La caserne du 2 ème Régiment d'Infanterie Coloniale a BREST
3326 hommes et 69 officiers sous les ordres du colonel Gallois se mobilisent et partent de Brest le 2 aout 1914
-
extrait du journal de marche du 2 eme régiment d infanterie coloniale pour lire la suite du grand 2 sur le vrai journal de marche numérisé par le ministere de la défense
- Journal numérisé du 2 RIC
Ordre de bataille du 2ème RIC (Brest)
Le régiment se compose de 3 ou 4 bataillons (1), d'un état-major, d'un petit état-major, d'une section hors rang, de
deux sections de mitrailleuses et de12 éclaireurs montés. (1) 9 des 173 régiments d'infanterie sont à quatre bataillons, les autres à 3.
Chef de corps : Colonel GALLOIS
Commandant en second : Lt-colonel GADOFFRE
Porte-drapeau : lieutenant RODIERE
Le bataillon est commandé par un chef de bataillon assisté par un adjudant-major et un médecin. Le bataillon est
divisé en quatre compagnies
1er bataillon : commandant RICHARD
- 1ère compagnie : Cne DE CHAUVENET
- 2ème compagnie: capitaine FROECHEN
- 3ème compagnie: capitaine ANTOINE, lieutenant VIOLET
- 4ème compagnie: capitaine COULON
- 1ère section de mitrailleuses: lieutenant LAURENT
2ème bataillon : commandant WEHRLE
- 5ème compagnie : capitaine ANTONI ?
- 6ème compagnie : capitaine SAINT-GES ?
- 7ème compagnie : capitaine JOUANNETAUD ?
- 8ème compagnie : ?
- 2ème section de mitrailleuses : ?
3ème bataillon : commandant REY
- 9ème compagnie : capitaine KERHUEL + Ltn HELGOËT + Ltn DICT
- 10ème compagnie : capitaine DEHAYE + lieutenant JOSSE + adjudant PAILLARES
- 11ème compagnie : capitaine PARIS DE BOLLARDIERE + lieutenant BENOIT D'AURIAC
- 12ème compagnie : capitaine DARDENNE s-lieutenant FONFERRIER
- 3ème section de mitrailleuses : ?
La compagnie est commandée par un capitaine, elle est divisée en 4 sections. Son effectif comprend le capitaine, 3
lieutenants, un sous-lieutenant ou un adjudant-chef, 1 adjudant, 1 sergent-major, 1 sergent fourrier, 8 sergents, 1
caporal fourrier, 16 caporaux, 2 tambours, 2 clairons, 1 infirmier, 4 brancardiers, 1 tailleur, 1 cordonnier, 1 cycliste, 3
conducteur et 210 soldats.
La section se décompose en 2 demi-sections ou 4 escouades (environ 65 fusils), elle est commandée par un
lieutenant ( ou un sous-lieutenant, ou un adjudant )
L'escouade: 15 soldats groupés sous le commandement d'un caporal forment une escouade.
La section hors-rang comprend des artificiers, armuriers, secrétaires, ordonnances, sous-officiers
d'approvisionnement, maréchaux-ferrants, bouchers et 21 conducteurs.
Le 2 RIC quitte cette ville le 8 août 1914 et se rend en chemin de fer aux environs de Bar-le-Duc
, où il arrive le 10 août. Il se porte vers le nord, à Chauvency-le-Château,
par étapes, et y arrive le 17, après avoir cantonné à Nubécourt, Souhesmes-la-Petite
, Dombasle-en- Argonne et à Liny-devant-Dun.
Le 18 août, près de Liny, à Thonne-les-Prés, le régiment prend les avant-postes.
Le 22 août, venant de Gérouville, il parvient à Rossignol.
Combat de Rossignol (22 Août 1914)
Le 1er régiment, avant-garde, est engagé dans le bois de Neufchâteau. Le 2e R.I.C. est immédiatement jeté dans la bataille.
A 7 h. 15, le commandant du régiment reçoit du chef d'état-major l'ordre de laisser deux compagnies en soutien de l'artillerie. Les 9e et 10e, commandées par les capitaines KERHUEL et DEBAYE, sont désignées.
A 8 heures, il est ordonné aux 11e compagnie (compagnie PARIS de BOLLARDIÈRE) et 12e compagnie(compagnie DARDENNE), de se placer en soutien de l'artillerie à l'est et à l'ouest du village, face à la forêt de Neufchâteau
Le contact est pris partout ; les blessés refluant de l'avant vont au château de Rossignol. A 9 heures, les 1er et 2e régiments coloniaux, moins la 9e compagnie du 2e
, sont complètement engagés. Il n'existe plus de réserve. Les 11e et 12e compagnies restent les deux seules compagnies de repli. Elles font preuve d'une ténacité et d'une endurance remarquables empêchant durant 6 heures, par un feu continu, l'ennemi de déboucher de la forêt de Neufchâteau.
A 9 h. 30, l'encerclement de la 1re brigade et de l'A.D. 3 est complet.
Les mitrailleuses allemandes font rage de tous côtés.
L'ennemi se montrant très actif à l'ouest du village, où se trouve le 1er groupe
de l'A.D. 3, le commandant du 2e colonial lance la 9e compagnie dans cette direction.
Vers 14 heures, l'ennemi dessine un mouvement offensif de la forêt de Rossignol.
Les compagnies du 3e bataillon ne cèdent le terrain que pied à pied et
occupent les lisières nord et ouest du village jusqu'au moment où elles sont contraintes
de se replier sur le château, dans lequel le docteur BRESSON a établi son poste de secours
.A 16 heures, un second mouvement offensif se dessine. Le cercle se resserre.
Rassemblant ce qui reste de son régiment, le colonel GALLOIS lance une contre-attaque
contre le mouvement offensif, mais après la sortie du bois, il est assailli par un feu progressif d'artillerie. Dans un nouveau bond, il recueille le groupe du 1er colonial qui cherche à percer vers le sud est, mais il tombe, frappé au ventre par une balle.
A 18 h. 30, les Allemands envahissent le château et prennent pied dans le village.
Le combat se ralentit. L'ennemi nous poursuivant en progressant de plus en plus au delà de Rossignol, craignant que le drapeau ne tombât entre ses mains, le soldat LE GUIDEC l'enfouit en terre à Villers-sur-Semoy pendant la traversée du village.
La journée avait été rude pour la première prise de contact avec l'ennemi.
Le régiment avait perdu environ 2.850 hommes, trois sections de mitrailleuses et les convois des 1er et 2e bataillons. Il ne restait plus que quelques groupes qui
réussirent à franchir les lignes allemandes pendant la nuit.
Les restes du 2e R.I.C. se regroupent le 23 août à Gérouville et prennent part à tous les replis successifs jusqu'à la Marne.
Reformé à Ville-sur-Tourbe, le 2e R.I.C. participe à la glorieuse bataille qui détermina l'arrêt définitif des Allemands.
LA MARNE
Passage de la Tourbe, Ville-sur-Toube(du 27 Août au 16 Septembre 1914)
Commandé par le lieutenant-colonel DUDOUIS, composé de trois bataillons à l'effectif d'environ 2.500 hommes, le régiment se dirige sur Cernay-en- Dormois.
Le passage de la Tourbe doit avoir lieu à Ville-sur-Tourbe.
Vers 10 heures du matin, la tête du régiment arrive à un kilomètre au sud de Ville-sur-Tourbe sur la grand'route. Le village était déjà en proie aux flammes.
« J'eus l'impression très nette (écrit le commandant FLEURY dans son rapport), que cet incendie très limité pouvait être un signal. En effet, une vive canonnade
accueillit la colonne. Une légère panique se produisit. Une partie du bataillon continua sa route sur le village. D'autres hommes se replièrent derrière le mamelon de Montremoy ; d'autres enfin, allèrent jusqu'à Berzieux La canonnade se fit de plus en plus vive. L'ordre nous arriva de déboucher de Ville-sur-Tourbe. Le mouvement ne put se faire convenablement avant la nuit, le débouché du village étant couvert d'obus. Vers
19 heures, profitant de la nuit, les bataillons purent franchir la Tourbe et en déboucher.
Ils reçurent l'ordre de continuer leur route par la lisière ouest du bois de Ville, la ferme de Touanges et ultérieurement sur Cernay-en-Dormois. les trois bataillons se perdirent
dans l'obscurité. »
Le chef de bataillon FLEURY est chargé par le lieutenant-colonel DUDOUIS de
se mettre à leur recherche. Ayant pris un guide, il se fait accompagner
par un caporal et dix hommes du 1er régiment. Il passe une partie de la nuit à
battre le bois de Ville et le terrain à l'ouest ; vers 23 heures, il retrouve enfin les
bataillons, qui avaient pris le bivouac dans les environs de la ferme de Touanges,
et les ramena à Ville-sur- Tourbe. Quelques coups de fusil partaient
des étangs près de la cote 150, mais le détachement n'est pas sérieusement
reconnu par les quelques petits postes allemands qui gardaient les lignes ennemies. Le lendemain au point du jour, l'ordre est donné au régiment de reprendre sa mission.
La 7e compagnie avait reçu du colonel commandant la brigade une mission spéciale au nord de Ville-sur-Tourbe. Bientôt le bataillon de tête est obligé de suivre rigoureusement la lisière, car de la cote 148, où une batterie de campagne allemande s'était établie, partait un feu très vif. Beaucoup d'hommes tombaient. Le moindre mouvement, même de groupes de peu d'importance cherchant à progresser, était immédiatement le signal d'une salve très précise.
Le 2 RIC quitte cette ville le 8 août 1914 et se rend en chemin de fer aux environs de Bar-le-Duc
, où il arrive le 10 août. Il se porte vers le nord, à Chauvency-le-Château,
par étapes, et y arrive le 17, après avoir cantonné à Nubécourt, Souhesmes-la-Petite
, Dombasle-en- Argonne et à Liny-devant-Dun.
Le 18 août, près de Liny, à Thonne-les-Prés, le régiment prend les avant-postes.
Le 22 août, venant de Gérouville, il parvient à Rossignol.