LE DETACHEMENT D’INTERVENTION OPERATIONNELLE.

Préambule : ce détachement n’existe plus aujourd’hui, il a donné « naissance » à la Section d’Aide à l’Engagement Direct » (SAED), qui est donc son héritière ! Une fois encore, le grand 2 « était en avance » sur les autres régiments de l’Arme (et même sur ceux de l’Infanterie française) !!! Cet article a été rédigé en 2002. Il est "toujours d'actualité" !

Etre renseigné à l’avance sur les activités et actions de l’ennemi est une condition première et vitale dans toute opération : sans ce renseignement, il n’existe aucune capacité d’anticipation et par conséquent, aucune initiative possible. Pour se préparer et conduire sa manœuvre, le commandant de brigade ou le commandant de groupement a besoin de renseignements sur l’ennemi, que ce soit dans le cadre d’une opération terrestre ou d’une opération amphibie.

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Actuellement, les renseignements de contact (0 à 5 km) sont acquis par les unités engagées. Ces renseignements permettent tout au plus de confirmer et de réagir à une action ennemie au niveau de l’unité élémentaire. Compte tenu des délais réduits d’anticipation qu’ils offrent, ils permettent difficilement de concevoir et exécuter une manœuvre au niveau du groupement et encore moins à celui de la brigade.

Au-delà , l’acquisition par les radars (RASIT, RATAC, COBRA…) ou par des moyens aériens (drones). Cependant, ces moyens techniques ne sont pas en mesure d’assurer la permanence, dans le temps et dans l’espace, de la surveillance et de l’acquisition des objectifs, ni de déterminer les intentions de manœuvre de l’ennemi. Par ailleurs, ils n’offrent que des informations parcellaires et faciles à leurrer : engins en mouvement, sources chaudes, etc…

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Compléter ces moyens techniques par des moyens humains.

C’est pourquoi ce renseignement dans la profondeur tactique doit impérativement être complété par des moyens humains, spécialisés, mobiles, souples et discrets, faciles à mettre en œuvre et à réorienter, capables de donner à la brigade 4 à 5 heurs de délais d’anticipation et donc d’agir jusqu’à 50 km de la ligne des contacts.

La 9ème BLBMa utilise à ces fins le Détachement d’Intervention Opérationnelle (nota: ce n’est plus le cas aujourd’hui et c’est bien dommage !) -DIO-, héritier des Détachements d’Assistance Opérationnelle (DAO) qui existaient au sein des deux régiments d’infanterie de la 9ème DIMa depuis une vingtaine d’années et dont la vocation était l’assistance aux armées étrangères et le renseignement.

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Ce DIO, armé par le 2ème RIMa, reconnu en organisation mais pas en droits ouverts en personnels, est articulé en équipes mobiles, légères et rustiques qui, par déploiement dans la zone de manœuvre ou infiltrées dans le dispositif ennemi sont capables de transmettre des renseignements d’objectif ou d’orientation de la manœuvre ennemie jusqu’en limite de portée de leurs moyens de transmission en dotation (ce DIO a fait « ses preuves sur le terrain » en opération réelle, notamment au Kosovo et en Côte d’Ivoire -Licorne- !).

Le DIO : une nécessité vitale pour un engagement dans des conditions satisfaisantes d’une brigade légère blindée.

Ce détachement permet ainsi au chef d’anticiper et de préparer un traitement efficace et rapide des objectifs fixés dans le cadre de la manœuvre. Les expériences acquises sur le terrain depuis 1995, tant dans le cadre de la Brigade TRIDENT au Kosovo, que d’exercices amphibies interalliées CATAMARAN ou encore des évaluations AURIGE de la brigade, démontrent que ce détachement, intégré à part entière dans la panoplie des systèmes d’acquisition de la brigade ou du groupement, est plus qu’un palliatif aux moyens manquants : il est une nécessité vitale (nota : on s’en rend bien compte aujourd’hui en Afghanistan !) pour un engagement dans des conditions satisfaisantes d’une brigade terrestre.

A SUIVRE ...