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M. LAFFAY Jean-Marc - Gérant de l’entreprise Nouvelles Frontières (Place de la Sirène. 72000 – Le Mans).

- Amicale - Bonjour Monsieur LAFFAY, vous êtes dirigeant d’une entreprise et êtes spécialisé dans le secteur du Tourisme. Mais vous êtes aussi membre du MEDEF Sarthe en qualité de Membre du Bureau, en charge des Mandats. Parlez-nous un peu de cette activité.

- J.M LAFFAY - Le Medef est une organisation regroupant des entrepreneurs et des dirigeants de grandes, moyennes et petites entreprises. Ce mouvement a vocation à représenter les intérêts des entreprises auprès des pouvoirs publics notamment, mais aussi de participer à la gouvernance des institutions paritaires et de produire des éléments d’information de nature à accompagner le développement des activités sur leurs territoires.

 

- Amicale - Nous savons que le MEDEF Sarthe, signataire d’une convention de partenariat « entreprise défense » au profit des réservistes, est un acteur actif pour réunir des employeurs et des chercheurs d’emploi, quel pourrait-être son rôle dans le cadre de la reconversion de nos militaires ?

- J.M LAFFAY - De mon point de vue, le Medef doit être un partenaire central du dispositif de réemploi des militaires en fin de carrière. Dans ce domaine, tout est envisageable, et la constitution d’un groupe de travail sur le sujet pourrait en être un développement à court terme ! Je pense également qu’une institution telle que la Chambre de Commerce et d’industrie doit pouvoir s’associer à cette démarche de territoire. Le réseau consulaire est souvent conduit par des listes d’élus constituées par le Medef. Le réseau consulaire a des services d’appui et de formation qui pourraient être une interface efficace entre le militaire en fin de carrière et l’entreprise ou le marché de l’emploi.

 

- Amicale - Ma question suivante va vous faire remonter des années en arrière, lointaines diraient certains ! Parlez-nous en quelques mots de votre passé militaire.

- J.M LAFFAY - J’ai le regret de ne pas avoir été au bout de mon rêve, puisque après avoir intégré l’école de chasse (statut ORSA), la sélection ne m’a pas retenu (7 candidats retenus sur 24 élèves pilotes). Pour autant, j’ai gardé un excellent souvenir du Service Militaire qui a suivi ce début de cursus, je l’ai effectué sur la base radar de Limonest (69). Si l’on comprend qu’il ne se justifie plus en tant que moyen de dissuasion à proprement parler, on a néanmoins perdu un véritable outil de citoyenneté et de cohésion sociale.

 

- Amicale - Aujourd’hui, que diriez-vous de cette époque, de ce qu’elle vous a apporté ? Et pensez-vous que vos choix professionnels et autres découlent de cette période ?

- J.M LAFFAY - Le service était une école du devoir. Il constituait un très bon outil de mise en balance de notre société de droits. L’intérêt général, le sens de la collectivité, la nécessité de l’ordre pour une mise en action coordonnée, autant de fondamentaux qu’on retrouve dans l’entreprise, à l’école (bien que plus assez…), etc…

 

- Amicale - Le CMFP (Centre Militaire de Formation Professionnelle) forme les militaires dans leurs phases de reconversion, à des métiers tels le bâtiment, la logistique, la comptabilité etc... Vous comprendrez que ces personnes, lorsqu’elles sortent de ce centre n’ont aucune expérience « terrain », pensez-vous que cela soit un frein au recrutement ?

- J.M LAFFAY - Ne pouvant parler d’expérience pour tous ces métiers, toutes nos entreprises, je ne peux qu’apporter une réponse générale. L’entreprise a des règles qui ne sont pas celles de nos armées, mais les valeurs qui se dégagent d’un militaire de carrière sont généralement très appréciées des employeurs. On peut imaginer que le cursus des CMF pourrait prévoir une mise en situation dans l’entreprise, tout comme on pourrait imaginer l’externalisation (totale ou partielle) des CMF vers des centres de formation agréés par les Armées. A ce titre, les CCI pourraient être un partenaire de choix !

 

- Amicale - Existe-t-il, au sein du MEDEF, un pôle spécifique ou une personne qui saurait écouter et orienter ces hommes et ces femmes dans leur parcours de reconversion ?

- J.M LAFFAY - La représentation territoriale du Medef est trop peu nombreuse pour dédier une ressource spécifique à cette attente. Néanmoins, le Medef/Sarthe saura toujours écouter des demandes spécifiques, et le cas échéant, renvoyer vers les services ou les contacts les plus qualifiés pour apporter des réponses. J’insiste, mais là aussi, une CCI a des Services supports (Création/Reprise d’entreprises, Formation, Réseaux d’entreprise, etc...) qui peuvent compléter le dispositif du Medef et de ses branches.

 

- Amicale - Quelle image avez-vous du militaire ? Quel est le premier cliché qui vous vient à l’esprit ?

- J.M LAFFAY - Je suis assez ouvert d’esprit pour m’interdire tout cliché ou a priori. Force est de constater cependant que les notions de discipline, de sérieux, d’engagement, portent à un sentiment de confiance assez spontané.

 

- Amicale - Quelles sont, à votre avis, les qualités qu’un militaire possède ?

.- J.M LAFFAY - Je viens d’y répondre pour le comportement en quelque sorte, et je suis certain qu’un bon nombre de spécialisations et/ou métiers développées au cours de l’engagement militaire trouveront à satisfaire les recruteurs

 

 

- Amicale - Vous êtes aussi chef d’entreprise, et lorsque vous recrutez un personnel, vous essayez de découvrir la mentalité du postulant et je pense que mille questions chahutent votre cerveau. « Est-il vraiment comme il se décrit, puis-je lui faire confiance, a t’il menti sur son CV… » ? Comment un candidat peut-il inspirer confiance à la simple lecture de ces documents ou lors d’une rencontre ?

- J.M LAFFAY - Autant d’attitudes que de lecteurs de CV… Le seul conseil que je pourrais donner en la matière, c’est de mettre en perspective celles de ses qualités et expériences qui répondent dans l’instant à une offre d’emploi spécifique. Une sorte de « viser juste ». Pour ce qui est de l’entretien, du contact humain, il est bon de se mettre en situation préalablement. Il est parfois utile en changeant d’environnement de se préparer à « arrondir » certains angles !!!

 

- Amicale - Quels doivent être les éléments importants à faire figurer dans un CV et lettre de motivation ?

.M LAFFAY - Il faut se présenter comme une solution aux attentes de l’employeur. Bien comprendre les attentes d’un poste, d’un environnement métier, de ce qui peut relever de la culture d’une entreprise sont des préalables indispensables. Cela peut relever d’aptitudes techniques comme du comportement lors d’un entretien.

 

- Amicale -   Qu’attendez-vous d’une première rencontre avec un postulant ?

- J.M LAFFAY - Qu’il réponde pour le moins à mes attentes immédiates. Pour le mieux, qu’il recèle les qualités d’adaptation propre à accompagner l’entreprise dans ses évolutions incessantes.

 

- Amicale -  Si vous aviez un conseil à donner à nos camarades, quel serait-il ?

- J.M LAFFAY - Se préparer. Je sais que c’est ce qu’il font tout au long de leur carrière militaire, mais le monde professionnel civil a ses codes spécifiques. Il convient d’habiller les compétences acquises durant le service d’une « rondeur » plus communément admise dans l’entreprise.

Merci M. LAFFAY pour la richesse de vos commentaires….