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Mais que cherche donc la Cour des Comptes ?

Dans une recente InterventIon publiee dans le courrier des lecteurs du journal "le Monde",le general d'armée (2S) Bentégeat, de l'arme et ancien CEMA, évoque la Cour des Comptes qui, dans son dernier rapport puis dans une lettre récente au mInistre de la Défense, formule des critiques sur l'Institution militaire.

En tant qu'ancien responsable des armées, il s'interroge "sur les moutifs de cette compagne qui vIse le seul corps de l''état qui ne bénéfie  pas d'une protection syndicale" et son article se termine par cette phrase :"Mais que cherche donc la  Cour des Compres?

A mon niveau. évidemment plus modeste, je veux dans cet éditorial me faire l'écho de cette interrogation en posant. a mon tour, trois questions;

Pourquoi la Cour des Comptes s'en est-elle pris au Service de Santé des Armées

Pour l'essentiel, elle dénonce le manque de performance économique de ses hôpitaux par rapport aux structures civiles. Ce faisant, elle méconnaît ses spécificités et ses charges et notamment celles des OPEX. Comme l'a affirmé le ministre de la Défense dans sa réponse à la Cour; la qualité et la réactivité du soutien santé des forces armées, remarquablement assuré, ne sauraient s'accommoder de la seule analyse économique et technique.

Pourquoi la Cour des Comptes cherche-t-elle à limiter le quart de place SNCF de tous les militaires en préconisant qu'il ne s'applique qu'aux seuls déplacements liés au service  à l'exclusion de ceux de la vie privée ? ou que les déplacements d'ordre privé soient considérés comme un avantage en nature, fiscalement imposable ?

Pourquoi, enfin, le président de la Cour des Comptes a-t-il écrit très récemment au ministre de la Défense pour mettre en doute la pertinence des choix en matière d'instauration des bases de défense Avec l'intention louable de préserver les capacités opérationnelles, il s'en prend ÎI une réorganisation qui ne Se met en place que depuis le début de l'année et qui suscite déjà bien des interrogations de la part des personnels. Une des mesures. preconisees viserait a reduire le nombre de bases, ce qui aura pour effet de "déshumaniser" encore un peu plus le systeme et d'amplifier ce "traumatisme" mal vécu dans les corps de troupe.

Dans le cadre de ce court éditorial, je n'ai pu être que schématique et réducteur.Mais enfIn, pourquoi s'en prend-t-on encore et toulours aux "bons élèves de la classe", à ceux qui avalent sans broncher toutes les potions amères qu'on leur impose ?

Tout ceci est curieux et paradoxal. En effet. dans un moment où • les moyens financiers et humains sont chichement • comptes,• les structures nouvelles font perdre les repères

traditionnels, • le système de forces prè positionnées en Afrique est démantelé,• la Justice est saisie sur des choix tactiques appréciés depuis des fauteuils métropolitains,les armées connaissent un regain d'emploi en opérations,la Libye et la Côte d'Ivoire étant, chacun le sait, les derniers théâtres ouverts ou réactivés.Tout cela pourrait engendrer un malaise certain chez nos camarades de l'active s'ils se laissaient aller à s'interroger sur le sens de leur mission d'une part, et sur leur place dans la société française et la juste reconnaissance de leur action d'autre part.

Sur le premier point. ils ne nous paraissent pas douter de son bien-fondé. Sur le second, les coups de boutoir répétés, d'où qu'ils proviennent. ne sont pas de nature à faciliter la nécessaire harmonie entre le monde civil et la sphère militaire

Et au nom de Dieu, vive la coloniale!

GCA (2S) PIerre LANG

PreSIdent de la FNAOM-ACTOM et du ComIté national des TradItions des Troupes de manne

source Ancre d'or