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Il reste aujourd’hui 250 000 Famas dans les forces françaises. Beaucoup plus que de soldats en activité, heureusement: sous des hangars à hygrométrie contrôlée, les stocks, figés dans la graisse, permettent une rotation des armes encore en service, au Mali, en Irak ou dans les rues de Paris – où patrouillent les unités de l’opération Sentinelle. Le plan prévoit que le Famas tienne jusqu’en 2030. En 1978, quand il commence à être livré, l’armée vit encore avec les véhicules de la seconde guerre mondiale et les armes de ses guerres coloniales. Cette année-là, il faut un plan d’urgence pour équiper les troupes qui partent au Liban. On leur achète des SIG-540 suisses pour les mettre au niveau de leurs adversaires. Les régiments parachutistes ont beau avoir été les premiers servis, la guerre fut plus rapide que la livraison : les légionnaires du 2e REP, eux, s’envoleront sans le Famas pour sauter sur Kolwezi, en RDC. Les militaires utilisaient jusqu’alors un fusil en bois, le MAS 49-56. Un 7,5 mm, élégant mais bien encombrant. L’arme, ne tirant qu’au coup par coup, demeure encore en usage dans la police aujourd’hui. Pour ce qui est du pistolet-mitrailleur, une exception française s’était aussi imposée, avec le MAT 49 de 9 mm,quant à lui fabriqué à Tulle. « Par grand gel, les doigts restaient collés sur son acier ! », sesouvient Philippe Gueguen, général commandant la brigade logistique, élève à Saint-Cyr au début des années 1980. On disait aussi duMAT 49 qu’il avait tué plus de monde par accident que dans la guerre.  Par nathalie guibert — illustrations eric petersen

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