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«La transition ne signifie pas une ruée vers la sortie. Au contraire - nos forces resteront à l'appui, pour encadrer les Afghans, et pour former les recrues plus de nouvelles », a déclaré le Secrétaire général.

 

"Nous ne pouvons pas perdre notre élan, ou céder à des appels à se retirer avant que le travail soit  terminé. L'Amérique est prête à assumer la part du lion de la charge, mais nous ne pouvons pas le faire seul, a dit M. Gates.


 source AFP

BRUXELLES - Les pays de l'Otan en Afghanistan ont promis de ne pas retirer leurs soldats sans concertation, après le lancement dans 10 jours du transfert progressif des commandes à l'armée afghane, a annoncé vendredi le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen.

 

"L'Otan a adopté aujourd'hui les recommandations sur les districts à transférer aux forces de sécurité afghanes à partir du 21 mars, sur la base du rapport du Comité conjoint Otan-Afghanistan sur la transition" a-t-il indiqué à l'issue d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan.

La période dite de "transition" doit permettre aux troupes afghanes de prendre en main la sécurité, en remplaçant en première ligne les contingents de l'Isaf partout dans le pays d'ici à la fin 2014.

"Nous sommes entrés dans une nouvelle ère", a assuré M. Rasmussen.

R.Gates et Anders Fogh Rasmussen

Rappelant que le choix final appartenait au gouvernement du président Hamid Karzaï, il s'est refusé à confirmer que trois villes --Lashkar Gan (sud), Herat (ouest) et Mazar-i-Sharif (nord)--, la région de la capitale Kaboul, sans le district de Surobi tenu par les soldats français, et enfin deux provinces --Bamyian (centre) et Panchir (nord-est), avaient été recommandées pour inaugurer le processus.

Quant aux "dividendes" que les 48 pays de l'Isaf attendent de la transition, autrement dit une réduction de leur présence militaire, ces retraits devront "obéir à trois principes", a souligné le secrétaire général de l'Otan.

Il faudra d'abord, a-t-il énoncé, que les futurs retraits respectent "la cohérence" du plan d'ensemble. Ensuite que les troupes retirées d'un secteur où elles auront été relayées par l'armée afghane puissent être redéployées dans un autre secteur où leur déploiement serait nécessaire. Enfin, que des militaires qui seraient retirés du théâtre des opérations puissent se muer en instructeurs pour accélérer la formation de l'armée afghane.

Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates venait lui-même d'appeler ses homologues à ne pas retirer leurs troupes de manière prématurée.

"Franchement, on parle trop de partir et pas assez de faire le boulot correctement; trop de la sortie et pas assez du combat", a-t-il lancé, selon le texte de son intervention distribué à la presse.

Tout en reconnaissant "la forte pression" qui s'exerce sur les gouvernements pour qu'ils réduisent leurs effectifs en Afghanistan après une année particulièrement meurtrière, M. Gates a jugé qu'il était crucial de procéder au transfert de la responsabilité de la sécurité aux forces afghanes "d'une manière concertée, organisée et coordonnée".

Les soldats de l'Isaf ont l'an dernier "porté un rude coup aux talibans", selon lui, mais ces gains pourraient être annulés si des pays européens --qu'il n'a pas nommés-- commençaient à retirer massivement et trop vite leurs effectifs pour des motifs qu'il a qualifiés de politique.

L'Allemagne et la Suède notamment ont annoncé leur intention de réduire leurs effectifs assez rapidement.

Selon un responsable militaire européen de l'Otan, "les Américains" inquiets du signal donné par le Canada et les Pays-Bas, deux pays qui ont décidé de retirer toutes leurs troupes de combat, "ne veulent pas d'un retrait unilatéral, désordonné, mais que les pays en place en Afghanistan y restent pendant la période de transition" de 2011 à 2014.