Le Sénat américain dénonce les détourne­ments massifs de fonds destinés aux sociétés de sécurité. Les insur­gés en ont bien profité.lles milliards de dollars destinés à payer des agences privées de sécurité ont atterri entre les mains des rebelles talibans. Unrapport de la commission des forces armées du Sénat des États-Unis, prési­dée par Carl Levin, le révèle: « Notre dépendance à l'égard des sociétés de sécu­rité privées en Afghanistan a trop sou­vent profité aux seigneurs de la guerre locaux et autres agents d'influ ence qui agissent en dehors de tOlltcontrôle gou­vernemen tal à l'encontre des intérêts de la coalition internationale. [... 1Cette situation menace la séwrité de nos trou­pes et fait peser UII risque sur le succès de notre mission. "

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De 2007 à 2009, la commission du Sénat a examiné plus de 125 contrats passés avec ces sociétés chargées de la sécurité des ambassades, des bases mili­taire s, des chantiers de construction, des convois routiers, des entreprises, des résidences d'étrangers en Afgha­nistan. Au moins 26 000 civils afghans auraient ainsi été armés pour en assu­rer la protection, et le gouvernement américain aurait été incapable de véri­fier ces embauches.

En examinant les contrats, la com­mission a découvert des «failles systé­matiques }}. Dans la plupart des cas, les employeurs ne connaissaient pas l'identité des chefs fournisseurs de troupes. Aucune formation spéciale n'était dispensée aux agents. Dans la province de Zabul, en 2008, la grande majorité des gardes portait des fusils déchargés ou avec seulement deux balles dans le chargeur. Des contractorsdon­naientaussi une partie de l'argent reçu aux talibans, afin qu'ils n'attaquent pas les convois. En septembre 2008, l'en­treprise de sécurité opérant dans la province de Nangrahar était incapable d'établir une liste complète de ses employés: pas de nom en face des photos, aucune information sur leur passé ou leurs relations.

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L'incroyable histoire de "monsieur Pink" et "monsieur White"demande une protection aux talibans.

ArmorGroup est prévenue des rela­tionsde Pink avec les insurgés mais elle continue à le faire travailler. Une de ses filiales, ArmorGroup Mine Action (AGMA), engage le frère de White, nom de code "White II'', pour lui suc­céder. Pas de chance. White II est tué, avec sept autres employés, dans la mai­son de Mullah Sadeq, le chef local des talibans, visé par un raid américain.Conséquences inquiétantes pour l'armée américaine Ces étranges agents de sécurité discu­taient avec le chef insurgé et White II lui reversait une partie de son salaire ( des milliers de dollars par mois) , dit le rapport Levin) pour l'aider à acheter des armes et des munitions. ArmorGroup licencia les hommes de White II mais sa filiale AGMA les garda, faisant même appelaux frères des huit gardes tués lors du raid. On en est à White 111,« lin homme avec qui on peut faire des affaires }}.Le rapport Levin parle de « consé­quences inquiétantes}} pour l'armée américaine et les civils afghans. Dans sa réponse au Sénat, le secrétaire améri­cain à la Défense, Robert Gates, a reconnu ce problème, qu'il estime réglé: « Le Pentagon e a largement amélioré la sllpervi­sion des contrats passés avec des sociétés de séCllrité privées et créé des équipes spécialement char­gées de cette che. }}Le 17 aoû.t, le gouvernement afghan tentait d'interdire les sociétés de sécurité privées, en les accusant d'appartenir à la mafia économique constituée grâce aux «contrats de corrup­tion }}, favorisés par la commu­nauté in ternationale.Hamid Karzaï a dû. revenir sur sa décision: seules les sociétés protégeant les ambassades et les bases militaires continue­ront à travailler: « Les autres sociétés privées de séCllrité rep ré­sen ten t IIn e sérieuse menace pOlir la séwrité intemeet la SOIl­verain eté nationale. Le proces­SilS de dissolution doit se pOli slIivre sans exception. }}GWENOLA DE GELOES

sources Valeurs actuelles 11/11/2010

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