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- Amicale - Bonjour M. MONJALON, vous êtes dirigeant d’une entreprise et êtes spécialisé dans le secteur du courtage en assurance. Parlez-nous de votre métier.

 

Arnaud MONJALON : Contrairement aux banques et agents généraux qui proposent principalement les produits de leur maison mère, le courtier n’est lié à aucune compagnie d’assurance en particulier. Il travaille avec plusieurs sociétés d’assurances.

 Le courtier analyse le « profil » et les réels besoins de son client. Puis il met en concurrence les compagnies d’assurance avec lesquelles il a préalablement conclu un accord de partenariat. Enfin, il présente à son client la proposition de la compagnie d’assurance qui lui paraît être la plus apte à répondre à sa demande (par exemple, il n’est pas rare, que nous proposions au sein d’une même famille, 3 compagnies d’assurance différentes pour assurer : un véhicule, la santé et une habitation).

 J’ajoute que le courtier n’est pas un « simple » comparateur de prix : en plus de la proximité et du travail en profondeur des dossiers de ses clients, il choisit les compagnies d’assurance avec laquelle il souhaite travailler et non la compagnie qui demande à figurer sur un portail informatique comparatif.

 Contrairement à trop d’idées reçus, les tarifs des courtiers sont ultra compétitifs : sans surcoût pour le client, le courtier est rémunéré par la compagnie d’assurance retenue qui le commissionne tout comme elle l’aurait fait si elle avait fait appel à ses propres forces commerciales en interne.

 Nous concernant, notre clientèle est composée, de particuliers, de professions libérales ou d’entreprises, et se répartit sur tout le territoire Français.

 Nous assurons la protection des personnes (complémentaires santé, prévoyance, assurance décès, etc.) et la protection des biens (assurances auto, moto, habitation, etc.).

 

 

- Amicale - Quel diplôme faut-il pour exercer votre métier ?

 

 Arnaud MONJALON : La profession de courtier est une profession réglementée, en conséquence, un justificatif de capacité professionnelle est exigé. Toutefois, le cursus n’est pas unique, trois voies sont possibles : une formation, une expérience professionnelle ou encore un diplôme.

 La vérification de cette exigence de qualification, accompagnée d’autres impératifs, incombe à l’ORIAS (Organisme pour le Registre des Intermédiaires en Assurances).

 L’inscription à L’ORIAS est obligatoire (uniquement pour l’employeur et non ses salariés) pour exercer l'activité d'intermédiaire en assurance ou en réassurance.

 Cette inscription, consultable par tout public, atteste qu’une société remplit les conditions et exigences prévues par le code des assurances, conforme au droit européen, pour pratiquer cette activité.

 Quant à la formation des collaborateurs de courtiers, celle-ci est laissée à la libre appréciation de l’employeur : expériences professionnelles, formations en interne, diplômes BAC ou BAC + 2, etc.

 J’ajoute que dans un secteur ultra concurrentiel où l’information est omniprésente, le courtier cherchera à s’entourer de collaborateurs à forte capacité d’adaptation dans différents domaines : commercial, juridique, informatique, etc.

 

 

- Amicale - Ma question suivante va vous faire remonter des années en arrière, lointaines diraient certains ! Parlez-nous en quelques mots de votre passé militaire.

 

Arnaud MONJALON : J’ai effectué mon service militaire, au sein la Gendarmerie Nationale, au Service du Traitement de l’Information de la Gendarmerie Nationale (STIGN) à Rosny sous Bois.

 Encadré par des Gendarmes professionnels, ma mission à l’époque était de participer à la maintenance informatique pour que les gendarmes de terrain puissent disposer d’informations pour mener à bien leurs investigations (fichier des véhicules volés, etc.)

 

 

- Amicale - Aujourd’hui, que diriez-vous de cette époque, de ce qu’elle vous a apporté ? Et pensez-vous que vos choix professionnels et autres découlent de cette période ?

 

Arnaud MONJALON : En fait, à l’époque, je souhaitais prolonger la voie de mon Service National pour être Gendarme.

 Mais, à la fin de cette période, certainement par peur du chômage, j’ai saisi l’opportunité qu’on me présentait pour suivre une formation dans les assurances santé. Depuis, enrichissant mes expériences chez différents employeurs avant de créer ma propre entreprise, j’ai toujours évolué dans le secteur des assurances.

 Quoi qu’il en soit, je ne regrette certainement pas ma période de Service National (y compris pendant les classes !) où je considère que l’armée fut un préalable à la vie en entreprise avec ses codes et ses hiérarchies.

 

 

- Amicale - Pensez-vous que cette période était un apprentissage utile de la vie et seconde question associée, la suppression du Service National a-t-elle changé la mentalité des jeunes qui arrivent dans le monde du travail ?

 Arnaud MONJALON : Tant sur le savoir-être que sur le savoir-faire, la famille ne peut se substituer à l’école et vice et versa. Les jeunes qui arrivent dans le monde du travail me paraissent très peu préparés aux exigences des entreprises. Le Service National me paraissait être une période transitoire qui permettait de combler les lacunes rencontrées par certains jeunes (savoir-faire en terme de formation professionnelle, savoir-être pour d’autres).

 Pour ma part, mon service national fut un préalable, un véritable apprentissage de la vie en entreprise : rigueur, responsabilités, discipline, respect, esprit d’équipe, etc.

 

 

 

- Amicale - Quelle image avez-vous du militaire ? Quand je parle « du militaire », ma question s’oriente plus sur l’individu, sur son « savoir être ».

 Arnaud MONJALON : Même si je n’ai nullement la prétention de connaître les processus de recrutement dans l’armée, outre les savoir-faire techniques propres à chaque métier, les différents environnements dans lesquels évoluent les militaires me semblent requérir des valeurs et des qualités, telles que : Esprit d’équipe, capacité d’analyse, capacité d’adaptation, esprit d’initiative, rapidité de décision, intégrité, discipline, etc…

 Sans ces valeurs, je ne vois pas comment une armée peut mener à bien ses missions.

 

- Amicale - Si l’occasion se présentait, recruteriez-vous un ancien militaire en toute confiance ?

 Arnaud MONJALON : Il y a quelques temps, j’avais passé une annonce auprès de l’antenne Mobilité pour le recrutement et la formation d’un ex-militaire dans le domaine de l’assurance, mais aucune réponse ne m’était revenue. Si l’occasion se représente et s’il me prouve qu’il a les compétences techniques requises ou le désir d’apprendre, ajoutées aux qualités citées lors de la précédente question, son « passé » militaire sera un plus pour moi. En conséquence ma réponse est positive.

 

 

- Amicale - Vous êtes chef d’entreprise, et lorsque vous recrutez un personnel, vous essayez de découvrir la mentalité du postulant et je pense que mille questions chahutent votre cerveau. « Est-il vraiment comme il se décrit, puis-je lui faire confiance, a-t-il menti sur son CV… »

 Arnaud MONJALON : Le coût du travail ajouté à la difficulté de se séparer d’un collaborateur qui ne satisferait pas aux exigences que l’on peut attendre de lui, complique effectivement la décision de recruter quelqu’un ou non. Certains éléments constitutifs du CV peuvent faire l’objet d’une vérification, certains ne le sont pas.

 

Si le CV est la « carte d’identité professionnelle », je souhaite toujours prendre du recul face à un document « chargé et pompeux » et inversement un CV « vide » ne signifie pas que le candidat n’est pas digne d’intérêt.

 Quoi qu’il y ait d’inscrit, il ne reflète pas pour moi les qualités de la personne, et cela reste la première des choses que je cherche à découvrir !

 

 

- Amicale - Rubrique « petits conseils » : Quels doivent être les éléments importants à faire figurer dans un CV et lettre de motivation ?

 Arnaud MONJALON : Les éléments indispensables constitutifs du CV, telles que les formations et les expériences professionnelles, qui permettent à un employeur d’évaluer l’adéquation ou l’inadéquation entre le profil du poste à pourvoir et le profil du candidat.

 Quant aux lettres de motivation, j’y attache une moindre importance. J’avoue être circonspect sur cet élément d’accompagnement d’un CV. En effet, Internet fournit pléthore de modèles plus ou moins vendeurs que les candidats peuvent recopier en ne changeant que quelques mots, retirant à ces lettres toute personnalisation.

 

 

- Amicale - Qu’attendez-vous d’une première rencontre avec un postulant ?

 Arnaud MONJALON : Quand je rencontre un postulant susceptible d’être un de mes futurs collaborateurs, outre la technicité dont il dispose où de celle qu’il souhaite acquérir, je veux être convaincu de son apport et de sa valeur ajoutée pour mon entreprise, je souhaite pouvoir me dire qu’il contribuera à la progression de mon entreprise et qu’il récoltera lui aussi le fruit de ses efforts.

 J’apprécie un candidat qui met en avant ses réussites, mais j’apprécie aussi l’humilité ! C’est pourquoi, sans en inventer, un postulant qui saura me faire part de ses échecs sera bon à mes yeux.

 Le problème récurrent des entretiens est que nous recevons des postulants retenus sur des CV et lettres de motivation plus ou moins « enjolivées ». Ensuite, nous nous entretenons avec ces mêmes postulants qui manient plus ou moins bien le verbe dans des conditions de stress face à une personne susceptible de leur « offrir un emploi ». Alors qu’au final, nous sommes tous, employeurs et collaborateurs jugés sur des actes !

 C’est pourquoi, j’avoue toujours prendre beaucoup de recul face aux entretiens d’embauche et ne surtout pas négliger les postulants plus doués pour des actes que pour des paroles.

 

 

- Amicale - Dans le cadre de la reconversion de nos militaires, accepteriez-vous de rencontrer ces personnes pour les conseillers, les orienter, leur expliquer ce qu’est le monde du travail ?

 Arnaud MONJALON : Peut-être plus encore en ces temps d’incertitudes, je ne pense pas que nous puissions nous permettre de scinder d’un côté, les employeurs / décideurs, avec les offres d’emploi, et, de l’autre, les employés, avec les demandes d’emploi. Nous sommes tous des acteurs économiques, les uns ont besoin des autres et vice et versa.

 Au final, hormis la technicité propre à chaque métier, je ne crois pas en l’existence d’un fossé entre le travail militaire et le travail civil, chaque travail répond à la même logique, à la même finalité : servir au mieux les intérêts de nos clients.

 Il ne faut pas oublier qu’eux-mêmes ont des besoins en assurances et peuvent imaginer facilement ce qu’attendent les clients.

 Bien évidemment, je me mets à disposition des militaires qui souhaiteraient intégrer le secteur des assurances.

 

Merci M. MONJALON pour cet entretien...