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Pour Un Droit D'Expression des Généraux 

Le 12 mai, regards et médias vont se tourner vers Calais et le tribunal de grande instance de Boulogne-Sur-Mer, à l’affût de la conclusion de ce qu’il est convenu d’appeler depuis quelques

mois l’affaire Piquemal. Au-delà du jugement qui sera rendu, on peut déjà tirer les leçons de cet événement. La décision du tribunal, en effet, portera avant tout sur les modalités de l’incident - la participation à une manifestation interdite par le préfet, et peut-être, le fait de n’avoir pas répondu aux sommations

On prête à Vauban ces propos à l’intention de Louis XIV :

« Sire, je ne peux à la fois vous plaire et vous servir ! » C’était bien dit

de dispersion. Mais le jugement ne concernera pas l’essentiel : l’expression publique des militaires, plus particulièrement des généraux. Ce n’est pas le seul cas de controverse suscitée par un officier supérieur, d’active ou à la retraite.

Un général de la gendarmerie s’est vu reprocher d’avoir dit la vérité un peu trop crûment devant une commission de l’Assemblée nationale ; un autre général publie une revue engagée dans le but de soutenir l’armée française ;et un officier général, ancien directeur de l’École de guerre, continue de s’exprimer, haut et fort, certes, mais avec sérieux et compétence, sur les sujets relatifs à la défense.

Au-delà de la diversité de ces cas,nul ne peut nier que toutes ces expressions publiques portent en elles une légitimité certaine, qui repose sur au moins trois piliers majeurs. D’abord, la plupart de ceux qui s’expriment sont généraux. Ils ne sont pas les seuls, car d’autres militaires écrivent régulièrement, le plus souvent dans la presse militaire, ou font part dans des livres de leur expérience opérationnelle. Mais sur les sujets d’actualité, la parole ou l’écrit reviennent souvent à des généraux. La cause en est simple :ce grade est un marqueur fort dans les médias et l’opinion, et l’on ne devient pas général ou amiral par hasard. Presque tous sont issus d’une grande école, et si ce n’est pas le cas, ils ont progressé à la force du poignet, ce qui est encore plus méritoire. Ils ont tous réussi le concours de l’École de guerre et, après avoir commandé des formations opérationnelles et occupé des postes sensibles en état-major,

la plupart ont été auditeurs à l’Institut des hautes études de la défense nationale (IHEDN).

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source Le Figaro

 

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