Mon maillot n'est pas bleu

 

lu sur le blog : secret defense

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"Ces jours-ci, je n'entends et ne lis qu'une chose : l'énorme malaise dû à l'affaire Anelka et au parcours de l'équipe de France. Je resens malheureusement de la violence et même de la haine envers tout cela. Et oui, moi, modeste caporal de l'armée de terre francaise, qui aura été séparé onze mois de sa fiancée et future épouse, car elle aussi est militaire. Séparé pourquoi ? Mon maillot n'est pas bleu, dans mon dos, la plupart du temps, un gilet balistique et une musette de 40kg. Devant, pas de sponsors, un galon basse visibilité. Sur mon visage ? La tristesse, oui. Non pas pour m'incruster sur des plateaux télé à pleurer ma peine de n'avoir pas, soit-disant, représenter mon pays à la Coupe du monde de football. Mon salaire mensuel, pardon ma solde, ne dépasse pas 4 chiffres. Mais tous les jours je sers mon pays, ce pays qui m'a vu naitre, ce pays pour lequel, il y a peu, un camarade est tombé en Afghanistan, défendant une partie de la liberté du monde. L'indignation de voir vos collègues journalistes ne relayer tout cela qu'avec une modeste bande passante en bas de l'écran, ou par un communiqué de quelques secondes me vexe, m'indigne. Servir son pays n'a-t-il plus de signification ? Nous a-t-on oublié ?"