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Il sait qu'elles n'intéressent personne, ni ses amis, encore moins l'opinion publique. Tout juste sa famille proche se rendra-t-elle compte des errements de son état d'esprit. Et quand, accoudés comme toi au comptoir autour d'une bière, tes potes veulent savoir "combien t'en as dézingué"

 

 

Vous n'en entendiez plus parler de peur de plomber les programmes télévisés, les images s'étaient faites rares, voire inexistantes, ou alors, c'étaient toujours les mêmes, maintes fois revues, de soldats caparaçonnés traversant hauts plateaux et villages couleur sable sous les regards méfiants d'hommes aux faciès burinés; les commentateurs avaient déserté les plateaux, sitôt remplacés par les "usual suspects" commentant en boucle les petites phrases de la campagne, et pourtant, la guerre qui secoue l'Afghanistan, et à laquelle la France participe activement depuis une décennie, continue. Les quatre morts français de vendredi matin, des soldats désarmés tués par un homme portant uniforme afghan à l'intérieur d'une base dans la région de Kapisa, nous l'ont cruellement rappelé, dans une indifférence médiatique quasi-générale.

Anne Nivat, grand reporter indépendant

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