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Vidéo  Opération Dragon strike CBS : ici

ABCnews vidéo : ici

source Figaro.mag

 

Lorsqu’on prend congé du général Petraeus, après une heure et demie d’entretien dans son bureau tapissé de cartes, la première chose qui vous vienne à l’esprit est la « solitude du chef » décrite par de Gaulle dans "Le fil de l'épée"

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Il est 7 heures du soir.

Un sous-officier américain en treillis a déposé une assiette de salade sur le bureau du commandant en chef des 150 000 soldats de l’Otan déployés en Afghanistan.


Seul, David Petraeus va avaler son maigre dîner en cinq minutes, car un convoi l’attend déjà dehors, Pour se rendre au palais présidentiel de Kaboul.Il se concentre désormais sur les problèmes qu’il va évoquer avec Hamid Karzaï, le président afghan.C’est à la fin du mois de juin dernier que le général d’armée Petraeus, alors Centcom (commandant du théâtre « central » recouvrant tout l’arc de crise allant du Levant à l’Asie centrale) fut brutalement arraché à son état-major confortable de Tampa (Floride). Après le limogeage abrupt de son ami et subordonné McChrystal – trahi par un journaliste de Rolling Stone -, le président Obama lui demanda de retourner sur le terrain,pour prendre le commandement le plus difficile qui soit, celui de la guerre en Afghanistan. Jouissant de la confiance du président et du Congrès, ainsi que du gouvernement afghan,respecté pour ses compétences militaires et politiques par ses hommes et par ses alliés de l’Otan, David Petraeus pressent qu’il séjournera encore de longues années à Kaboul, sans sa famille. Ses collaborateurs (comme son chef d’état-major français, le général de corps d’armée Fugier) partiront, à la faveur des relèves, annuelles ou semestrielles.


Lui, il devra rester, seul, avec une cohorte de problèmes quasi insolubles à gérer :l’inexistence d’un État afghan digne de ce nom, les rivalités incessantes entre les tribus ou les seigneurs de la guerre, l’impréparation des soldats occidentaux à un conflit de type colonial, le soutien clandestin de l’« allié» pakistanais aux talibans.Francophile déclaré, fier de son brevet de l’école de parachutisme de Pau gagné en 1976, admirateur de Bigeard, Petraeus nous a reçus longuement, avant tout pour faire passer un message d’optimisme à l’opinion française, qui, de manière subliminale, pourrait se résumer ainsi : quelles que soient les difficultés, l’Amérique n’abandonnera pas la population afghane à son sort, le départ honteux de Saïgon en 1975 ne se reproduira pas…

Renaud Girard (à Kaboul)

 

LE FIGARO. – Mon général, sommes-nous en train de perdre

la guerre en Afghanistan ?

David PETRAEUS. – Non.

Mais l’insurrection ne cesse de s’étendre ! Il y a cinq ans, elle se limitait au Sud. Aujourd’hui, elle est partout, au Nord, au Sud, à l’Ouest, à l’Est.

Si vous prenez la route du Logar, les talibans sont à trente minutes de Kaboul…Il est indéniable que l’insurrection s’est beaucoup étendue. Mais je vous dirai aussi que l’ISAF (force internationale d’assistance et de sécurité) et l’armée nationale afghane (ANA) ont commencé le processus de reconquête du terrain perdu. Parlons du Nord. Certes les talibans se sont infiltrés en force dans la province de Baghlan. Mais l’ISAF et l’ANA s’y déploient en ce moment, afin de les contrer.

Dans la province de Kunduz,les talibans ont incontestablement accru leurs actions depuis un an. Mais nous nous attaquons actuellement très sérieusement à ce problème, en combinant quatre types d’actions : les opérations des forces spéciales visant à tuer ou capturer les commandants locaux des talibans ; les ratissages menés par les forces conventionnelles de l’Otan et l’ANA ;la mise en place de milices villageoises sous le contrôle de la police afghane ; le processus de réconciliation permettant à des tribus hostiles de rejoindre le giron du gouvernement afghan.

À l’Ouest,dans la province de Baghdis, frontalière du Turkménistan, on pouvait dire, il y a quatre mois, que les talibans ne cessaient de gagner du terrain. Aujourd’hui, après une offensive combinant les quatre mêmes éléments, nous avons éjecté les talibans d’une vallée de 100 km de long ; et nous pensons que, dans cette province, nous avons repris la main sur l’ennemi.À Kaboul, où se concentre le sixième de la population afghane, la sécurité s’est nettement améliorée par rapport à l’année dernière, grâce au travail efficace de l’ANA, de la police afghane, du NDS (services secrets afghans), du commandement régional turc, tout cela, bien sûr,avec l’appui de nos forces spéciales.

suite de l'article :ici

 

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il y  a quelques semaines dans un article Dien Bien Phu et le crépuscule du guerrier

dans the weekly standard journal conservateur us

Le général Petraeus parlait de Bigeard et de ces qualités ainsi  que de Dien Bien Phu

il avouait aussi avoir avec lui sur le terrain une photo dédicacé du Général  Bigeard

the Weekly Standard

Général David Petraeus : « Au cours des trois derniers mois, nous avons mené quelque 2877 raids différents, pour un bilan de 269commandants  tués ou capturés, 860 insurgés tués et 2039 faits prisonniers. »

 

Appelée « Frappe du Dragon » (Dragon Strike), elle est en fait la continuation de l’opération « Hamkari », qui a commencé au printemps dernier avec l’arrivée de 30.000 militaires américains en renfort. Cette offensive plus précisement les districts de Zhari, Panjwayi et Arghandab, trois bastions situés dans les environs de la ville de Kandahar.

 

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Nick Carter

Le général britannique Nick Carter, le commandant de l’Otan pour le sud de l’Afghanistan, avait indiqué, au début du mois, que l’opération allait mobiliser 30.000 soldats de l’Otan et de l’armée nationale afghane et que son objectif était de chasser les insurgés autour de Kandahar.

 

L’opération Frappe du Dragon doit se dérouler en 4 phases. En premier lieu, ce sont les forces spéciales qui sont mises à contribution. Leur rôle est de guider les frappes aériennes le plus précisément possible et de capturer les chefs taliban localisés grâce à un patient travail de renseignement, d’origine humaine et électronique (surveillances des communications, par exemple). Une fois faits prisonniers, ces responsables insurgés seront ensuite transférés à la base aérienne de Bagram pour y être interrogés.

La deuxième partie de l’opération prévoit l’intervention des forces conventionnelles mixtes (Otan et ANA). Ces dernières seront chargées de ratisser le secteur et de réduire les poches de résistance. Ce sera sans doute la phase la plus délicate de l’opération, car, même si la puissance de feu est du côté de la coalition, il n’en reste pas moins qu’elle sera dangereuse, notamment en raison des engins explosifs improvisés que les insurgés de manqueront pas de disséminer.

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Ensuite, le autorités officielles afghanes auront à s’installer dans la région et mettre en place les services administratifs. Pour cela, 900 policiers afghans seront déployés. Enfin, la dernière phase sera portée sur le développement de la région, avec l’ouverture d’écoles, la mise en train de travaux publics et le forage de puits. Il s’agit là de tenter de gagner « les coeurs et les esprits » des populations locales, à majorité pachtoune. Et c’est aussi la pierre angulaire de la stratégie de contre-insurrection puisqu’il importe de couper les insurgés des civils.

Selon le général afghan Abdul Hamid, « Frappe du Dragon » pourrait durer au moins pendant deux mois, ce qui rejoint la limite fixée par le général Carter, qui avait parlé de la fin novembre. L’issue de cette opération devrait probablement être connu lors du prochain sommet de l’Otan, à Lisbonne, où il sera beaucoup question de l’Afghanistan. En fonction des résultats obtenus, le président Obama réévaluera la politique américaine dans la région en décembre.