIONNEMENTS

 

La "situation budgétaire paupérisée des bases de défense conduit une large part des personnels du ministère à adhérer de moins en moins à la réforme", s'inquiète Damien Meslot, député (UMP) de Belfort, rapporteur sur la restructuration du ministère de la défense. L'élu cite l'exemple de Cherbourg où il est difficile d'y voir clair sur les responsabilités en matière d'achat et d'entretien des extincteurs. "Ceux qui sont destinés à être installés au sol relèvent de l'administration générale et des soutiens communs, tandis que ceux qui sont destinés à équiper les navires relèvent du service logistique de la marine."

 

Dans les régiments, on ne sait plus à quel saint se vouer pour faire changer une ampoule. A Strasbourg, ils ont lancé un appel invitant les militaires "en fin de service actif ou n'ayant plus l'utilité de leur casque lourd" à le ramener "auprès du magasin HCCA le plus proche". Si cet appel n'est pas entendu, restera la solution des surplus, où le F1 d'occasion se vend une vingtaine d'euros.

 

Nathalie Guibert
Journaliste au Monde

 

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