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Problème de « WC » pour un adjudant d’unité. (2ème RIMa/1ère Cie).

Désigné depuis peu au poste très envié d'adjudant d'unité, véritable 2ème adjoint au commandant d'unité puisque, outre cette fonction, il est aussi chef de la section d'appui, comme tous mes camarades de l’époque je suis confronté aux problèmes récurrents de la propreté des WC ( « turcs » à l'époque !). C'est encore le système de la revue des TIG (travaux d'intérêts généraux) qui a lieu le matin avant le rassemblement, à 13h avant le rapport et en fin de journée avant l'appel du soir. Celles-ci sont passées par le sergent de semaine.

Après avoir mené une guerre d'usure avec le service de semaine et les adjoints de section auprès des utilisateurs, j'en suis venu à conclure que je me battais contre des fantômes car, jamais de responsables !

Que de fois le « PQ » n'est pas utilisé d'où, « virgules » sur la porte et les murs, déjections à 50cm de hauteur sur le tuyau de la chasse d'eau, bouteilles de bière dans le trou, tapisseries de vomi les soirs de beuverie, besoins faits à l'envers de peur de la « remontée des mauvais esprits » par le trou et j'en passe des meilleures…wceureka

Devant ce manque d'éducation, j'ai donc pris la sage décision de remédier à ce problème par la méthode pédagogique réglementaire pour rester dans la droite ligne du règlement: « DEMONSTRATION CADENCE NORMALE AVEC COMMENTAlRES: DE FACE, DE PROFIL ET DE DOS ». J'ai zappé les autres démonstrations, bien conscient que je ne pourrais pas tenir toute la séance !!!

Au rapport de 13h30, muni d’une boite de conserve de IKG, après avoir mis la compagnie au garde à vous, j'ai baissé mon froc et exécuté « le plus dignement du monde » ma démonstration devant l'air éberlué de certains chefs de section et de mon commandant d’unité, le capitaine SEZNEC.

Apres avoir remis à disposition la compagnie, celui-ci m’a demandé si je n' ai pas pété les plombs. Je lui ai répondu le plus sérieusement du monde qu'il manquait des cours pour viser dans « le trou des chiottes » et que j'en avais marre de prendre des réflexions sur la propreté de celles-ci lors de passages inopinés ou de leur utilisation. Bien entendu ce rappel à l'ordre n'a duré que le temps de quelques revues et la situation est redevenue, à mon grand dam, identique.

« Puisqu'il faut jouer, je joue » : la méthode pédago n'ayant pas porté ses fruits, j'ai fait enlever les portes des chiottes et installer une sentinelle devant les locaux, avec pour mission de vérifier la propreté après l'utilisation. Bilan : nette amélioration ! Cependant, la routine faisant son effet, le retour aux vieilles habitudes a vite refait surface et les menaces sont restées vaines.

Têtu, j'ai donné l'ordre aux plantons de regarder de visu que les utilisateurs visaient le trou et nettoyaient après leur passage, sous peine pour eux d'être de TIG pendant une semaine. Rapidement les résultats ont dépassé mes espérances : toujours nickel à n'importe quelle heure de la journée. Nos WC, désormais, rendaient heureux le chef et moi-même !!!

« Gros hic »! Nos marsouins avaient changé leurs habitudes, ils « polluaient » désormais ceux de la compagnie voisine. Ordre m'a alors été donné de me « démerder » avec mon camarade ADU de ladite compagnie dans les plus bref délais !

Heureusement, le rythme accru de projections et d’OPEX mit fin momentanément à ces « casses-têtes » récurrents de l’époque et me permit, enfin, d’envisager « l’avenir » d’un œil plus serein !!!…

Jean Claude GRAFFIN.

Nota : quelle belle preuve « d’abnégation et de constance » dans l’effort ! Le président.