1855-1856 :


Le « 2 » en Nouvelle-Calédonie


Pendant que l'escadre française, toutes voiles dehors, ramenait à Brest les vainqueurs de Bomarsund, aux Antipodes, d'autres unités du Régiment s'apprêtaient à écrire une nouvelle page de la prestigieuse histoire du 2e de Marine. Le 12 janvier 1855, venant de Tahiti, le chef de bataillon Testard et la 33e Compagnie (capitaine Gout) du Régiment, accompagnés du Gouverneur des Etablissements français en Océanie, débarquent sur l'île de la Nouvelle-Calédonie.

Monument La Ballade

L'attention du gouvernement français avait déjà été attirée en 1843 sur cette terre au moment de la conquête des îles de la Société. Des missionnaires s'étaient à l'époque installés au lieu-dit « La Balade ». En septembre 1853, sur ordre de l'empereur Napoléon III, le contre-amiral Febvier-Despointes prenait possession de l'île au nom de la France et installait un poste de marin à « La Balade ».

Contre-Amiral Febvier-Despointes

En 1854, 30 marsouins venus de Tahiti, construisaient un fortin dans la baie de Nouméa. Telle fut l'origine de Fort-de-France qui devint plus tard sous le nom de Nouméa, la capitale de notre nouvelle colonie. Le commandant Testard, à peine débarqué,s'occupe de l'installation matérielle du petit corps expéditionnaire et fait construire par les marsouins de la 33e Cie, le fort de Constantine et un casernement. Début octobre, cette compagnie est relevée par la 2e (capitaine Arnaud), venue de Brest.

 

Dans l'île, les indigènes commencent à remuer et leur attitude devient menaçante. Le 28 octobre, 2 marsouins sont tués; le 19 janvier 1856, c'est au tour d'un colon d'être assassiné.

L'arrivée en avril 1856 de la 3e Compagnie venant de Papeete permet au commandant Testard d'organiser une expédition punitive contre les tribus révoltées de Jack et de Goubaru.Quatre marsouins sont tués, plusieurs autres sont blessés dans diverses escarmouches mais les indigènes laissent sur le terrain des dizaines de morts. A la suite de ces incidents, le Régiment reçoit l'ordre d'envoyer en Nouvelle-Calédonie, une compagnie.Le 13 octobre 1856, la 1re Compagnie du capitaine de Bien s'embarque à Brest pour Nouméa

C'est en août 1860, quand la relève se fait que les effectifs militaires commencent à grossir et, en juin 1861, avec l'arrivée de la compagnie disciplinaire (291 hommes), les militaires se trouvent au nombre de 798 pour 456 civils (403 colons et 53 fonctionnaires).

De si maigres effectifs témoignent à la fois du caractère purement défensif et précaire de la garnison dont les "colonnes", de l'ordre d'une vingtaine d'hommes le plus souvent, étaient dans l'impossibilité de poursuivre et d'accrocher sérieusement les bandes turbulentes de Koindo, Kandio, Jack et Goumbara qui, de 1856 à 1858 tenaient la brousse autour de Port-de-France. Quand la situation sembla trop grave, il fallut faire appel à un renfort amené de Tahiti,- la 4ème compagnie du 2ème régiment d'infanterie de marine et vingt-cinq hommes d'une compagnie tahitienne,- ainsi qu'aux civils, en créant une garde nationale.

source (bibliothèque de l'Archevêché de Nouméa)


 

 

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