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Le syndrome de la guerre du Golfe est dû à des agents chimiques

 

 

Un rapport du Comité consultatif de recherche sur les maladies des vétérans de la guerre du Golfe (Research Advisory Committee on Gulf War Veterans’Illnesses) publié ce lundi 28 avril confirme que les symptômes présentés par les anciens combattants du conflit irakien ont bien pour origine une exposition aux substances chimiques. Le rapport, le deuxième après celui de 2008 qui avait conclu que les troubles décrits dans le syndrome de la guerre du Golfe correspondaient bien à une pathologie bien réelle, fait le bilan des derrières connaissances épidémiologiques, les investigations étiologiques, la physiopathologie mais aussi la recherche thérapeutique sur le sujet.

 

Jusqu’à 250 000 soldats concernés

Les conclusions confortent celles de 2008 selon lesquelles 25 à 30 % des soldats engagés sur le théâtre des opérations ont pu être touchés soit 170 000 à 250 000 des 700 000 Américains déployés en Irak.

En plus des symptômes décrits dans le syndrome du Golfe (douleurs diffuses, céphalées, troubles de la mémoire et troubles cognitifs, fatigue, difficultés respiratoires, symptômes gastro-intestinaux et anomalies cutanées), d’autres pathologies ont été décrites telles que les tumeurs cérébrales conduisant à une mortalité prématurée chez ceux qui ont été exposés à des gaz neurotoxiques après l’explosion d’un dépôt d’armes de Khamisiyah en Irak ou chez ceux exposés aux fumées toxiques provenant des puits de pétrole incendiés. Des études ont également montré une augmentation de la prévalence de la sclérose latérale amyotrophique (SLA). Du point de vue psychiatrique, il a été observé une fréquence plus élevée de stress post-traumatique, de troubles anxieux, de dépression et d’addictions à l’alcool mais ces pathologies ne sont observées que chez moins de 10 % des participants au conflit de 1990-1991 et diffèrent cliniquement des symptômes du syndrome de la guerre du Golfe.

Pesticides et bromure de pyridostigmine

La cause du syndrome n’est donc pas psychologique. En revanche, l’exposition aux pesticides et au bromure de pyridostigmine trouvé dans les comprimés prescrits aux soldats pour les protéger des gaz de combat. Les soldats ont également été exposés à d’autres gaz neurotoxiques comme le sarin et le cyclosarin à l’origine de troubles cognitifs visibles sur les images IRM. En revanche, l’association entre syndrome de la guerre du Golfe et vaccins ou entre le syndrome et une exposition à de l’uranium appauvri n’a pas été établie.

Quant à la recherche thérapeutique, « les premiers résultats sont encourageants », soulignent les experts.

La recherche se poursuit pour identifier d’autres marqueurs de la maladie en dehors de l’imagerie (IRM, PET scan) et des tests de mémoire.

Dans son rapport, le Comité fait un certain nombre de recommandations pour une meilleure caractérisation du syndrome mais aussi en faveur de la recherche. Il regrette notamment le manque d’étude sur les autres maladies qui peuvent toucher les vétérans de la guerre du Golfe comme la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson ou certains cancers.

Dr Lydia Archimède

SourceLe quotidien du médecin : Ici

Figaro : Ici